mercredi 13 juin 2012

Ni-ni ou la fin de droite prétendument républicaine


Le bureau politique de l'UMP a donc décidé de la stratégie de l'UMP piur le 2nd tour des élections législatives : le ni-ni ! ni alliance avec le FN (on verra), ni appel au vote PS/EELV en cas de 2nd tour FN/PS ni retrait du candidat UMP en cas de triangulaire FN/PS/UMP avec un candidat UMP en 3e position. Voilà donc le front républicain (qui de toute l’histoire n’a jamais été appelé et formé que par la gauche, et ce  pour faire face aux diverses formes de fascismes) passé à la trappe.
Les électeurs de gauche ont soutenu Jacques Chirac en 2002, et celui-ci a gouverné comme s’il avait été par son camp. Mais aujourd’hui, l’UMP n’a en cure. Courrons derrière le FN  puisque c’est électoralement payant (surtout au niveau local car nationalement, le fusil Sarkozy fut un fusil à un coup).
Le PS a lui clairement toujours appelé à faire barrage au FN, faut-il le rappeler.
Le ni-ni est sûrement ce qu’attend l’électorat de droite, mais est-ce cela la dignité de la politique ?

Source yahoo.fr :
Dès dimanche soir, Nadine Morano, en ballottage difficile et qui a échappé à la 'liste noire' de Marine Le Pen, avait appelé les électeurs du FN à se reporter sur sa candidature sans "aucun état d'âme". Elle réitère ses propos dans l'hebdomadaire d'extrême droite Minute.


La droite républicaine n'existe plus en France, a estimé pour sa part le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, au lendemain de la décision par l'UMP de ne pas soutenir la stratégie PS de désistement réciproque contre le FN au second tour des élections législatives.
"Cette droite républicaine, qui aujourd'hui n'existe plus, n'a plus de clarté idéologique, n'a plus de principes, n'a plus d'ordre, qui est dans la confusion absolue, et qui est en train de tomber dans le piège que lui tend Marine Le Pen, d'un côté on ne condamne pas le Front national, et de l'autre coté on subit les listes noires", a-t-il dit sur Europe 1.

vendredi 8 juin 2012

Une belle lettre de Phlippe TORRETON adressée à Jean FERRAT

Une très belle lettre de Philippe TORRETON à Jean FERRAT :

Jean,
J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Entraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c'est sacré !

Pardon te t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave!

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir,

celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons,

celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes,

celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés,

celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers,

celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux,

de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l'essentiel...

Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas?

Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France. Écris nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent !

Jean, l'huma ne se vend plus aux bouches des métros, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs...

Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu...

Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde...

Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".

Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s'endetter il s'endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite... Finies les jacqueries!

Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade...

Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés...

Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts...

Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai...

Je t'embrasse.

Philippe Torreton

vendredi 1 juin 2012

Le changement, c’est maintenant ?


Espérons que le nouveau quinquennat sera très différent du précédent. Il fut, à l’image de la campagne présidentielle, indigne, et rempli de mensonges éhontés (non que le mensonge politique soit la propriété de la droite, mais ministres, députés, et président UMP ont accumulé la propagande la plus infâme), sécuritaire (mais sans résultats sur le terrain). Que désormais la droite revienne à ses critiques éculées et d’une malhonnêteté intellectuelle rare, c’est pitoyable mais attendu. Dire que François Hollande serait le candidat d’un camp, alors que Sarkozy fut celui de l’UMP durant tout le mandat ! dire que la gauche est angélique sur les questions de sécurité et de justice, alors que l’abrogation de la réforme sur le droit des mineurs ne revient pas à exonérer les jeunes délinquants mais à rétablir des tribunaux avec des magistrats compétents et un juste équilibre entre travail de prévention et punition adaptée.  L’UMP a beau dire n’avoir jamais conclu d’alliance avec le FN, cela ne tient pas la route. Charles MILLON a tenu le conseil régionale Rhône-Alpes en s’alliant avec le FN. Il y a de plus, dans le discours, l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre la « droite populaire » et le FN jeanmarinesque. Christian Vaneste aurait été exclu de l’UMP nous a-t-on seriné (Sarko, Coppé) : c’est faux !
La finance mondiale aurait été régulée par Sarko et les paradis fiscaux mis hors de nuire (Sarko l’a dit à plusieurs reprises, histoire de faire président du peuple) : rien n’est plus faux. Ca ne sont pas les mesurettes applicables en 2013 qui changeront quoi que soit.
Sarko a foulé aux pieds les valeurs républicaines et les institutions (dont il était constitutionnellement le garant), tout en clamant, la main sur le cœur, qu’il n’y avait pas plus républicain que lui. Présomption d’innocence bafouée (cf les affaires Yvan Collona et Dominique de Villepin), critiques de décisions du Conseil d’Etat, multiplications des fichiers de police, pressions sur les patrons de presse, mépris de la presse internationale, mépris des dirigeant européens (tout le monde était nul du temps de Sarko, de Merkel à Obama en passant par Cameron et le gouvernement Fillon, sauf lui).
La poissonnière Morano nous dit (éléments de langage de l’Elysée) que si le PS emporte les législatives, nous serions plus en démocratie avec les grandes villes, les conseils généraux, les régions, le Sénat, l’Assemblée Nationale, le président. Doit-t’on rappeler à Morano que tous ont été portés au pouvoir par le peuple à travers le suffrage universel (sauf les sénateurs). Donc pour Morano, quand le peuple décide de voter à gauche dans les grandes villes, dans les cantons, dans les régions, aux législatives et à la présidentielle, c’est un déni de démocratie !
Sobriété, dignité, respect du peuple : nous étions loin du compte de 2007 à 2012.

samedi 21 janvier 2012

Afghanistan : une désillusion prévisible


Ainsi donc, une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy "gouverne" à l'émotion, sur un coup de tête, de manière irréfléchie. Il montre là encore qu'il n'a aucune des qualités pour être à la tête du pays. Quatre nouveaux militaires sont morts en Afghanistan, et la question d'un retrait anticipé est annoncé par N.S.
Mais ce retrait devrait être totalement décorrélé du nombre de morts dans nos rangs. On ne retire pas des troupes, au surcroît professionnelles, parce que "l'Afhanistan ça commence à suffir". A force de mépriser les conseils et analyses du renseignement militaire et de l'Etat-Major, le pouvoir politique va dans le mur. Incapable, comme de tous temps les divers pouvoirs politiques occidentaux l'ont toujours montré, de comprendre un pays comme l'Afghanistan. Croyant qu'à force de déployer hommes et matériels, on soumettrait ce pays féodal. Ce pays, comme l'Irak, n'a pas à être soumis, qui plus est par des nations étrangères. Ce pays restera insoumis, quelque soit l'attitude de N.S.
Afghanistan : ECHEC
Irak : ECHEC (le pays est à feu et à sang. Les communautés religieuses se haïssant comme rarement. Le premier ministre et la constitution ont été imposés par les USA : bravo !).
Pakistan : ECHEC (Les USA en avait fait un allié dans la région. Mais faute d'être en capacité de comprendre le pays, ils se sont fait blousés. L'épisode de la capture et de l'exécution sans procès de Ben Laden est non pas un succès, mais une nouvelle barbouzerie de la CIA).
Israël/Palestine : ECHEC (Depuis 35 ans, la solution de pays n'a jamais été aussi inaccessible et peut-être définitivement).

Les occidentaux ont rarement la possibilité de comprendre les sociétés orientales (Proche-Orient, Moyen-Orient, Extrême-Orient). Seuls quelques diplomates, attachés militaires, intellectuels, artistes, ont (et ont eu dans le passé) une connaissance assez fine de la complexité de l'histoire, de la géographie, des relations sociales. Toute action politique basée sur une cécité géo-stratégique est vouée à l'échec. L'action lancée en novembre 2011 était vouée à l'échec. Faut-il rappeler qu'elle faisait suite à l'émotion intense suscité aux USA (et ailleurs) par les attaques du 11 septembre. G W Bush était lui aussi gouverné, dominé, par ses émotions. Intellectuellement faible, sans réelles connaissances historiques, sans finesse , sans projet de société, lié au lobby militaro-industriel, va-t'en-guerre. Tout comme N.S. aujourd'hui en France.
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jeudi 19 janvier 2012

Les bouffons étaient drôles autrefois

La Sarkozye se rapprochant dangereusement du gouffre, les derniers chiens de garde occupent la scène médiatique et s’agitent pitoyablement. Car il s’agit bien de théâtre, mais le script est mauvais et les acteurs médiocres en diable. Autrefois, sous les règnes de divers monarques, la cour appointait un ou des bouffons. Contre-pouvoir, ou à tout le moins poil-à-gratter, si le roi n’était pas fermé outre mesure à toute critique, outre la pratique indispensable de l’humour, leurs saillies, leurs railleries des travers du pouvoir étaient salutaires. Aujourd’hui en Sarkozye, plus aucune critique n’est tolérée par le pouvoir. A l’évidence, la rupture est consommée avec les Français, mais à l’Elysée tout continue comme avant (la pseudo-République des copains-coquins). La malhonnêteté intellectuelle atteint des sommets : on en vient à contester l’incontestable quand les chiffres ne correspondent pas à la vision du président. Le prétendu sommet social d’hier participe de cette bouffonnerie que les Français ne supportent plus. La situation sociale se dégrade de mois en mois, mais les chiens de garde prétendent que la capitaine est à la barre et qu’il a six cerveaux. On a plutôt l’impression d’être sur le Costa Concordia.

dimanche 17 juillet 2011

Frenchie Joly ....

Ainsi donc, nos populistes de la sarkozye rance (Fillon, Guaino, Pécresse), sont ils tombés à bras raccourcis sur la (trop) progressiste candidate d'EELV , Eva Joly en ce 14 juillet. Parce qu'aujourd'hui, être antimilitariste, comme hier du temps des "évènements d'Algérie", c'est être taxé d'antipatriote et de tenant de l'anti-France.
« J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé (militaire) par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent. »
Aïe, tout ce que la France, pauvre d'elle, compte de racistes patentés ou de gens paumés qui votent FN, de la droite national(ist)e aux pitoyables ministres de la République de plus en plus outragée, tous se sont élevés contre les propos plein de bon sens et de valeurs authentiquement républicaines. Mais voilà, Eva Joly n'est pas née sur le sol français et c'est une femme. Dans le paysage actuel, deux tares qui vous plombent d'avance pour les élections présidentielles de 2012. Eva Joly est"bi-nationale", puisque tout à la fois Norvégienne de naissance et Française. Elle qui se revendique légitimement comme européenne, méconnaîtrait donc l'histoire et les valeurs de la France (dixit Fillon dans un accès de xénophobie). Mais qui connaît l'origine de notre 14 juillet tel que fêté depuis les années 1880 ? il ne s'agit pas de commémorer la prise de la Bastille (14/7/1789) ni de la fête républicaine de la Fédération (14/7/1790), mais une institution surannée qui n'a d'équivalent que dans les régimes autoritaires : Chine, Russie, Cuba, dans le monde arabe ! que de beau monde ! la Sarkozye ne finit plus de tomber dans les plus bas-fonds de la politique et de l'idéologie puante. Que de ressemblances avec les propositions du FN ou du pétainisme. Des pseudos débats sur l'identité national, l'islam de France, à la chasse aux précaires (chômeurs, sans-bri, Tziganes, travailleurs pauvres), de la stigmatisation des étrangers au soutien affiché depuis tant d'années à nombre de régimes dictatoriaux, de la Françafrique qui ulcère les Africains aux engagements pus que douteux sur divers théâtres d'opérations extérieurs, la France s'avilit chaque jour un peu plus. Réjouissons-nous qu'une Eva Joly puisse tenir un langage sain et tente de redonner ses lettres de noblesse à la politique. L'écologie politique est une alternative indispensable face à un PS coupé de longue date de la masse des ouvriers/employés, face aux défis environnementaux, aux crises à répétition du système capitaliste financiarisé.
Quant aux hystériques de droite, à la gauche molle qui donne elle aussi dans la surenchère patriote (cf Aubry et Royal), d'autres forces doivent présenter un tout autre visage. Que tant de Français n'aillent plus voter, qu'ils considèrent la politique comme pratiquée par des margoulins, devrait être de nature à susciter une prise de conscience. Mais la fameuse "rupture" sarkozyste a fait long feu. Les effets délétères de la politique menées depuis 1982 n'ont pas fini de produire des fractures, des indignations, et pourquoi pas des révoltes. Le modèle consumériste importé des USA ne gardera pas longtemps encore sa capacité à aveugler les peuples en Occident.

Toute posture progressiste (à chacun de jauger la sincérité du déclarant...) vous condamne à rester ad vitam eternam dans l'opposition. Mais au moins peux-t'on se regarder en face et être heureux de sa sincérité.

Néanmoins, que l'on en déduise pas hâtivement que je vois en Eva JOLY la solution à tous les maux de la société française. Elle traîne quelques boulets qui font penser que la vraire rupture (type Patrice Lumumba eu Congo des années 50) que j'attends ne viendra pas d'elle. Lors du W/E qui a suivi le 14 juillet, elle s'est rendu ainsi que Nicolas Hulot à Notre-Dame-des-Landes (à 20 km environ au Nord de Nantes) où se tenait les 16 et 17 un grand week-end de résistance citoyenne au futur aéroport (les travaux doivent démarrer en 2013 pour une ouverture commerciale fin 2017). Nicolas Hulot est reparti avec des épluchures sur la tête. Il aurait du se renseigner avant : localement, les figures médiatiques de l'écologie (Hulot, Bové père, Joly) ne sont pas en odeur de sainteté. Ah les saligauds de Bretons : ils osent refuser le soutien des coqueluches des medias (c'est le cas pour les 2 "mâles", moins pour la "franco-norvégienne"). Hulot et Joly ont tout de même, lors de leur très bref séjour sur place, simulé l'entente cordiale. Un bel exemple de bal de faux-culs (il faut dire que les inimitié et l'animosité atteint des sommets au sein d'EELV dans le petit groupe de dirigeants nationaux). D'autre part, lelle me paraît loin d'être antimilitariste la mère Eva : elle propose certes de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par une fête républicaine, mais également de déplacer ledit défilé militaire à la date du 11 novembre. On sait également qu'elle est favorable à l'opération militaire en Libye. On peut néanmoins espérer qu'elle soit un peu plus honnête que la moyenne compte-tenu de son parcours en tant que magistrate.

samedi 14 mai 2011

La longue agonie du football français

Malgré les propos haineux à l'encontre de Mediapart, il n'aura échappé à personne que l'agitation médiatique du gouvernement (Chantal Jouanno en tête. *1 ) n'avait, encore une fois, pour seul but que de mettre en œuvre un écran de fumée dans la plus pure tradition du déni de réalité qu'affectionnent tant les mouvements de droite au niveau mondial. Mais la lecture du verbatim (partiel certes , mais plus de 6 pages qui ne laissent aucun doute sur la mentalité des participants) de la réunion de cadres de la FFF de fin 2010, donne une idée de ce qu'un crypto-raciste est. Et quand France 5 invite pour parler de cet affaire en début de semaine le sinistre Thierry ROLAND (dont la carrière, minable en tout point, a été émaillée de tant de propos racistes que l'on se demande bien ce qui est passé par la tête des producteurs de "C à vous" pour penser à inviter ce petit monsieur), on poursuit la négation même face à des preuves tangibles publiées par Mediapart (dont la rédaction a été couverte de propos insultants par plusieurs ténors de l'UMP : face aux révélations du même Mediapart dans le cadre de l'affaire Woerth/Bétancourt, le même type d'arguments nous avaient été fourni : presse fasciste, presse de caniveau, méthodes staliniennes, etc ... Ah, qu'il est étrange de constater, que du Chili de 1973 à la France de 2011 en passant par les Etats-Unis depuis les années 50, les propagandistes et thuriféraires de la droite dure nous servent toujours la même logorrhée). Ainsi donc, Thierry Roland était choqué lui aussi par les "attaques" de Mediapart. Mais le projet (qui n'a certes pas été mis en œuvre depuis, dixit la commission d'enquête) était bien là : trier les jeunes joueurs au sein des écoles de formation fédérales du football français, selon des critères racistes que l'on connaît depuis le 19e siècle en France , et que Gaino a revisité à l'occasion du trop fameux discours de Dakar prononcé par Sarko à l'été 2007 (l'homme africain incapable de se projeter dans l'avenir, regardant les saisons passer comme une vache les trains de la SNCF). Depuis le titre mondial de 1998 et le titre européen de 2002, les performances de l'équipe de France de football sont pour le moins contrastées : éliminations sans gloire après les matchs de poule en Corée en 2002 et en Afrique du Sud en 2006, mais finaliste en 2006 en Allemagne. Le jeu pratiqué est très décevant : un niveau technique, tactique et physique en dessous des grandes nations européennes (Espagne, Portugal, Angleterre, Allemagne , Italie, Pays-Bas) qui jouent très majoritairement (sauf les portugais pour des raisons évidentes) quasiment sans joueurs de couleur. Et oui, comme le disent sans précautions certains cadres de la FFF, les joueurs blancs sont petits, peu physiques mais intelligents et techniques, alors que le black est quasi exclusivement physique. Théorie raciale fumeuse et nauséabonde. Le double titre 1998-2002 avait été l'occasion d'une mystification : la France black-blanc-beur. Entendez-par là que le baromètre du "vivre ensemble" était au beau fixe. C'était tellement tentant, avec Jospin et Chirac se précipitant pour récupérer 1998 sur un plan politique. Mais qu'en était-t'il réellement ? dans les vestiaires de l'équipe de France, quelques joueurs qui disent "et si on faisait une photo entre blacks" .... depuis le début des années 1990 une violence en nette recrudescence sur et en dehors du terrain (avec de nombreuses agressions d'arbitres), des slogans et banderoles racistes dans certaines tribunes (sans parler des cris de singe à l'attention des joueurs "de couleur"). A l'image de la société française de plus en plus violente après le milieu des années 80 ( Chirac "le bruit et les odeurs", Mitterrand et la libéralisation économique, les crises à répétition du système capitaliste, la désindustrialisation progressive du pays), le football français a du faire face à la violence sous diverses formes (pas seulement raciste, mais essentiellement haineuse face aux "autres". On se rappelle les banderoles du PSG traitant les chti's de débiles congénitaux, d'alcooliques). Mais l'important pour le business est bien de faire croire que tout va bien : il y tant de milliards en jeu que la "religion foot" a de beaux jours devant elle. Après tout, en 1982, Mitterrand ne disait-il pas au patron de France 3, Serge Moati, que les français avaient besoin de se détendre, de voir des programmes légers; bref, la culture ça commençait à bien faire ....
Tout va bien donc dans le football français : il n'y a pas de racistes à la FFF ( *2) ou dans les stades, les dirigeants ne sont pas incompétents ni incapables d'un discours et d'une stratégie cohérente, Mediapart calomnie et c'est inacceptable.



*1 : La ministre des sports a pris grand soin, mardi 10 mai, de dédouaner le sélectionneur de l'équipe de France. Selon elle, «aucun fait ne permet de dire que Laurent Blanc cautionnerait des orientations discriminatoires». C'est pourtant tout le contraire qui apparaît à entendre la réunion du 8 novembre 2010. Mediapart a choisi de publier des extraits sonores de cette réunion qui viennent démentir les arguments de Chantal Jouanno.

*2 : (Mediapart) Le sélectionneur Laurent Blanc dément en bloc avoir évoqué avec d'autres responsables du foot français la mise en place de politiques discriminatoires et de quotas dans la formation et la sélection des joueurs.Voilà pourtant ce que lui et ses collègues disaient lors d'une réunion officielle, le 8 novembre 2010:

Laurent Blanc: Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks (...) Je crois qu'il faut recentrer, surtout pour des garçons de 13-14 ans, 12-13 ans, avoir d'autres critères, modifiés avec notre propre culture (...) Les Espagnols, ils m'ont dit: “Nous, on n'a pas de problème. Nous, des blacks, on n'en a pas”.»

Erick Mombaerts: Est-ce qu'on s'attelle au problème et on limite l'entrée du nombre de gamins qui peuvent changer de nationalité?

Laurent Blanc: Moi j'y suis tout à fait favorable.

François Blaquart: On peut s'organiser, en non-dit, sur une espèce de quota. Mais il ne faut pas que ce soit dit.

Erick Mombaerts: Donc il faut 30% ? (...) Il y a bien des clubs comme Lyon qui le font dans leur centre de formation.

Francis Smerecki: Je dis: première chose, c'est discriminatoire.