samedi 27 décembre 2008

Quelle justice ?

D'après agence , concernant l'affaire du sabotage d'une ligne du réseau ferré TGV-Est :

"Ils veulent casser Julien et Yldune. Ce matin, entre le moment où Julien est sorti de prison et le moment où il est rentré au tribunal, il a été déshabillé plusieurs fois. A chaque fois on le met complètement nu. Le but c'est de l'humilier", a déclaré Gérard Coupat vendredi sur France info. Cette image insupportable de son fils "nu devant des policiers hilares" est selon lui une arme politique : il estime "qu'on veut se servir de ces deux jeunes pour intimider la jeunesse dans son ensemble en la dissuadant de manifester au risque de subir le même sort. Tout cela n'annonce rien de bon et risque de contenir en germe des choses plutôt violentes comme on l'a déjà vu ailleurs". Et il est persuadé qu'on a "affaire depuis le début à une volonté du pouvoir et du ministère de l'Intérieur visant à instrumentaliser la justice à des fins politiques". Il en veut pour preuve le fait "qu'alors qu'un juge indépendant avait demandé la libération de Julien, le parquet n'a cessé de faire obstruction, misant sur la loi du plus fort. Ça dure et ca durera" tant que le ministère de l'Intérieur "en aura décidé ainsi".

Sans aller aussi loin, la gauche s'interroge. La décision de justice de maintenir en détention Julien Coupat, incarcéré depuis la mi-novembre, est ainsi "difficile à comprendre" pour le Parti socialiste, où l'on craint que les "leçons d'Outreau" n'aient pas été retenues. André Vallini, secrétaire national du PS chargé de la Justice, qui présida la commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau, souligne qu'il "existe en effet des possibilités de contrôle judiciaire très strict allant jusqu'à l'assignation à résidence, de même qu'il y a des possibilités d'empêcher toute concertation entre les protagonistes présumés et qu'il n'est pas difficile de s'assurer des garanties de représentation d'une personne mise en examen".

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S'il advient qu'effectivement des policiers ont eu ses scandaleuses pratiques et attitudes, qui pourra en être surpris ? J'ai déjà évoqué l'extrême importance des critères de recrutement dans la police nationale : on ne peut se permettre de mettre de côté l'attachement aux valeurs républicaines. Que l'on se souvienne comment le pouvoir Nazi a pu mettre en place la horde des blockova, stubova, kapos.

Après Abou Graib, Guantanamo, les guerres en Afghanistan, Irak, Liban, le temps n'est toujours pas venu que le flot des images dégradantes se tarisse. La barbarie humaine. Quand un pays élit un président qui raillait les "droits-de-l'hommistes", on peut s'attendre à bien des dérives dans la pratique du pouvoir. Hillary R. Clinton peut bien invoquer le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple, nul ne pourra croire en la sincérité de ces hommes et femmes de pouvoir.

Cette affaire d'un pseudo-groupuscule terroriste me fait penser à ces quelques activistes bretons qui ont recours dans les années 90 à la violence dans leur lutte pour une certaine reconnaissance de la culture bretonne (que Chirac, Sarko, Jospin se rassurent, le temps joue pour les jacobins et leurs affidés; cette culture pluri-centenaire ayant déjà subi les assauts répétés de la république depuis plus de 100 ans, l'identité régionale est sur un mauvais chemin : soit on nous joue le violon mercantile du revival Celte, soit on tombe dans le nationalisme de comptoir, soit on constate l'aculturation. Il est loin le temps où les 4 parfums de la langue bretonne embaumait la vie dans le province. La langue est un véhicule culturel puissant. Trégorois, Vannetais, Léonard, Cornouaillais, tous ceux-là étaient bretons mais à leur manière. Ils étaient héritiers d'une culture un temps partagé avec les cousins Gallois et du Cornwall anglais. La langue galloise et "le" breton furent mutuellement compréhensibles jusqu'au 9e siècle soit 300 ans après la fin de la migration IV/VIe vers la Bretagne Armoricaine). Ceux-là sont placés en détention "provisoire" depuis plusieurs années, sans qu'aucun procès ne soit programmé. Là aussi, il s'agit bien de l'instrumentalisation du pouvoir judiciaire par le pouvoir politique. Quels que soient les faits reprochés à un justiciable, peut-on accepter que l'on puisse le placer pendant plus de 5 ans en détention provisoire sans qu'aucun jugement au pénal ne soit intervenu ? il faut vraiment que l'Etat soit devenu paranoïaque au dernier degré pour utiliser ce type de procédures à l'encontre de gens qui sont bien loin de représenter un danger pour la Nation. Sarkozy est, lui, un réel danger avéré pour la Nation. Mais l'Etat, monarchie sous l'Ancien Régime, République depuis (avec les intermèdes que l'on sait, eg Restauration, Vichy), ne peut s'empêcher de punir les petits, les sans grades, tout en ménageant (le mot est faible) les puissants (financiers, pdg, ...). L'appareil de l'Etat (police, justice, armée) est consubstantiellement fasciste analysait Lénine. A méditer.

mercredi 26 novembre 2008

c'est si beau le capitalisme ...

C'est si beau le capitalisme, n'est-ce pas ??? des américains qui se suicident en revenant des guerres "pour la liberté", des américains qui se suicident acculés par les dettes (le prêt immobilier à rembourser, les soins hospitaliers, les médicaments, les assurances), le rêve américain matérialiste est en train d'exploser. Qu'y pourra faire B. Obama ? sauter comme un cabri en disant "yes we can, yes we can, yes we can" ? sa campagne a été un vide sidéral, mesurée à l'aune de la sincérité et du contenu idéologico-stratégique.
Alors que l'on me prenait pour un extrémiste de gauche depuis des années parce que je rejetais, arguments à l'appui, ce système barbare (et je vais jusqu'à dire, consubstentiellement fasciste), et bien, aujourd'hui, de plus en plus de gens autour de moi ou ailleurs voient bien que cette analyse n'avait rien de farfelue, mais relevait de l'élémentaire analyse critique (ce qui ne me réjouis nullement ni ne renforce mon ego). Mais c'est aux victimes de ce système, même celles qui y ont cru pour gagner de la tune, de la tune, en se moquant bien des conséquences sociétales, qu'il faut aujourd'hui penser, à nos frères en humanité. Qu'ils soient des basses castes en Inde, travailleurs pauvres en Occident, paysans sud-américains ou Africains sous le coup des dégâts combinés des politiques d'ajustement structurel et d'introduction massive des OGM.
Abonné à La Riposte depuis que j'ai découvert ce petit groupe de fidèles à l'idéal communiste , je me ré-abonne au tarif "soutien". Pourquoi pas vous ? qu'est-ce que 30 Euros (au lieu de 20) pour aider des socialistes militants, à des années lumières des querelles, rabibochages, re-querelles, positionnement électoraliste, des élus du Parti Socialiste ?

Mes amis de la fédération de la Libre Pensée de Haute-Garonne, m'ont transmis un lien en demandant si possible de faire suivre, afin que le documentaire en question obtienne la meilleure diffusion en salle : http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/bande-annonce.html.

Si on n'est pas mal barrés, ça y ressemble fort. Les économistes (de droite, je précise) nous prédisent UN million de sans emplois en plus pour 2009 en France. Si seulement ils pouvaient se tromper, mais cette fois-ci le boulet du canon ne va pas passer à côté mais en pleine poire. J'en ai la nausée.

Bonne soirée.

L'article de La Riposte : (que l'on peut retrouver sur www.lariposte.com)
Des millions d’Américains risquent de perdre leur logement

Des millions d’Américains risquent de perdre leur logement

Des millions de familles américaines sont menacées d’être expulsées de leur logement. Il y a celles qui ne parviennent pas à payer leur crédit, mais aussi celles dont les propriétaires ne parviennent pas à payer le leur. La situation est telle qu’un Shérif du comté de l’Illinois, Tom Dart, a décidé de refuser de procéder à de nouvelles expulsions.

Tom Dart s’explique : « La partie la plus difficile de notre travail, c’est sans doute celle que réalisent nos unités d’expulsions. A tout moment, nos officiers peuvent être sollicités pour jeter des familles à la rue. Elles se retrouvent dehors, tous leurs biens déposés sur le trottoir et exposés au vol. Là où les compagnies de crédit ne voient que des bouts de papier, mes officiers voient des êtres humains. »

Et le Shérif poursuit : « Aussi dures soient-elles, les expulsions font partie de notre travail. Par contre, nous ne sommes pas supposés faire le travail qui relève des banques et compagnies d’assurance. Trop souvent, lorsqu’ils arrivent chez les gens pour procéder à une expulsion, nos officiers découvrent que le locataire paye son loyer chaque mois, et ignore complètement que le propriétaire du logement a cessé d’utiliser l’argent du loyer pour rembourser son crédit. Du coup, le locataire n’a pas été averti qu’il allait être expulsé. Tout ça parce que la banque ou la compagnie de crédit n’a pas fait la moindre démarche pour déterminer, en amont, qui vit dans le logement ciblé – alors que, pourtant, la loi les y oblige. Les banques partent du principe que c’est aux autorités locales – et donc au contribuable – de payer les frais de ces enquêtes préalables aux expul sions. Ça suffit. Nous ne ferons plus le travail des banques. Nous ne prendrons plus les locataires par surprise avec de tels ordres d’expulsion ». (The Chicago Sun-Times du 9 octobre).

Cette seule année, aux Etats-Unis, près de 750 000 personnes ont été expulsées de leur logement – et 107 500 pour le seul mois de septembre. Ces chiffres indiquent une accélération brutale des saisies hypothécaires. D’après une analyse de Market Watch, « ces saisies ont augmenté de 6,6% entre août et septembre, de 25,8% entre le deuxième et le troisième trimestre, et de 82,6% par rapport à l’an passé. Tout porte à croire qu’à la fin de l’année, le chiffre d’un million de saisies sera dépassé. » Le même rapport révèle que le nombre de « pré-saisies » – qui incluent différents types d’avertissements et mises en demeure – devrait atteindre les 2 millions, à la fin de l’année, ce qui est inédit.

Le Wall Street Journal du 8 octobre rapporte que près d’un propriétaire sur six, aux Etats-Unis, est « sous l’eau » : le montant de son crédit immobilier est supérieur au prix actuel de son logement. C’est la conséquence de la chute brutale des prix de l’immobilier : plus de 30%, dans certaines régions du pays. Cela concerne 12 millions de propriétaires, soit 16% d’entre eux – contre 4% il y a deux ans.

A la lecture de ces chiffres, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi tant de travailleurs américains ordinaires ont réagi avec colère à l’annonce du plan de sauvetage des banques adopté par le Congrès. Parmi ceux qui sont les plus durement frappés par les saisies hypothécaires, il y a les victimes des méthodes prédatrices et frauduleuses des vendeurs de subprimes.

« Quand vous viendrez m’expulser, je serai morte »

Le 3 octobre dernier, à Akron, dans l’Ohio, une retraitée de 90 ans, Addie Polk, a tenté à deux reprises de se suicider avec arme à feu lorsque des Shérifs sont venus pour l’expulser de son logement. Elle y vivait depuis 1970. En 1982, elle et son mari avaient remboursé leur crédit immobilier, juste avant leur retraite. En 2004, confrontée à des difficultés financières, elle a pris un crédit immobilier de 45 620 dollars, sur 30 ans, ainsi qu’un crédit à la consommation de 11 380 dollars, auprès de Countrywide Home Loan. Elle avait 86 ans. Puis elle a commencé à ne pas pouvoir payer son crédit – et en 2007, Countrywide a engagé une procédure de saisie. Son logement a été vendu aux enchères à Fannie Mae, début 2008, pour 28 000 dollars, et les Shérifs ont commencé à envoyer les avis d’expulsion. Countrywide était l’un des pires spéculateurs du marché des subprimes. Il s’est effondré en 2007. Dans ce cas, heureusement, Ad die Polk a survécu et Fannie Mae a accepté de passer l’éponge sur son crédit.

En juillet dernier, à Taunton (Massachusetts), une mère de 53 ans, Carlene Balderrama, a envoyé un fax à sa compagnie de crédit : « Quand vous viendrez m’expulser de ma maison, je serai morte. » Lorsque les officiers de police sont arrivés sur place, elle s’était tuée avec le pistolet de son mari.

La crise frappe également les classes moyennes. Le 6 octobre, la chaîne CBS a raconté l’histoire de Ross DeMona. Il y a deux ans, elle a acheté une maison luxueuse avec 5 chambres, 3 salles de bain et une piscine en intérieur. Elle travaillait comme agent immobilier et pouvait se permettre de payer 2700 dollars de crédit par mois. Mais son affaire s’est effondrée au moment même où ses mensualités de crédit ont bondi à 4900 dollars. Elle est aujourd’hui sous le coup d’une procédure d’expulsion. « Bush n’est préoccupée que par les AIGs de ce monde », dit-elle. « Pour eux, c’est gagnant-gagnant – et pour moi c’est perdant-perdant. »

Dans la riche ville de Santa Barbara, la mairie a ouvert douze parkings spéciaux pour tous ceux qui dorment dans leur voiture. Parmi eux, Craig Miller, sa femme Paige et leurs deux enfants vivent dans un camping-car. « Cette famille vivait dans une grande maison avec quatre chambres et une piscine. Mais ils ont tout perdu lorsque l’affaire de Craig a coulé », raconte un journaliste de la BBC.

Barbara Harvey, 67 ans, mère de trois enfants, était cadre dans un organisme de crédit. Mais elle a été licenciée, en mars dernier. Elle vit désormais sur ce même parking de Santa Barbara, dans une petite Honda.

Un travailleur social de Santa Barbara commente la situation : « Ces gens ont travaillé toute leur vie pour avoir une maison, et à présent tout s’effondre, tout est en cendres. Ce n’est pas le rêve américain, c’est le cauchemar américain. »

Des villes de tentes ont commencé à émerger à travers le pays : à Fresno, Reno, Seattle, San Diego, Portland, Columbus, etc. Cette crise n’est pas terminée, loin s’en faut. Et elle constitue le terrain d’une remise en cause profonde et durable de la validité du système capitaliste, aux Etats-Unis.

La Riposte
Publication : lundi 24 novembre 2008

lundi 24 novembre 2008

India Shining ???

le fameux slogan électoral de la campagne législative indienne de 2004 a fait long feu. Utilisé par le parti Hindou radical nationaliste (BJP, Bharatiya Janata Party), il aurait du permettre selon les experts en marketing politique, une large victoire du BJP, profitant opportunément de la déréglementation imposée par le FMI et mise en pratique, et d'une mousson exceptionnelle. Hélas, les augures s'étaient rétamées une nouvelle fois, et le Parti du Congrès remporta largement ces élections générales. Rendez-vous en mars 2009 pour la prochaine édition, sur fond de tensions ethniques exacerbées.
Qu'en est-il de cette Shining India ? d'aucuns se sont réjouis de la montée d'une classe moyenne (je pense aux gens qui ont le coeur, et surtout le porte-monnaie, à droite). Elle est estimée à environ 300 millions d'âmes. Cette classe moyenne soutient la sacro-sainte croissance du PIB. Le PIB bénéficie grandement de l'explosion de l'outsourcing pratiqué par les grosses et moyennes entreprises occidentales, trouvant là-bas une main-d'oeuvre qualifiée et peu payée (comparativement à leurs homologues occidentaux à diplôme équivalent). La classe moyenne est avide de consommer, se contente d'un bambin (enfant-roi ....). On construit pour elle des nouveaux quartiers en périphérie des grandes villes, des centres commerciaux à la mode USA (mall). Quelles valeurs sont portées par cette classe ? on peut s'inquiéter de l'occidentalisation des mentalités.
Au même moment, les chiffres sont incertains, environ 400 millions d'âmes vivent avec moins de 1 $ US par jour (soit environ 50 roupies). Le système des castes a été interdit par la loi, mais bien évidemment les mentalités n'évoluent pas sur le tempo dicté par les parlementaires. D'autant plus que le pays est ultra-religieux, et que le système de caste est fortement couplé à l'hindouisme tel que pratiqué en inde, dans sa diversité extrême. Disons que la dévotion des pélerins fait peur : on a l'impression, que comme ici les catholiques, le rite et le rituel ne sont plus compris dans leurs fondements spirituels et initiatiques, mais répétés par pur respect de la tradition. Toutes les religions subissent ce même avilissement des consciences.
Le développement, après l'indépendance de 1947, d'une agriculture productiviste que ne renierait pas la toute puissante FNSEA française, a certes permis une auto-suffisance alimentaire, mais à quel prix pour l'environnement. Quand sont arrivés les OGM, patatras, la condition paysanne s'est encore dégradée. Ici comme ailleurs, les OGM ne tiennent aucune ment leur fausses promesses : baisse des rendements, dépendance des paysans aux semenciers mondiaux, baisse dramatique de la bio-diversité. Bien souvent les paysans travaillent une terre qui ne leur appartient pas, et seule une partie de la récolte leur revient (le reste allant pour rembourser les prêts accordés à des taux usuriers par de riches marchands. Comme ceux-ci payent à vil prix les artisans/producteurs, on ne s'étonne pas de leur richesse financière, couplée à une sécheresse du coeur).
Quand un pays a parfois plus de considération pour certains animaux que pour certains hommes et femmes, quand l'environnement est sacrifié sur l'autel de la productivité, quand la corruption gangrène le pays, quand les tensions inter-ethniques s'accroissent, il est proprement honteux de parler d'un pays qui brille, qui réussit.
Le pays est particulièrement paradoxal, nous a-t'on dit. Je n'aurais pas la prétention d'en avoir compris ne serais-ce qu'un petit bout. Je crois qu'un bon moyen de découvrir le pays est de pratiquer le darshan, à l'indienne. Regarder , regarder, mais pas avec ce regard propre, ou presque, aux occidentaux, qui juge, qui attend. Donner sans rien attendre en retour. En n'expérimentant, exclusivement hors de l'Occident, des relations humaines fraternelles, sincères, il m'a été donné de garder un faible espoir en l'humanité.


Merci à Geneviève ROUY pour ses éclairages sur la société indienne, que j'ai fort maladroitement tenté de digérer après trois semaines de périgrinations rajasthanaises.


Pour aller plus loin :
* http://en.wikipedia.org/wiki/India_Shining
* http://blogs.expressindia.com/showblogdetails.php?contentid=276913

samedi 22 novembre 2008

A l'attention des militants socialistes , et des autres ...

NOTRE DEVOIR
Notre devoir est haut et clair :
toujours propager l'idée,
toujours espérer,
toujours lutter jusqu'à la définitive victoire de la démocratie socialiste internationale,
créatrice de justice et de paix"
Jean JAURES
(extrait d'un discours pour Berlin, annulé, Jaurès s'étant vu interdit d'entrée sur le territoire du Reich. Publié dans L'Humanité du 7 juillet 1905.

LES LUMIERES
"Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de son immaturité dont il est lui-même responsable. Immaturité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui, immaturité dont il est lui-même responsable puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières !"
Emmanuel KANT, réponse à la question : qu'est-ce que les Lumières (5 décembre 1783)


Pour aller (un) plus loin :
* http://www.marxists.org/francais/general/jaures/works/1905/07/jaures_19050707.htm
* Discours intégral de Jaurès : http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2506327.image.f1.langFR, page1 puis suite en page 2.
* http://www.ac-creteil.fr/lycees/94/ccolombsucy/projets/philo/kant_sapereaude!.htm

dimanche 26 octobre 2008

Le camarade Sarkozy se rapproche du socialisme ...

Suite à un message provocateur d'Etienne :
Discutons en, camarade !
>> Lire:
>> http://www.liberation.frmonde/0101164783-chavez-le-camarade-sarkozy-se-rapproche-du-socialisme

Voici ma réponse :
Chavez a dit que Nicolas Sarkozy était en train de "se rapprocher du socialisme" et était invité à discuter de l'élaboration d'un "nouveau système" pour faire face à la crise financière.

C'est une position ambivalente, assez classique chez Chavez, d'un naturel provocateur. Mais c'est bien éloigné de mes propres positions, bien que non opposées au socialisme du 21e siècle. Encore faudrait-il que le corpus idéologique de ce nouveau socialisme soit clairement défini, ce que Chavez se refuse à faire depuis 10 ans. Il a d'ailleurs eu comme conseiller un de ses multiples "traîtres" à la cause socialiste internationale, Heinz Dieterich (usant de la tactique éculée du cheval de Troie). Pour paraphraser maladroitement Mon Général, "il ne suffit pas de crier "socialisme du 21e siècle, socialisme du 21e siècle, socialisme du 21e siècle"", en sautant comme un cabri", pour être fidèle aux idéaux communistes. Il faut tout autant être capable de prendre ses distances avec une pensée qui n'avait pas les moyens de prendre en compte les ravages environnementaux du capitalisme, la marxisme originel s'étant bâti sur la révolution industrielle. Apporter des milliards d'euros à ses amis banquiers n'a rien de socialiste. Quand on n'a pas été capable de financer le RSA malgré des mois de discussions/tergiversations, et que l'on trouve en un week-end 6 fois plus de tunes pour tenter désespérément de sauver un système capitaliste en pleine folie auto-destructrice, il ne s'agit même plus d'être pris en flagrant délit d'incohérence idéologique mais il s'agit bien plus d'une mystification de bas étage. Mais , selon une théorie en vogue, les crises à répétition sont consubstantielles du capitalisme, qui renaîtrait périodiquement de ses cendres. Sauf que l'on voit bien que dans ces crises, tout le monde ne se retrouve pas en slip. Il y a tout ceux qui profitent des faillites des banques et des entreprises, des gens jetés à la rue (cf entres autres , les centaines de milliers d'américains qui ont perdu leur maison en 2007/2008), pour amasser encore plus d'argent.

Notre devoir
notre devoir est haut et clair : toujours propager l'idée, toujours espérer, toujours lutter jusqu'à la victoire de la démocratie socialiste internationale, créatrice de justice et de paix.
Jean Jaurès

Je suis prêt parier que Nicolas Sarkozy, qui a nommé si souvent durant sa campagne Jaurès, Mendès et Blum, n'a jamais lu ces lignes, toutes empreintes du feu sacré et de la foi laïque qui animait l'authentique camarade Jaurès. Ni ces lignes, ni aucune autre de Jaurès, Mendès, Blum, Hugo, La Boétie etc ...
La ligne politique de N.S. : mensonges , trahisons, coups bas, démagogie populiste, arrivisme. Les français en ont majoritairement voulu ainsi, en partie par cécité politico-historique, en partie par adhésion sincère à un "american dream" bleu/blanc/rouge, bâti sur des valeurs profondément individualistes et matérialistes. Bâti sur des aspirations prosaïques. On sait que mes valeurs ne sont pas celles-là. On sait que mes aspirations ne sont pas de cette veine là. Chacun son chemin.

Le socialisme du 21e siècle ne peut se concevoir que dans une stricte fidélité aux idéaux socialistes, à la méthode et aux objectifs socialistes, tels que débattus au 19e (sous la houlette de Karl Marx). Le dévoiement profond de ces idéaux par tous ceux qui s'en sont réclamé, fut-ce pendant 20 ou 30 ans, avant de lâchement s'abandonner aux sirènes du capitalisme et de la vie petit-bourgeoise, ce dévoiement petit-bras, précédé par l'expérience totalitaire soviétique et ses avatars asiatiques, ont accrédité à la fin du 20e siècle la thèse TINA. Que l'on se souvienne de ceux qui ont bâti le programme du CNR du 15 mars 1944 : ceux-là n'envisageaient aucune forme de renoncement. Leur vie toute entière fût consacrée à la mise en pratique de leurs idées. Que faut-il faire en ce début de 21e siècle : pas de compromission avec les oligarchies (cf Russie, Bolivie, Vénézuela) et la bourgeoisie et la petite bourgeoisie (cf gouvernements Lula Da Silva, Chavez, Morales) mais pas de haine non plus envers ces groupes humains, nationalisation des moyens de production (sans compensation, autant que faire se peut; encourager l'auto-gestion, les coopératives locales ou régionales), indépendance des organes de presse nationaux et régionaux, réforme profonde de la PAC avec retrait rapide des subventions aux exploitations productivistes et transfert de cet argent vers un plan d'évolution sur 5 ans vers l'agriculture biologique (sur la base du volontariat), réforme de l'ONU, grand plan d'éducation populaire (visant à développer l'esprit critique, à redonner goût aux carrières scientifiques), abandon du système bi-camériste (conçu dès l'origine par Napoléon pour neutraliser les saillies réformatrices et progressistes), développement du frêt ferroviaire au détriment du frêt routier et aérien dans le cadre d'une vaste refonte du système commercial mondial (taxations progressives pour décourager les anciennes pratiques prédatrices et faire décoller le commerce équitable), faire respecter le droit du travail à l'échelle européenne et mondiale, arrêter toute politique néo-impérialiste dans la cadre d'une vaste refonte de la diplomatie mondiale. Les chantiers sont multiples, la transformation collective de la société ne se concevant que dans une vision à long-terme (s'opposant ainsi à des politiques menées à la petite semaine, sans cohérence, sans souffle véritable propre à redonner non seulement un espoir, mais à transformer la société en profondeur). Ce projet est porté par trop peu de gens pour devenir réalité. Il n'en reste pas moins du devoir de tout socialiste sincère de poursuivre le combat des idées, dans la fidélité à nos anciens, dans le respect des combats sociaux et sociétaux passés. Se changer d'abord avant d'espérer un changement global. Débuter le chantier de sa transformation individuelle (mais non individualiste) en croyant à l'utopie d'un monde meilleur. Non pas pour se donner bonne conscience, mais parce qu'au fond de soi, l'on sait que ce combat est juste et indispensable.

Amitiés socialistes.

Eric.

(ébauche à peaufiner)

Pour aller plus loin :
* Reformism or revolution, marxism and socialism of the 21st century", Alan Woods, wellred books (wellred.marxist.com)
* chronique d'Edwy Plenel du samedi 25 octobre 2008, France Culture (à podcaster jusqu'au samedi 31).

dimanche 5 octobre 2008

Parangons de vertu ... rions un peu

D'après LCI :
Lors du mini-sommet convoqué à Paris par N.S. , les dirigeants politiques présents ont appelé "à un sommet international le plus tôt possible sur la refondation du système financier". "Cette refondation s'organisera autour des principes suivants: tous les acteurs des marchés financiers devront être régulés ou surveillés et pas seulement les banques commerciales". Le mini-sommet constituait la première étape de l'hypothétique "remise à plat" du système financier international que Nicolas Sarkozy a proposée à ses pairs.

Nous voilà donc face à une énième crise du système financier mondial, et nous voilà donc face aux mêmes pseudos bonnes résolutions de "transparence, régulation" de ce système opaque et dérégulé. Nous voilà face à ces pseudos paragons de vertus, Sarkozy, Berlusconi et Brown en tête (je mets Angela Merkel dans un autre panier que celui contenant parmi les plus véreux politiciens européens). Ils ont enfin compris, enfin prétendument. A chaque crise, les mêmes discours convenus : "Nous vous avons compris" lancent-ils unanimes aux peuples inquiets. Ben voyons mon colon. Et que va-t'il se passer : poursuite des plans de privatisations (afin de récupérer, très temporairement, du cash), poursuite du démantèlement des derniers espaces de l'Etat providence, casse sociale et environnementale généralisée. Jusqu'à la prochiane crise (celle des LBO ou de je ne sais quel junk fund). Le même bal de faux-culs sera convoqué. Tous se prétenderont partisans d'une voie médiane entre (ce sont les mots de F. Fillon devant un parterre de gogos UMP) "le capitalisme dévoyé et le dirigisme socialiste". Qui peut croire que N.S. souhaite une remise à plat du système financier mondial ? qui peut croire que ce nabot a les moyens de convaincre ses partenaires ? qui peut croire que des législations contraignantes seront adoptées par les différentes "représentations nationales" (les guilemets sont nécessaires tant les députés ne représentent plus dans leur majorité que leur propre caste, celle des nantis) ? nul citoyen éclairé ne croira ces balivernes. Just bullshit !

mercredi 1 octobre 2008

Les Etats-Unis Socialistes d'Amérique ....

Mais dans quelle état de confusion idéologique ce monde est-il tombé ? d'après le Monde Diplo, mon agriculteur bio colombien favori, et d'autres s'exprimant en Europe ou aux Etat-Unis, le fait de prendre dans la poche des contribuables pour renflouer des établissements bancaires sous le coup de quasi faillite serait une mesure "socialiste". Oh là, mais relisez vos classiques ! tout ça ne contient pas une once de socialisme (socialisme du 19e, du 20e ou du 21e siècle). Les motivations du clan Bush, des pseudos-travaillistes UK (caisse d'épargne) et du Benelux (banque Fortis), ne sont aucunement inspirées par des lectures socialistes de la situation mondiale du capitalisme financiarisé devenu quasi incontrôlable. Il s'agit pour tous ses beaux messieurs en cravate de faire un enième énormissime cadeau à leurs copains coquins, tous empêtrés dans les crises des crédits immobiliers à risque, des LBO (Levereage Buy Out) et autres hedge funds. Ces messieurs ne veulent pas se résoudre à voir dans les évènements récents, les prémices d'une crise létale du capitalisme dévoyé."Cash for trash" that's what it is. Quelle honte de proposer un plan Bush/Paulson prêt à gaspiller 700 milliards de dollars pour payer les pots cassés de banquiers avides et corrompus. Nationalisation sans compensation : voilà la seule mesure socialiste à appliquer. Que ces beaux messieurs qui ont tant profité de la crédulité, de l'avidité, de la cupidité de tant de "petits" épargnants qui ont cru bon donner leur argent à ses fumistes de banquiers : la retraite part en fumée, le plan de financement des études du gamin part en fumée, etc ... mais puisque le rêve américain était tant lié à cet attrait pour la réussite sociale, que tous ces gens assument leurs convictions capitalistes. Que personne ne leur viennent en aide. Qu'ils en crèvent de leur capitalisme prédateur, impérialiste, petit-bourgeois, aliénateur. Ils ont tant haï les politiques keynesiennes qui ont donné des périodes durant lesquelles l'Etat américain fut de loin le plus interventionniste, durant lesquelles les impôts divers étaient aux taux réels les plus élevés, durant lesquelles le progrès social fut possible et l'économie la plus florissante : il faut rétablir les faits et non se laisser bercer par les historiens ou politiciens révisionnistes qui éructent à toute hausse des impôts fusse à des fins de redistribution, de politique sociale et culturelle volontaristes et non idéologiques.
Qui dispose aujourd'hui des outils de compréhension de cette crise ? est-on citoyen si l'on se contente de vilipender les margoulins qui ont dilapidé l'argent des épargnants, qui se sont octroyé des rémunérations scandaleuses ? Les marxistes eux sont bien équipés intellectuellement. Ils analysent depuis plus de 150 ans le système capitaliste. Eux ne sont pas surpris ni désemparés face à la crise majeure actuelle. Combien de tant va t'il encore falloir subir les réalités cyniques du "nationaliser les pertes, privatisons les profits" (Mais que fit notamment le gouvernement de Gordon Brown : il nationalisa les créances douteuses et transféra à la banque privée espagnole Santander les actifs "sains")? combien de temps avant une conscientisation des masses ? combien de temps avant que les hommes et les femmes refusent que d'autres fassent des choix pour eux (sur les plans politiques, consuméristes, culturels, informationnels) ? combien de temps avant que les hommes et les femmes refusent les multiples chaînes de leur aliénation ? combien de temps avant que les hommes et les femmes expulsent leur part d'animalité et se relèvent, hommes et femmes libres, responsables de leurs choix, de leurs actes, de leurs destins ? combien de temps ? Les maçons nous rappelent que lorsque le temps s'assombrit, que les ténèbres de l'animalité étalent leur sinistre emprise le monde entier, ceux qui sont lucides se doivent d'afficher plus ouvertement leurs convictions humanistes. Que ces mesieurs et dames se reconnaissent et agissent. Je n'ai pas la prétention d'être suffisament évolué pour me joindre efficacement à leur juste combat pour l'émancipation, pour l'élévation morale et spirituelle de l'ensemble de la race humaine. Mais que l'on ne se trompe pas, le moment est extrêment grave. L'élection d'un Nicolas Sarkozy pour le petit pays qu'est la France, la récupération des thèses de l'extrême-droite, constituaient un changement de cap brutal vers l'animalité, la brutalité, le cynisme, l'immoralité , l'amoralité même, le mensonge d'Etat comme mode de fonctionnement (cette pratique du mensonge d'Etat n'est par récente, ici comme ailleurs, elle n'en est pas moins abjecte et inacceptable). Ce moment de mai 2007 était, je l'avais pressenti comme tant d'autres, un moment de basculement, non point de rupture comme il fut prétendu. Mais ce basculement vers les ténèbres politiques, vers l'avillissement de plus en plus prégnant (mass-media, cinéma, littérature, musique, consommation). Ne rejetons pas pour autant sur les autres (Bush, sarkozy) ce qui est de notre responsabilité à chacun. L'examen de conscience sera d'autant plus douloureux qu'il sera retardé par mièvrerie, couardise, fanéantise.

(ébauche à compléter).

Pour aller plus loin :
* NY Times : http://www.nytimes.com/2008/09/22/opinion/22krugman.html, Paul Krugman , 21 sept. 2008.
* Business Week, http://www.businessweek.com/magazine/content/08_31/b4094036650513.htm?chan=top+news_top+news+index_top+story
* Democracy Now (réseau d'information alternatif aux US), http://www.democracynow.org/2008/9/25/cash_for_trash_personal_junk_in
* Le Monde Diplomatique , Octobre 2008, "Sauver les ban,ques du désastre, Le jour où Wall Street est devenu socialiste", Frédéric Lordon (économiste)
* La Riposte : http://www.lariposte.com/La-crise-du-capitalisme-mondial-1086.html

dimanche 14 septembre 2008

Du rififi en Bolivie. Tu te casses de Caracas ...

Une pièce en plusieurs actes, mettant aux prises, dans le plus pur style "lutte des classes", les forces progressistes (plus ou moins) sud-américaines et les forces réactionnaires des droites sud-américaines et nord-américaines.
Le 22 août dernier, Jorge Martin publiait un article détaillé sur la situation en Bolivie :

Après avoir largement remporté le référendum du 10 août, le président de la Bolivie, Evo Morales, a proposé à l’oligarchie de négocier. Comme il fallait s’y attendre, l’oligarchie a répondu à Morales par une nouvelle offensive contre le gouvernement démocratiquement élu, en utilisant tous les moyens à sa disposition : la violence, les gangs fascistes, le sabotage économique, etc.

La nuit du référendum lui-même, Ruben Costas, le préfet de Santa Cruz – et l’une des principales figues de l’opposition de droite – a déclaré que les résultats confirmaient son projet réactionnaire sur « l’autonomie » de Santa Cruz. Il a annoncé qu’il allait commencer à promulguer ses propres lois et mettre sur pied des forces de police et un agence fiscale départementales. Cette provocation montre que la classe dirigeante cherche à prendre le contrôle de l’appareil d’Etat dans le but d’empêcher tout changement, dans le pays.

Quant aux préfets réactionnaires de Tarija, Pando, Beni et Chuquisaca, ils ont finalement accepté de rencontrer des représentants du gouvernement central, mais ce ne fut qu’une formalité. Au bout de quelques heures, ils ont quitté la réunion en déclarant qu’ils ne reprendraient pas les négociations. Puis ils ont annoncé une « grève civique » – en réalité, un lock-out patronal – pour le 19 août.

Je ne puis évidemment que souscrire à l'analyse : la droite attend toujours que l'adversaire soit faible, qu'il se résigne. C'est au coeur du projet des ultra-libéraux et ils l'ont écrit, mais c'était il y a si longtemps, et puis ça demande une certaine activité neuronale. Bref, c'est un sujet "prise de tête" pour reprendre un expression en vogue dans divers milieux socio-professionnels de ce pays. Ce projet ultra-libéral (quoique je conteste vivement que ce projet revête un caractère peu ou prou libéral, au sens original du terme) vise à affaiblir les syndicats ou à les rendre dociles, à affaiblir la classe ouvrière ou à la rendre docile (lire Milton Fridman - Capitalisme et liberté, La liberté du choix ou La constitution de la liberté ou Droit, législation et liberté , Friedrich Hayek - La route de la servitude). Mais les peuples sud-américains ne sont pas prêts à renoncer à la légitime lutte pour leurs droits fondamentaux. Les fascistes boliviens ayant fait feu de tout bois ces derniers mois pour renverser Evo Morales, ce dernier a fini par expulser l'ambassadeur US. Il est acquis que ce malfaisant est un agent actif au sein du mouvement structuré de la sédition fasciste bolivienne, avec le support actif de la CIA (spécialisée dans les coups tordus depuis 60 ans : on ne compte plus les assassinats, enlèvements, renversements de Présidents socialistes. J'ai déjà écrit sur le sujet il y a quelques mois). En réplique, les Etats-Unis ont renvoyé l'ambassadeur bolivien dans son pays. Par solidarité, et par provocation sans doute, le Président vénézuélien, le bouillonnant Hugo Chavez Frias, vient de donner 72h à l'ambassadeur US Goldberg (déjà bien connu pour ses agissements douteux dans ce qui était la future ex-Yougoslavie), pas seulement devenu une pétaudière par la volonté pan-slave de Slobodan Milosevic et ses amis) pour quitter Caracas, et a demandé à Victor Guzman, ambassadeur vénézuélien aux Etats-Unis de rentrer au pays, dans le cadre d'une refonte des rapports diplomatiques entre les deux pays. Les propos très durs de Chavez ne sont pas forcément de la meilleure veine, ni dignes d'un Président, mais il faut tenir compte du contexte local avant de se permettre de porter un quelconque jugement :
"¡Váyanse al carajo, yanquis de mierda, que aquí hay un pueblo digno. Váyanse al carajo 100 veces!" peut être traduit pour les non-hispanophones par « Allez vous faire foutre, Yankees de merde ! ici il y a un peuple digne. Allez vous faire foutre 100 fois !»
"Ya basta de tanta mierda de ustedes, yanquis de mierda" Il y en a assez de tant de votre merde, Yankees de merde.

Ya basta : oui, ça suffit, on en conviendra, de la volonté néo-impérialiste de faire main basse sans relâche sur les ressources de la terre, situées sur des terres étrangères (Asie Centrale, Amérique du Sud, ). En cas d'agression américaine, Chavez a annoncé à une foule enthousiaste que la livraison d'hydrocarbures vers les Etats-Unis (clients institutionnels et privés) seraient interrompues : "Si viniera alguna agresión contra Venezuela, pues no habrá petróleo para el pueblo ni para el gobierno de EEUU. Nosotros, yanquis de mierda, sépanlo, estamos resueltos a ser libres, pase lo que pase y cueste lo que nos cueste" qui se traduit par : Si une agression contre le Vénézuela survient, il n'y aura plus de pétrole ni pour le peuple ni pour le gouvernement US. Nous, Yankees de merde, sommes résolus à être libres, qu'il se passe ce qui doit se passer, et que cela nous coûte ce que cela doit nous coûter.

Derniers évènements en Bolivie, en situation quasi-insurrectionnelle :
AFP 12/09/2008 :
« Depuis quatre jours, des heurts et des manifestations sporadiques se poursuivent dans les cinq régions de Santa Cruz (Est), Tarija (sud), Beni et Pando (nord) et Chuquisaca. "Je ne vois pas comment cela peut s'arrêter, il s'agit de groupuscules et de commandos très organisés", explique à l'AFP Franck Poupeau, un sociologue de l'Institut français d'études andines (IFEA) basé à La Paz. Dans plusieurs régions, les manifestants anti-gouvernementaux se sont emparés de bâtiments des douanes, des impôts, de centraux téléphoniques ou même de petits aéroports." Ces prises d'institutions publiques n'ont rien de mobilisations populaires, ce sont de petits groupes très organisés", remarque M. Poupeau qui ne voit pas dans l'immédiat de possibilité de dialogue ni de sortie de crise. »

Voila ce que ces "amis de la démocratie" sont prêts à faire quand les résultats des élections leur déplaisent.

Que l'on ne se trompe pas. Les enjeux sont très importants : il ne faut pas regarder cela de loin ou avec la condescendance propre aux Occidentaux. Il y a d'ailleurs un besoin urgent de formation dans le secondaire pour les jeunes, et à destination des masses (on notera l'échec patent d'une organisation comme ATTAC qui avait l'ambition de reprendre le flambeau de l'Education Populaire, abandonné par un PCF morribond) aux cultures, à l'Histoire, aux enjeux modernes des différents pays de l'Amérique du Sud. Idem pour les pays d'Asie Centrale et du Caucase.

Pour aller plus loin :
* Les Etats-Unis et Chavez : l'histoire a-t-elle vraiment changé ? article de Lamia Oualalou du 12 septembre disponible sur Mediapart (abonnés seulement). Avec le vidéo de l'intervention publique d'Hugo Chavez.
*http://fr.news.yahoo.com/afp/20080912/twl-energie-gaz-politique-gouvernement-4bdc673.html
* Hispanophones seulement (désolé ...) : http://www.elmundo.es/elmundo/2008/09/12/internacional/1221177561.html. "Chávez expulsa al embajador de EEUU en solidaridad con Bolivia", un article du journal espagnol El Mundo.
* "Socialism or reformism" : livre de l'analyste marxiste Alan WOODS disponible en espagnol et en anglais

*
biographies succinctes mais pertinentes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Hayek; http://fr.wikipedia.org/wiki/Milton_Fridman

samedi 13 septembre 2008

EDVIGE, comment lui en vouloir ?

Edvige , Comment lui en vouloir
L'illusion est parfaite
Ses ions ses touchantes attentions
Me criblent de rêveries véritables
Je fais comme si c'était pas périlleux
Mais ça me rend chiffon de la savoir
hors d'atteinte , hors de moi, Edvige
Mais saura-t-elle ce que j'éprouve
A séjourner au sein d'un logiciel

(YMDS a eu l'idée avant moi de remplacer Elvire par Edvige dans la chanson d'Alain Bashung, http://racontehistoires.canalblog.com/)

Alors donc, nos syndicats policiers ne comprendraient pas le pourquoi de l'opposition citoyenne à la mise en place d'un nouveau fichier . Serge Portelli vous l'avait dit durant la campagne présidentielle : une fois au pouvoir, débarrassé de certains empêcheurs de fliquer en rond, N.S. allait multiplier le fichage : les enfants "turbulents", par exemple; et maintenant , avec EDVIGE, les orientations sexuelles, religieuses, syndicales, politiques, de tout un chacun , pour peu qu'il soit âgé de plus de treize ans. Merci EDVIGE. On savait déjà que notre police n'avait pas en toute occasion les principes républicains chevillés au corps, mais là on franchit un cap. Laissez nous travailler à arrêter les délinquants et les terroristes, peu importe les moyens, peu importe la profondeur des atteintes au libertés individuelles et collectives.
Heureusement, un mouvement s'est enclenché au sein de ce qu'il est devenu habituel de regrouper sous le vocable passe-partout de " la société civile". La pétition contre EDVIGE a recueilli environ 165 000 signatures en un temps record (http://nonaedvige.ras.eu.org/).

Pour aller plus loin :
* http://nonaedvige.ras.eu.org/
* http://www.service-public.fr/actualites/00930.html

Laïcité positive ? ah bon !!!

A l'occasion de la venue controversée du Pape Benoit XVI, je m'associe aux Libres Penseurs qui manifesterons le 14 à Japy (se reporter au site http://librepenseefrance.ouvaton.org/ et la dépêche du samedi 6 septembre). MAM, toujours courageuse, a refusé de recevoir une délégation de la Fédération Nationale de La libre Pensée. Je cite une partie de la dépêche, car rien ou si peu est à ajouter tant c'est édifiant et dramatique pour la société civile :
Selon le journal le Figaro du 3 septembre 2008, un dispositif policier d’une ampleur rarement vue auparavant va être déployé pour assurer « la protection » du pape Benoît XVI. 6 000 policiers et gendarmes (3 500 à Paris et 2 500 à Lourdes), les troupes d’élites du RAID et du Service de protection des hautes personnalités seront mobilisées ainsi que la brigade fluviale. Des tireurs d’élite seront postés sur les toits de la Capitale. Des tenues NRBC pour incidents chimiques et bactériologiques seront à la disposition des policiers. Les démineurs sont partout à l’œuvre sur les parcours et lieux des réunions papales.

Le porte-avion Clemenceau étant en désamiantage, le Charles de Gaulle et les sous-marins nucléaires lance-missiles étant pris sur d’autres terrains d’opération ne seront pas de la partie, mais c’est tout juste. Les Mirages et les Rafales peuvent intervenir à tout moment, au cas où. Disons-le nettement, c’est du délire.

Le Figaro poursuit : « Selon nos informations, la nébuleuse libertaire ainsi que celle des libres-penseurs brocardant les positions papales sont sous étroite surveillance pour éviter des dérapages. Dans le même esprit, les ultras de la cause « gay », tel qu’ACT-UP, sont également dans le collimateur en raison d’appels à des manifestation non contrôlées ». Ce délire sécuritaire préfigure sans doute ce qu’il adviendra bientôt avec le projet du fichier EDVIGE qui fichera tous les Elus, les militants et les adhérents de toutes les associations loi de 1901, des syndicats et des partis politiques comme de dangereux délinquants.

Fin de citation.

N.S. nous ressort un vieux plat réchauffé : la laïcité positive . Tudieu, moi qui croyait que la laïcité était non négociable, voilà que les chapelles se multiplient. De la frange prétenduement extrémiste (libres penseurs, francs-maçons de coeur, simples citoyens exercant leur esprit critiques) à la frange sarkozyste , en passant par la frange slamaiste (en référence au laïc Alain Gérard Slama qui verrait d'un bon oeil un Etat neutre vis-à-vis des questions religieuses). La laïcité positive n'est ni plus ni moins que le liquididation programmée de l'esprit de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat , dite "loi de 1905". Il s'agit en effet d'une position de bienveillance de l'Etat vis-à-vis des religions. Un Etat laïque n'a pas à être passif, et encore moins bienveillant, mais doit combattre afin de repousser le fait religieux dans la seule sphère privée, en l'excluant fermement de la sphère publique. Il ne s'agit donc pas de se contenter de ne financer sous aucun prétexte les mouvements religieux, mais de garantir que la propagande religieuse ne viendra pas polluer les esprits. Que chacun qui se revendique de telle ou telle confession soit respecté dans ses convictions, mais ne se livre à aucun prosélytisme. Si tel mécène ou tel croyant le souhaite, qu'il puisse financer, sans cadeau fiscal, son mouvement religieux de prédilection.

Mazette, notre Président et son gouvernement (puisque dans les faits, le premier ministre est dans un coin du ring et non le patron du gouvernement conformément à l'esprit de notre Constitution. Mais le Président a déjà foulé aux pieds les principes républicains auquel je resterai fermement attaché) sont décidément des individus dangereux pour eux-mêmes et la société. 14 millions d'Euros d'argent public (Etat, Région, Ville de Paris) ont été dépensés pour la réhabilitation de l'ensemble architectural de la chapelle des Bernardins, sur un total de 50 millions d'Euros. Benoit XVI y a fait un discours hier, 12 septembre 2008.


·CONTRE TOUT FINANCEMENT PUBLIC DE LA VISITE DU PAPE !
· POUR LA LAÏCITÉ EN EUROPE !
· POUR LA SÉPARATION DES ÉTATS ET DES RELIGIONS !


Respectez la Loi de 1905 ! Respectez notre liberté de conscience !
* * *
TOUS À PARIS 14 SEPTEMBRE 2008 A 13 HEURES !

MEDIAPART : samedi 13/09, conférence de 19h
PAPE. Devant 200.000 personnes rassemblées sur l'esplanade des Invalides, à Paris, le pape s'est adressé aux jeunes. "N'ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l'Église ! Rien ne remplacera jamais une messe pour le salut du Monde !" La messe sur l'esplanade des Invalides a commencé vers 10h00 après l'arrivée du pape en papamobile depuis l'Institut de France tout proche où il avait été reçu pour une courte visite par deux cents académiciens. Le premier ministre, François Fillon, et plusieurs membres du gouvernement assistent à cette messe.

Aller plus loin :

* http://www.librepensee31.blogspot.com/
* http://librepenseefrance.ouvaton.org/
* http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/120908/caroline-fourest-le-concept-de-laicite-positive-n-est-pas-une-idee-de-n
* http://www.la-croix.com/documents/doc.jsp?docId=2349572&rubId=1306

samedi 16 août 2008

Une information en trompe-l'oeil

Ne prenons que deux exemples médiatico-politiques de ces dernières semaines afin d'illustrer mon propos :
  • la libération d'Ingrid Bétancourt (IB) : quelle belle et bien suspecte unanimité autour de l'ultra médiatisée mise en scène de cette libération. Dès le début de l'affaire, mon intuition me disait que la version officielle cachait une vérité moins reluisante (je n'ai jamais été un zélote ou un simple tenant des fumeuses et nauséabondes "théories du complot"). Début juillet, mediapart contribuait a éventer la supercherie. Il s'agissait en fait d'une reddition prévue de longue date, à l'initiative des FARC et non du gouvernement Uribe. Mediapart : "Les médias prennent leurs lecteurs et leurs téléspectateurs pour des imbéciles en persistant à raconter sans le moindre recul, sauf celui de notre confrère Gilles Perez, et avec des trémolos dans la voix, le succès de « l'opération militaire » réussie par l'armée colombienne.". Plouf ! sans parler du choc, au sein de cette mise en scène d'inspiration hollywoodienne, de l'apparition d'IB en treillis militaire. Les images sont fortes de signification, et ce détail n'en était pas un. Laissons ces accoutrements guerriers aux seuls militaires, en espérant qu'un jour, dans mille ans, dans dix mille ans, nous n'ayons plus besoin de forces armées. En attendant , les armées privées pullulent, ajoutant des espaces de non-droit, de crimes de guerre. Quant aux multiples références à sa foi catholique, il y avait là de quoi être choqué en tant que fervent laïc. Qu'IB garde sa foi au sein de la sphère privée, et n'invoque pas une quelconque protection divine pour expliquer sa libération et celle de ses co-détenus. La réalité est pour le moins plus prosaïque.
  • l'invasion de la Géorgie par les troupes Russes : suite à une opération militaire géorgienne d'invasion du quasi-protectorat russe d'Ossétie du Sud le 7 août. Les analystes auto-proclamés nous ont assurés que la Géorgie avait mené cette attaque de son propre chef. Ben voyons, mon colon !!! pourquoi ne pas nous resservir le plat irakien de la 5ième armée du monde ? la faiblesse de l'armée géorgienne est établie. Tout commence par une armée de l'air dès plus riquiqui : 9 avions en tout et pour tout, avec une disponibilité opérationnelle faible. Dans ce type de conflit, le rôle de l'armée de l'air est primordial (on pourra se reporter aux analyses de la guerre du Rif ou de la Guerre des 6 jours). Une infanterie bien entraînée couplée à une artillerie bien équipée sont les deux autres facettes indispensables avant d'envisager un succès militaire. Sans parler du renseignement militaire, véritable tâche de fond. Face à l'ogre russe, que pouvaient espérer les Géorgiens de cette reconquête de l'Ossétie du Sud ? que cette opération ait été du seul fait des Géorgiens est une farce. Les conseillers militaires américains et les bases US de la région caucasienne n'auraient pas été impliqués dans la préparation de l'offensive, voire dans son déclenchement ? l'administration Bush a sans doute assuré les Géorgiens de leur soutien face à des Russes qui se contenteraient de rouscailler. Officiellement bien sûr, américains, comme européens, ont joué la partition habituelle des vierges effarouchées. N. Sarkozy allant même pérorer, tel le petit coq sans envergure qu'il est et restera (les Chinois le dénomme l'idiot en colère ....) : grâce à sa médiation, "son" plan de paix en 6 points avait été accepté par les Russes. Sauf que la Russie avait les cartes en main, et non Sarkozy, le cessez-le-feu étant effectif sur le terrain. Mais nos analystes enfièvrés nous prédisaient l'entrée des troupes Russes dans Tbilissi sous 48 heures. Quelle blague !!! Poutine et son pantin Medvedev savaient bien que la main-mise russe sur la région devait rester dans des limites raisonnables. Il s'agissait de bien montrer que les Russes sont des acteurs incontournables dans bien des dossier brûlants (approvisionnement en énergie, nucléaire iranien, pétaudière Caucasienne). Les Russes savent ce qu'est le Grand Jeu, qu'ils savent pratiquer sans avoir jamais vraiment été out contrairement aux Français et aux Britanniques, remplacés par les Etats-Unis d'Amérique (Le Grand Jeu fait référence à la rivalité coloniale entre la Russie et la Grande-Bretagne en Asie au 19e siècle. On parle plutôt de "Nouveau Grand Jeu". Les racines du conflit sont tout à la fois anciennes et complexes. Les nationalismes y jouent un grand rôle. Les déportations et le "diviser pour mieux régner" soviétiques également. Quels media se donnent la peine de donner des clés de compréhension à leurs lecteurs/lectrices, auditeurs/auditrices.
Les grands medias sont désormais peu crédibles. Nombreux sont les cas de bidonnages, d'informations non vérifiées annoncées comme des vérités ultimes. A-peu-près, infos biaisées, vite traitées, vite oubliées. Un exemple de plus de l'acculturation, pente dangereuse, fatale même pour l'utopie démocratique. Qu'est devenu l'éthique de la presse ? Quelques fenêtres de vérité subsistent. Le citoyen éclairé serait bien inspirer de leur apporter son soutien, sous quelques forme que ce soit (mais notamment financier, car sans cash-flow ...).
Tout ces salmigoulis ne font que renforcer notre exigence impérieuse de véritable démocratie, notre exigence de vérité.

Pour aller plus loin :
  • Mediapart, Claude-Marie Vadrot, http://www.mediapart.fr/journal/france/040708/liberation-d-ingrid-betancourt-ce-que-ne-dit-pas-la-version-officielle
  • Mediapart, Claude-Marie Vadrot, http://www.mediapart.fr/journal/france/070708/nouveaux-elements-sur-la-liberation-d-ingrid-betancourt
  • http://internetetopinion.wordpress.com/2008/07/18/mediapart-et-la-liberation-dingrid-betancourt/
  • La Riposte, Greg Oxley, http://www.lariposte.com/La-guerre-dans-le-Caucase-1065.html
  • Le Monde Diplomatique, août 2008, page 28 "Donner au public "ce qu'il demande", La machine à abrutir", Pierre Jourde, professseur à Grenoble-III Stendhal.
  • Le Monde Diplomatique, article site web du 15.8.2008, Géorgie-Russie, les enjeux de la crise http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-08-15-Georgie, et http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/projetsgazpetrole, et http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/minoritesgeorgie, et
  • Conflits caucasiens et bras de fer russo-américain : http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/caucasegene2000

  • Le Grand Jeu, http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Jeu_%28g%C3%A9ostrat%C3%A9gie%29

dimanche 20 juillet 2008

Halte à la remise en cause de la loi de 1905

Les attaques se font plus nombreuses, plus féroces, depuis l'avènement du Président Sarkozy. Le Vatican sent qu'il dispose d'un allié de plus dans une Union Européenne en pleine dérive doctrinale, empreinte d'une religiosité qui inquiète les laïcs républicains de ce pays. Qu'on se rappelle les déclarations intempestives de N. Sarkozy à St Jean de Latran (que vient faire là un Président français ?), la cérémonie scellant l'adoption formelle par le Conseil Européen du Traité de Lisbonne. Ce dernier permet grâce à son article 16C nous disent les libres-penseurs de faire place en Europe à la ré-intégration du religieux dans la sphère politique, publique. Il y a aurait là de quoi détricotter notre loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat. N.S. étant spécialiste du détricottage de la République, qu'il soit permis d'être inquiet quant au futur. Qu'on ne vienne pas me parler, comme la Conférence des evêques de France, de la position morale des religieux, sorte de boussole qu'ils voudraient imposer dans le débat public. Quand on a dans un passé lointain ou récent été capable de fomenter des guerres, de se comporter avec grande violence face à d'autres religieux (les orthodoxes grecs vs Jean-Paul II lors d'une visite à un monastère orthodoxe, les hindouistes vs les musulmans dans le nord de l'Inde, les chrétiens vs les musulmans au Soudan ou ailleurs dans la corne de l'Afrique), de taire les crimes pédophiles durant tant d'années, de mener des vies dépravées tout en se positionnant comme chantres d'une morale castratrice. Croisades en Palestine, guerres de religion, guerres coloniales, suppôts des monarchies ou du IIIième Reich, anathèmes, fatwas. Quelle lithanie ! De tels méfaits ne sont certes pas l'apanage des seuls religieux, mais quand on se permet de donner des leçons aux autres et de fournir un catalogue des bonnes pratiques, mieux vaut avoir les fesses propres (pardonnez-moi cet accès de trivialité). N'oubliez pas que le pape actuel, alors qu'il était le grand patron de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi a émis un texte ouvertement anti-maçonnique, clôturant temporairement le 26 novembre 1983 une liste impressionnante de fatwas cathos (débutée par la bulle papale du 4 mai 1738 : Clément XII publie la Bulle "In Eminenti Apostolatus specula" excommuniant la franc-maçonnerie et ses adeptes. Coïncidence ? non pas : le 18 mai 1751, Bulle du pape Benoît XIV "Providas Romanorum Pontificum" contre l'Ordre maçonnique. Suivront moultes bulles et encycliques:

Léon XII en 1826, Grégoire XVI en 1832, Pie IX en 1846/1849/1863/1864/1868/1873, Léon XIII en 1888/1892, Benoît XV en 1918, remarquez la constance des Benoit .... , JP II en 1983).

Rejoignez le combat des idées. Rejoignez la défense des valeurs laïques et républicaines. Ne laissons pas l'initiative à d'autres qui veulent imposer un retour en arrière moral. Pas de financement public pour les mouvements religieux, stricte séparation des Eglises et des Etats en France au nom de la loi de 1905, cantonnement du fait religieux à la seule sphère privée. Il ne peut y avoir de compromis en la matière. De coups de canifs en coups de canifs, le contrat social français s'est délité. Resaisissons-nous !!!

Liens Internet :

Libre Pensée

http://librepenseefrance.ouvaton.org/
mel : libre.pensee

International Humanist and Ethical Union

Merci à JL Turbet pour sa chronologie maçonne (voir lien sur la partie droite du blog)

Michael Moore : trublion médiatique ?

"Roger et moi" (Roger & Me, A Humorous Look at How General Motors Destroyed Flint, Michigan) reste le documentaire de Michael Moore le moins bricolé. La peinture de cette Amérique subissant de plein fouet l'extrême violence du capitalisme, fut diffusée en seconde partie de soirée sur une chaîne publique française, sans doute au tout début des années 90. Moore n'utilisait pas encore d'artifices, de grosses ficelles, de raccourcis ravageurs, de présentations biaisées voire quasi malhonnêtes. On dit qu'il présentait là une vision partisanne. Parce que Moore montrait les ravages du capitalisme anglo-saxons sur les hommes et les femmes de la classe ouvrière ? aurait-il fallu équilibrer le propos en trouvant des excuses à ces nantis assoiffés de pouvoir et d'argent, n'ayant aucune considération pour leurs employés ? Un Michael Moore relativement brut de décoffrage en somme. Succès aidant, les documentaires suivants ont été des charges plus radicales, parfois discutables, contre une certaine Amérique. L'Amérique de la libre circulation des armes (au nom du 3ième Amendement) dans Bowling for Colombine, l'Amérique entrepreneuriale (quel mot affreux) amorale dans The Big One, l'Amérique belliqueuse des gros bras stupides et machistes dans Fahrenheit 9/11, l'Amérique individualiste haïssant l'Etat interventionniste (généralement keynesien) et régulateur dans Sicko. Que Moore ait dérapé à plusieurs reprises, nul n'en disconviendra; mais ne sont-ce pas de bien pâles effets collatéraux si l'on compare cela aux pétages de plombs d'un Nicolas Sarkozy, d'un Silvio Berlusconi ? On préfèrerait un réel travail journalistique, fouillé, sans compromissions, dans la plus grande tradition nord-américaine. On pourra se reporter à Manufacturing Dissent et FahrenHYPE 9/11, documentaires disséquant les partis pris de Moore, démasquant les à-peu-près, les petits mensonges, les pratiques douteuses. Je ne pense pas que Moore ait jamais prétendu faire oeuvre de journalisme dans ces fiilms-documentaires, "brûlots subjectifs à l'humour mordant". Préfère-t'on le conformisme de la pensée bourgeoise (à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire) ? Nul n'est censé mettre son esprit critique en sommeil à un quelconque moment de sa vie, fut-ce pour un gauchiste français en regardant un docu-fiction de Michael Moore.
Cependant, Moore ne perdrait rien de sa verve en devenant rigoureux. Il y gagnerait grandement en crédibilité, crédibilité largement discutable au vu de son oeuvre fiilmographique.

samedi 19 juillet 2008

La Cuisine de Nicolas ? quelle tambouille ...

je ne saurais que trop vous recommander le visionnage de "La cuisine de Nicolas", actuellement en 10 épisodes bien foutus disponibles à la fois sur DailyMotion et à l'URL suivante : "http://lacuisinedenicolas.fr"

Une satire du regime auquel nous sommes soumis depuis mai 2007.

La Recette de la Cuisine...

Quand on a un président comme le nôtre (pas Lenôtre, l’Autre, le vôtre aussi), on n’est pas très souvent d’accord avec lui, mais il y a une chose qu’on doit lui reconnaître, c’est qu’il nous inspire.

Ce qui nous intéresse, ce n’est pas d’imaginer sa vie (ô tristesse) mais de raconter celle des gens qui le subissent au quotidien. Pas à la télé, à la radio, dans les journaux, mais ceux qui travaillent vraiment pour lui, là, sous ses pieds, qui doivent se lever tôt pour lui préparer son café, sa glace au café, ses macarons au café - comme vous pourrez le constater, il a une palette gustative extrêmement restreinte, ce qui ne va pas sans conséquences désastreuses sur le moral de nos travailleurs.

La cuisine de Nicolas parle de la vie d’une cuisine, de la politique de la cuisine et de la cuisine de la politique. Croyez-nous, à la cuisine de l’Elysée, les allées ne sont pas pavées de macarons à la rose, et les accras du pouvoir sont parfois trop épicés.

Michel Foulque


Michel Foulque, le chef, est chiraquien. Il pense avec nostalgie à sa grande période tête de veau – Corona – blanquette. Du roboratif. Tout ce qu’il aime. Quand ça va trop mal, il se réfugie dans son temple, où il conserve précieusement une tête de veau prête à l’emploi. Michel sait que la vraie cuisine internationale, c’est dans ses marmites qu’elle se mitonne. Il détient les arcanes du pouvoir. reste. Iz’got ze power.

Merlot

Merlot Pinot, le sommelier (en dépression depuis un an), est socialo-mitterrandiste. Il voit avec douleur ses bouteilles vieillir et passer sans que plus personne ne veuille les boire. Il se souvient avec nostalgie de la réception du 8 mai 95, quand il a fait péter les magnums de Mouton-Rotschild 45. Pour son dernier grand raout à l’Elysée, le grand François était ravi... Merlot ne s’en remet pas : comment a-t-on pu élire en France un président qui n’aime pas le vin ?

Agenore de St Damier

Agénor de Saint-Damier est huissier à l’Elysée depuis « Monsieur René » (Coty). Gaulliste pur jus, il cite le Général dans le texte. C’est le gardien des traditions et du protocole. Pour lui, les présidents ont toujours été des « Monsieur ». Monsieur Charles, Monsieur Georges, Monsieur Jacques, Monsieur François. Mais celui-là, ce n’est pas un monsieur. Celui-là, c’est « l’Autre ». Agénor connaît son 20ème siècle sur le bout des doigts. On ne peut pas le rouler dans la farine

Marianne

Marianne est un livre d’histoire à elle toute seule. Elle en a connu, des chefs d’état. Elle en a, des choses à dire, quand on veut bien l’écouter. Mais en dehors de la cuisine, plus personne ne l’écoute dans ce palais… Marianne est révolutionnaire dans l’âme. Le consensus et la langue de bois l’étouffent. De constitution fragile, elle a une certaine tendance à l’hypocondrie. Déçue par son président, elle rêve toujours du prince charmant qui viendra enfin la réveiller.

Raoul Fornette

Tombé de la dernière pluie, Raoul ne sait rien, ne connaît rien, ne comprend rien, sauf la voix de son maître. Sur sa table de chevet, il y a la photo de G.W.Bush. Il ne désire rien, sinon détruire la Brigade. De derrière ses lunettes noires, il voit des ennemis partout. Et pour lui, les affaires internationales sont très, très, très compliquées.


Jean de Neuilly

Jean de Neuilly, le fils du président, ne connaît qu’un Dany. Dany Boon. C’est sa seule certitude. Pour le reste, il s’interroge : est-il un homme politique, un ado attardé et inculte, ou un lapin ? Sera-t-il un jour propriétaire des terres que son père lui a léguées à Neuilly ? Sera-t-il champion de surf à Hawaï ou se coupera-t-il les cheveux ? Changera-t-il la couleur de sa cravate ? Ce qui est sûr, c’est qu’à la cuisine, on est gentil avec lui. On lui explique patiemment la vie, il a le droit de piquer les yaourts dans le frigo.
Le President
Difficile de faire le profil d'un personnage qui est toujours de ¾ dos… Le président aime passer le soir à la cuisine avec Jean pour piquer de la glace au café dans le frigo. Le Président n'aime pas la Brigade, qui le lui rend bien. Mais le pire, c'est son histoire avec Marianne. Tout avait pourtant si bien commencé entre eux. Il l'avait séduite sans difficulté, il savait lui parler, lui faire des promesses auxquelles elle voulait croire… Un an plus tard, elle se plaint sans cesse, regrette ses ex, casse la vaisselle, l'engueule, le gifle… Réussira-t-il à faire renaître en elle la passion des premiers jours ?



Schluttt Hualiopikorinéi

Plongeur clandestin, arrivé de Jenesaizou, capitale de Nullepart. La langue de Schluttt est un mystère sur lequel les plus grands linguistes se sont cassé les dents. Tout ce qu’on sait, c’est que les mots « short » et « feu » le paniquent, et que les deux réunis le terrifient. Pourquoi ? On l’ignore… Schluttt aime d’amour les casseroles en cuivre de la cuisine. Schluttt aime d’amour son chef, ce bienfaiteur qui l’exploite. Schluttt a aussi des pouvoirs magiques. Il fait un effet bœuf à Marianne, qui voudrait bien l’adopter, mais son président le lui a interdit.

t.




Quizz LCI élections US



Si vous étiez américain, pour qui voteriez-vous ?

13 questions .... rendez-vous à l'URL suivante : http://tf1.lci.fr/infos/elections-usa/quiz/
0,,3896498,00-vous-etiez-americain-pour-qui-voteriez-vous-.html

Votre Profil (riri a repondu au quizz)
Vous voteriez NADER (quelle surprise ...)

Ralph Nader








(note de riri : il s'agit d'une photo prise sur le plateau de NBC "Meet the Press" avec le chaffouin Tim Russert.http://www.msnbc.msn.com/id/3032608/)

Ardent défenseur des plus démunis et des consommateurs, vous êtes le héraut de la lutte contre le capitalisme et la mondialisation. Vous prônez ainsi la mise en place d'une couverture maladie universelle gérée par l'Etat et un système de retraites par répartition garanti si besoin par les pouvoirs publics. Sur les questions de société, vous êtes très ouvert, en souhaitant légaliser le mariage gay, faciliter l'accès à l'avortement, régulariser massivement les clandestins ou encore trouver des énergies alternatives pour sauver l'environnement. En matière de politique étrangère, vous êtes opposé à l'attitude des Etats-Unis qui consiste à montrer ses muscles en se prenant pour le "shérif du monde" grâce à la force militaire.


En France, vous vous situeriez dans une tendance allant de la gauche anti-libérale du PS à Olivier Besancenot. Plutôt bien visé LCI ... enfin, comme on le sait, je ne suis lié à aucune chapelle politique.

Bien peu de gens en France connaissent le parcours de Ralph NADER. Il affiche sa 5ieme participation aux elections présidentielles US (dont 2 comme candidat plus ou moins officciel du plus grand parti Verts, le Green Party USA). Passe inapercu dans les medias car trop éloigné des canons, et n'ayant aucune chance de remporter le scrutin. On connait la propension des mass media à ne donner la parole qu'aux front-runners. R. Nader n'a jamais atteint la barre des 5% de votants nécessaires pour obtenir des subsides fédéraux. Rien d'étonnant dans un pays faisant tout pour maintenir l'iniquité d'un système politique bi-partisan. Qu'on ose encore dire et écrire que les Etats-Unis d'Amérique sont une démocratie avancée.



Liens Internet
www.votenader.org/
en.wikipedia.org/wiki/Ralph_Nader

(ébauche à completer)


Décroissance et changement de paradigme impératifs

Pourquoi entendons-nous toujours ce même discours éculé sur la nécéssaire croissance du PIB (GNP pour les anglo-saxons) ? pourquoi les ediles locales nous ressassent-elles sans fiin le meme discours sur le développement économique locale, la taxe d'habitation que l'on augmentera si l'on implante une nouvelle zone commerciale ? Pourquoi les tenants de la décroissance sont-il raillés ? TINA ("There is No Alternative"). Le slogan thatchérien (couplé au non moins célèbre "The Enemy inside") est encore bien vivant, ancré comme jamais dans les têtes des dirigeants politiques et économiques. La Terre est gravement polluée, sur-exploitée. Bah, ah quoi bon lutter. Résignation est ici encore le maître-mot. Le changement fait peur au point que l'homme préfère aller droit dans le mur plutôt que de se remettre profondément (trop à son goût) en cause. Les lanceurs d'alerte parlent dans un désert culturel si vaste que l'on se laisserait presque aller au découragement. Les années à venir sont cruciales. Seront-elles telles que prophetisé il y a tant d'années par Edgar PISANI ? dans ce cas, tremblez braves gens.

D'aucuns dirons "il radote riri, le sujet a déjà été abordé". Sauf que l'actu recente, locale et nationale, a reveillé ce sujet. "Les portes de Gasgogne" à Plaisance du Touch, un nouvel EPR dans le Nord Cotentin. A chaque fois les élus locaux se sont félicités de ces projets, quand ils ne les soutiennent pas de toutes leurs forces. Continuons, ne changeons rien, voila leur message. Sont-ils idiots ? il n'est de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut rien voir.

(ébauche à compléter. Draft rédigé grêce au CD LIVE Debian Lenny. Chronopost ayant oublié de livrer mon disque dur de rechange envoyé hier par MacWay ... MacBookPro toujours sur 1 patte donc ...)

mardi 17 juin 2008

Non à l'Europe ? restons sérieux

Ainsi ces fieffés rebelles irlandais sévissent-t'ils toujours dès que leur gouvernement ose choisir la procédure référendaire pour faire adopter un traité de l'Union Européenne. Ainsi dirent-t'il NON en 2001 lorsqu'ils furent consultés pour adopter ou rejeter le bâtard Traité de Nice. Nos édiles européennes n'acceptèrent pas le verdict et après un intense matraquage médiatique, réussirent l'année suivante à faire adopter le texte. Ainsi viennent-t'il de dire NON vendredi au Traité de Lisbonne (indigeste aux dires des spécialistes en droit constitutionnel ... ). Mais à nouveau ce verdict est refusé par la Commission Européenne et les gouvernements de l'Union. Que les référendums soient de manière générale mal organisés et le débat escamoté, pollué, nul n'en disconviendra. Faut-t'il pour autant n'utiliser cette procédure que pour les questions simples (les seules auxquelles les européens soient en mesure de répondre d'après ce que l'on entend ici ou là ....), la procédure parlementaire étant réservée pour les autres cas, car les peuples ne peuvent comprendre les enjeux. Quel beau programme ! PMF ne disait-il pas qu'aucun sujet politique ne devait pas ne pas être expliqué aux Français, que tout un chacun ou presque est à même de comprendre l'essentiel si tant est que l'on veuille bien lui présenter tenants et aboutissants, options diverses, en faisant effort de pédagogie. Si Sarkozy, Barroso, Cohn-Bendit veulent avancer à marche forcée dans la direction ultra-libérale inscrite dans les gênes de l'Union, alors qu'ils l'annoncent au lieu de rejeter périodiquement le verdict des urnes (cf le rejet du TCE en 2005, et son avatar médiocre imposé trois ans plus tard à Lisbonne), qu'ils nous disent : vous êtes incapables de comprendre le fonctionnement de l'Union, de vous engager résolument, eh bien, nous prenons votre destin en charge. Nous ne perdrons plus notre temps en explications, débats télévisés, tribunes dans la presse. Foin de tout cela. Qu'on nous parle en toute franchise. Dire la vérité.
Je ne pense pas que les Européens soient opposés à une Union Européenne en général mais plutôt à l'Union Européenne telle qu'elle fonctionne depuis 50 ans. Dès lors, prétendre que ceux qui dirent non au Traité de Maastricht, au Traité de Nice, au TCE, au Traité de Lisbonne, soient anti-européens, incultes, idiots, indécrottables bouseux, relève d'un profond mépris. Parmi ceux qui dirent OUI au TCE en France, il y en eut de nombreux qui n'ont jamais lu le texte et votèrent pour de "mauvaises raisons" (j'entends par là des arguments qui ne tiennent pas face à une analyse sérieuse du TCE, telle que je l'ai faite à l'époque dans un papier argumenté). Parmi ceux qui dirent NON au TCE en France, il y en eut de nombreux qui n'ont jamais lu le texte et votèrent pour de "mauvaises raisons" (j'entends par là des arguments qui ne tiennent pas face à une analyse sérieuse du TCE). A qui "la faute" ? il semble bien que de nombreux "journalistes" et politiciens soient responsables de la situation, sans exonérer pour autant la paresse de nos concitoyens. J'ai dit et je maintiens que le texte intégral du TCE était en grande partie compréhensible. Que si l'on s'intéresse au fonctionnement et aux buts de l'UE, à la genèse du TCE, ce texte n'était pas une surprise, tant sur le fond que sur la forme. Que si l'on n'avait pas fait l'effort de lire le TCE avant la consultation, de confronter ses points de vue, alors il ne fallait pas aller mettre un bulletin dans l'urne, les pré-requis à cet exercice citoyen n'étant pas remplis.

Nul doute qu'une carabistouille se prépare dans les couloirs de l'UE. Le Traité de Lisbonne ne s'appliquera peut -être pas comme prévu au 1er janvier 2009, mais avec un peu de retard. L'UE continuera de fonctionner, bon an mal an. Pas sûr que les européens y trouvent leur compte. L'Europe des peuples, l'Europe internationaliste, démocratique, sociale, préservant notre environnement, une Europe indépendante des lobbys industriels, cette Europe là n'est pas au programme de ces beaux messieurs-dames en costume-cravate. Je ne puis que le regretter.

José Manuel Durão Barroso, actuel président de la Commission Européenne


dimanche 15 juin 2008

Monsieur Henri est un grand homme


Henri Alleg, homme de taille modeste, est un grand homme. Aujourd'hui âgé de 87 ans, je le regarde toujours avec déférence, compassion et tristesse.
Déférence car son supplice dans l'Algérie de 1957 aux mains des militaires français et notamment des tortionnaires parachutistes de la 10ième D.P., son supplice fut enduré sans qu'il révèle quoi que ce soit qui aurait compromis ses amis. Monsieur Henri fût arrêté au domicile de son ami Maurice Audin, jeune scientifique arrêté le jour précédent et qui sera éliminé par les paras, non sans avoir mis en oeuvre une macabre mise en scène afin d'accréditer la thèse de l'évasion de Maurice Audin, après avoir été torturé.
Compassion car son supplice, décrit par le menu dans l'ouvrage intemporel "La Question" (ouvrage immédiatement censuré en France mais qui sera publié à l'étranger. Il est aujourd'hui encore étudié, notamment dans des université américaines), son supplice fût une épreuve dont on se demande qui aurait pu en sortir avec cette dignité qui caractérise Monsieur Henri. "La question" mérite d'être lue et relue. Elle est un de ses démentis cinglants (tout comme les textes de Pierre Vidal-Naquet sur l'affaire Maurice Audin) aux odieux mensonges de l'Etat français. Les gouvernements successifs de la IVième puis de la Vième République ont nié l'existence de la torture en Indochine puis en Algérie. "La question" est un texte permettant de réfléchir aux processus menant à la mise en place institutionnelle de la torture, à sa légitimation.
Tristesse parce que la mémoire de Monsieur Henri est hantée par ces souvenirs atroces et son visage l'exprime. Monsieur Henri est un homme si intègre, si respectable. Il rejoint la longue cohorte de ces véritables patriotes, trop indépendants d'esprit, trop utopistes, trop sincères (cf le parcours du Colonel Guingoin).
Monsieur Henri est venu à la librairie Renaissance (à côté de la station de métro Basso Cambo) le 14 juin dans le cadre du Marathon des mots. De larges extraits de "La question" ont été lus avec conviction par le comédien Yvan Morane. Monsieur Henri n'est pas de ces hommes qui se mettent en avant, qui se donnent en spectacle. Monsieur Henri est un homme humble, resté toute sa vie indéfectiblement accroché à l'idée que la dignité d'un homme reposait fondamentalement sur sa capacité à rester jusqu'au dernier souffle de vie fidèle à ses valeurs. Malgré les terribles épreuves subies durant sa détention, Monsieur Henri ne fléchit jamais. Devenu indésirable en Algérie quand le lobby militaro-nationaliste algérien pris définitivement le pouvoir à l'arrivée sur un coup d'Etat du FLN qui porta Houari Boumédiène à la présidence de la République algérienne, il s'exila en France. Son combat pour la liberté ne s'arrêta pas là, bien évidemment. Monsieur Henri est un homme tenace. En 2005, J.P. Lledo l'accompagna, afin de tourner un film documentaire "Un rêve algérien" en 2005. Il retrace son périple dans une Algérie ensanglanté par une guerre civile interminable, prolongation inévitable de 132 ans de présence coloniale française, où il retrouve certains de ses anciens compagnons de lutte. Aimé Césaire dans son "Discours sur le colonialisme" mettait très justement l'accent sur le poison que le colonialisme a instillé non seulement dans les veines des peuples colonisateurs mais également dans celles de peuples colonisés. Aimé Césaire disait fort justement comment il est vain de croire que l'on colonise un pays impunément.

En 2005, Henri Alleg a co-signé une lettre au Président de la République dans laquelle il était demandé à l'Etat français de reconnaître l'abandon des harkis suite aux Accors d'Evian signés en mars1962. Ce qui illustre bien la cohérence et la persistance de son combat.

Ultimes précisions : Monsieur Henri est né à Londres, au sein d'une famille juive russo-polonaise. Directeur du quotidien "Alger Républicain" dans les années 50, tentant de faire vivre, avec ses compagnons de lutte, une parole anti-colonialiste, démocratique, universaliste. Il sera contraint à rentrer dans la clandestinité en 1955 lorsque le quotidien sera interdit de vente. Il milita au sein du Parti Communiste Algérien.

Puissiez-vous encore longtemps éclairer les consciences, Monsieur Henri.

Renvois bibliographiques :
* Henri Alleg : "La question", publié aux Éditions de Minuit, 1961
* Henri Alleg : "Mémoire algérienne, souvenirs de luttes et d'espérances, publié chez Stock en 2005
* Marie-Monique Robin : "Escadrons de la mort, une école française", publié en 2004 aux Editions La Découverte; paru en DVD également.


Renvois Internet :
* Jean-Pierre Lledo : "Un rêve algérien", 2003, film de 110 mn, http://www.lacid.org/films_fiche.asp?id=392
* Marie-Monique Robein : http://www.algeria-watch.de/fr/article/div/livres/escadrons_mort.htm
* Henri Alleg : http://www.sauramps.com/article.php3?id_article=1084

vendredi 13 juin 2008

Barack Obama , une alternative au bushisme ? une bouffonnerie de plus

A l'attention des naïfs français, ou de tout ceux ayant perdu leur sens critique sous les feux croisés des mass-media, qui voient en Barack Obama une réelle alternative au post-bushisme, alors qu'il n'est qu'un représentant de plus de l'establishment nord-américain et spécialiste du louvoiement dans le cadre de la soumission aux grands lobbys et aux sondages d'opinion, je dis ceci :
N'espérez rien pour les défavorisés américains, pour la paix au Proche et Moyen-Orient, pour la démilitarisation à l'échelle mondiale, pour une politique sociale volontariste. Rien ne sert de sauter comme un cabri en criant "Obama, Obama, Obama" (cf ces foules américaines en liesse lors des discours lénifiants du candidat à l'investiture du parti démocrate). Le progrès social n'est pas pour demain. Soyez fidèles à vos valeurs, poursuivez votre chemin, ne soyez pas touchés par l'écume des jours. Les forces de l'oppression sont multi-formes, puissantes, organisées, mais si faibles face à un soulèvement populaire. Celui-ci devient chaque jour plus improbable à mesure que la résignation gagne les esprits (un tel soulèvement ne serait souhaitable que lorsque serait atteint un certain niveau de conscience collective, faute de quoi toute révolution populaire est vouée à l'échec, gangrénée par les bassesses humaines et les forces réactionnaires). Les luttes sociales ne mobilisent guère. Le fameux slogan "ça ne sert à rien" est bien ancré dans les esprits. On entend ici ou là des plaintes mais si le pseudo-citoyen ne se mobilise pas, il devrait se contraindre au silence, par respect de lui-même et des autres. Non pas se soumettre, mais consciemment prendre en compte ses petits renoncements propres, et se mettre en retrait, en attendant un sursaut individuel.
Il ne suffit pas, loin s'en faut, que la Nature vous fasse naître noir de peau, pour que vous soyez doté de telle ou telle qualité attribuée par l'inculture mondialisée aux Noirs. Condoliza Rice est noire et femme : son visage dur, son verbe belliqueux, ses rictus mals maîtrisés (à mettre en regards des TOC de notre Président ...), sa présence dans le cabinet probablement le plus réactionnaire de l'Amérique d'après-guerre : tout cela dénote la proximité avec l'homme blanc appeuré qui foisonne de nos jours, comme dans les temps anciens (peur des Indiens, peur des Noirs, peur des Arabes, peur des Juifs, peur de sa voisine lesbienne, de son cousin socialo-marxiste, de sa collègue de bureau punk, de son frère transsexuel, peur des pitbulls, des vaches à cornes, des cochons sauvages ... oooooooops). Que peuvent attendre les afros-américains de Ms Rice ? plus de coups portés à la communauté, toujours autant de pauvreté financière, d'impossibilité d'obtenir les mêmes chances qu'un blanc (éducation, espérance de vie, accès aux classes sociales supérieures).
Hillary Rodham Clinton était elle une meilleure candidate démocrate ? là encore, la génétique qui vous fait femme physiologiquement parlant, ne vous garanti aucune des qualités généralement accordées, attribuées, par la gent masculine patriarcale (ouverture d'esprit, compassion, esprit maternel, ... en tant que non-machiste j'ai du mal à retrouver les clichés en cours). Trouvez-vous Mrs Clinton féminine ? moi non. Cela ne m'aurait évidemment pas empêché de la soutenir si elle avait été une candidate intègre, convaincante (peu importe les traits physiques; peu importe les orientations sexuelles, les choix religieux, tant que la séparation personne publique/privée est strictement respectée). Elle est politicienne jusqu'au bout des ongles : aussi démagogue que son alter-ego Obama, outrageusement agressive, commerciale à deux balles. Elle a apporté son soutien "plein et entier" à Mr Obama le 7 juin dernier, après lui avoir asséné de rudes coups (bas en général), accumulé les petites phrases assassines afin de détruire ce concurrent, et ce, durant toute la campagne des primaires/caucus. Quel crédit apporter à de telles personnes ? alors qu'elle avait échoué à mettre en place une couverture maladie universelle, dont tant d'américains auraient besoin, lors de la présidence de son volage de mari, elle nous ressert le même plat lors de sa campagne. Elle avait depuis cette époque du pouvoir tourné casaque et fait ami-ami avec les puissances de l'argent qui haïssent tout système "socialiste" (si l'on vous traite de "socialiste" aux US, ne vous trompez pas, c'est aussi insultant que "French". Le French bashing n'a pas encore disparu. Une des attaques favorites des républicains, dont leur chef Karl Rove fut le grand instigateur, de la campagne 2004 à l'encontre du candidat John Kerry, était, outre "flip-flopper" ressassé à l'envi par Fox News, "the french").
Barack Obama amorce un virage en se conformant au moule afin d'être élu. Ici non plus, de ce côté de l'Atlantique, pas de rupture (sauf dans les slogans). "we stand up with Israël, now and forever". Pas de regard critique sur la politique israëlienne. Il faut dire qu'à l'échelle mondiale quelques hystériques persistent à associer "critiques d'Israël" et "anti-sémites" !!! le mieux étant donc d'être un candidat consensuel et de renier ses origines ethniques, ses amis (eg le pasteur Jérémiah Wright et ses imprécations enflammées sur le mode "God damn America". Peut importe qu'il lui arrive de frapper juste et fort, certaines vérités ou positions ne sont pas acceptées, ici comme ailleurs, maintenant ou à toute autre époque). Le reniement, les mensonges étant la marque de fabrique de tant de présidents, ministres, sous-secrétaires d'Etat. Ne vous privez pas d'écouter l'inénarrable Gordon Brown répondant à un journaliste de la BBC suite au pitoyable résultat de la candidate New Labour (
Tamsin Dunwoody
) aux récentes élections locales de Crewe et Nantwich (Cheshire, Angleterre) : trois questions différentes, trois réponses identiques mécaniquement répétées (sans que le journaliste ne s'en offusque). Illusionnistes, mystificateurs de petite envergure. Voilà ce que sont ces gens.
Par ailleurs, dans le même registre, je tiens pour la plus grande imposture politique franco-française, depuis la prise de pouvoir de Mitterrand au PS, la candidature et la posture d'alternative crédible du Modem et de son président François Bayrou. Il n'est pas impossible que les amis de Mr Sarkozy aient favorisé l'émergence dans les sondages du candidat Bayrou. Il n'est pas rare de voir publier dans la presse des sondages bidonnés. Il fût également aidé à sa gauche par un PS taclant la candidate Royal, et par la cécité historico-politique de nos compatriotes. Que messieurs Sarkozy, Bayrou ou Fabius puissent s'être positionnés "politiquement" de manière opportuniste sur le créneau "je suis un homme neuf", et avoir abusés tant de français, est proprement ahurissant. Ils avaient tous une carrière déjà bien remplie, et traînaient tant de casseroles. Une politique économique pro-capitaliste pour Laurent Fabius, autant en tant que premier ministre que ministre de l'économie et des finances, rendant ses discours gauchistes depuis 2005 tout à fait non crédibles. Une politique de droite classique voire réactionnaire pour François Bayrou, ministre de l'Education Nationale (qui commit le crime de retirer des programmes scolaires l'étude des textes d'Aimé Césaire), député béarnais (qui vota sans états d'âmes pour les lois répressives et sécuritaires du RPR). Un éternel louvoiement au gré des vents sondagiers pour Nicolas Sarkozy trahissant ses "amis" politiques, sentant que le peuple le portera au plus haut de l'Etat s'il flattait ses bas instincts par des discours et par une politique sécuritaire et répressive à l'encontre des étrangers et des délinquants divers, une politique ultra-libérale capitaliste afin de s'assurer des soutiens dans la campagne présidentielle. Que ces messieurs assument leurs convictions droitières, qu'ils ne tentent pas de prétendre se soucier de la classe ouvrière, des problèmes sociaux. Mr Bayrou avance derrière le cache-sexe du centre-droit : je le préférais lorsqu'il était clairement à droite. Il ne s'agit plus désormais que de tenter de conquérir une parcelle de pouvoir et non pas d'un homme convaincu que la politique doit se pratiquer autrement (en allant au-delà de slogans creux comme le "un otra manera de ser" d'un José Luis Zapatero : on a vu depuis ce qu'il en était de cette autre manière de gouverner l'Espagne). Quand par ailleurs la démocratie se porte mal au sein du Modem lui-même, comme au sein des autres partis de gouvernements (UMP, PS, PCF). La voix des militants n'est pas écouté (non que celle-ci soit intrinsèquement d'une haute valeur ajoutée, mais comment croire que le pays sera gouverné de manière mendésiste si le parti fonctionne différemment). Les décisions sont souvent prises en petit comité, par un pool de gens s'exprimant au nom de la masse. La démocratie participative de Ségolène Royal est à ce titre assez éclairante, quand on sait que son programme était ficelé bien avant que les militants et sympathisants soient amenés à être convié au pseudo-débat de campagne du PS. Mais revenons à la campagne présidentielle américaine après cette longue digression qui ne visait qu'à montrer la déplorable malhonnêteté intellectuelle de certains leaders politiques, et non pas à salir tel ou tel. Honnêteté, intégrité morale, sincérité : tels devraient être les moteurs fondamentaux de l'action politique.
John Sidney MacCain III sera-t'il aussi va-t'en-guerre que "43rd" (Georges Walker Bush), "42nd" (William Jefferson Clinton) ou "41st" (Georges Herbert Walker Bush) ? Sera-t'il aussi réactionnaire ? il y a fort à parier que l'élection de l'un ou l'autre des deux prétendants ne changera strictement rien à l'homophobie, la xénophobie, les injustices sociales, la précarité sans cesse croissante, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Sans parler de la politique étrangère, étrangement insensible aux changements de cabinets (on pourra aisément objecter que la politique d'ouverture vers la Chine et l'URSS de dirty & tricky Richard Nixon trancha avec celles de ses prédécesseurs). Sans tomber dans le fossé nauséabond du "blanc bonnet/bonnet blanc", ou de celui du prétendu complot mondial, reconnaissons que les différences politiques entre les présidents US depuis 1945 sont relativement mineures. 44th sera donc une déception pour tout ceux qui auraient placé en lui des espoirs quant à un avenir meilleur. Cela fera écho aux élections d'un Ignacio Lula da Silva au Brésil, d'un Evo Morales en Bolivie ou d'un Nicolas Sarkozy de Nagy Bockza en France. La cohorte des déçus ne risque pas de sitôt de se désagréger ....

Renvois internet :
US :
*
Barack Obama : www.barackobama.com/
ainsi que ce lien du 19 juillet 2008
: http://tf1.lci.fr/infos/elections-usa/0,,3912642,00-obama-glisse-droite-.html
* Hillary Clinton : www.hillaryclinton.com
* John Mac Cain : www.johnmccain.com/
* Karl Rove : http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Rove, http://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Rove, http://www.voltairenet.org/article14980.html

UK :
* Gordon Brown s'exprimant sur la BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7416562.stm
* libéraux-démocrates : http://www.libdems.org.uk/party/policy/manifesto.html