mercredi 26 novembre 2008

c'est si beau le capitalisme ...

C'est si beau le capitalisme, n'est-ce pas ??? des américains qui se suicident en revenant des guerres "pour la liberté", des américains qui se suicident acculés par les dettes (le prêt immobilier à rembourser, les soins hospitaliers, les médicaments, les assurances), le rêve américain matérialiste est en train d'exploser. Qu'y pourra faire B. Obama ? sauter comme un cabri en disant "yes we can, yes we can, yes we can" ? sa campagne a été un vide sidéral, mesurée à l'aune de la sincérité et du contenu idéologico-stratégique.
Alors que l'on me prenait pour un extrémiste de gauche depuis des années parce que je rejetais, arguments à l'appui, ce système barbare (et je vais jusqu'à dire, consubstentiellement fasciste), et bien, aujourd'hui, de plus en plus de gens autour de moi ou ailleurs voient bien que cette analyse n'avait rien de farfelue, mais relevait de l'élémentaire analyse critique (ce qui ne me réjouis nullement ni ne renforce mon ego). Mais c'est aux victimes de ce système, même celles qui y ont cru pour gagner de la tune, de la tune, en se moquant bien des conséquences sociétales, qu'il faut aujourd'hui penser, à nos frères en humanité. Qu'ils soient des basses castes en Inde, travailleurs pauvres en Occident, paysans sud-américains ou Africains sous le coup des dégâts combinés des politiques d'ajustement structurel et d'introduction massive des OGM.
Abonné à La Riposte depuis que j'ai découvert ce petit groupe de fidèles à l'idéal communiste , je me ré-abonne au tarif "soutien". Pourquoi pas vous ? qu'est-ce que 30 Euros (au lieu de 20) pour aider des socialistes militants, à des années lumières des querelles, rabibochages, re-querelles, positionnement électoraliste, des élus du Parti Socialiste ?

Mes amis de la fédération de la Libre Pensée de Haute-Garonne, m'ont transmis un lien en demandant si possible de faire suivre, afin que le documentaire en question obtienne la meilleure diffusion en salle : http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/bande-annonce.html.

Si on n'est pas mal barrés, ça y ressemble fort. Les économistes (de droite, je précise) nous prédisent UN million de sans emplois en plus pour 2009 en France. Si seulement ils pouvaient se tromper, mais cette fois-ci le boulet du canon ne va pas passer à côté mais en pleine poire. J'en ai la nausée.

Bonne soirée.

L'article de La Riposte : (que l'on peut retrouver sur www.lariposte.com)
Des millions d’Américains risquent de perdre leur logement

Des millions d’Américains risquent de perdre leur logement

Des millions de familles américaines sont menacées d’être expulsées de leur logement. Il y a celles qui ne parviennent pas à payer leur crédit, mais aussi celles dont les propriétaires ne parviennent pas à payer le leur. La situation est telle qu’un Shérif du comté de l’Illinois, Tom Dart, a décidé de refuser de procéder à de nouvelles expulsions.

Tom Dart s’explique : « La partie la plus difficile de notre travail, c’est sans doute celle que réalisent nos unités d’expulsions. A tout moment, nos officiers peuvent être sollicités pour jeter des familles à la rue. Elles se retrouvent dehors, tous leurs biens déposés sur le trottoir et exposés au vol. Là où les compagnies de crédit ne voient que des bouts de papier, mes officiers voient des êtres humains. »

Et le Shérif poursuit : « Aussi dures soient-elles, les expulsions font partie de notre travail. Par contre, nous ne sommes pas supposés faire le travail qui relève des banques et compagnies d’assurance. Trop souvent, lorsqu’ils arrivent chez les gens pour procéder à une expulsion, nos officiers découvrent que le locataire paye son loyer chaque mois, et ignore complètement que le propriétaire du logement a cessé d’utiliser l’argent du loyer pour rembourser son crédit. Du coup, le locataire n’a pas été averti qu’il allait être expulsé. Tout ça parce que la banque ou la compagnie de crédit n’a pas fait la moindre démarche pour déterminer, en amont, qui vit dans le logement ciblé – alors que, pourtant, la loi les y oblige. Les banques partent du principe que c’est aux autorités locales – et donc au contribuable – de payer les frais de ces enquêtes préalables aux expul sions. Ça suffit. Nous ne ferons plus le travail des banques. Nous ne prendrons plus les locataires par surprise avec de tels ordres d’expulsion ». (The Chicago Sun-Times du 9 octobre).

Cette seule année, aux Etats-Unis, près de 750 000 personnes ont été expulsées de leur logement – et 107 500 pour le seul mois de septembre. Ces chiffres indiquent une accélération brutale des saisies hypothécaires. D’après une analyse de Market Watch, « ces saisies ont augmenté de 6,6% entre août et septembre, de 25,8% entre le deuxième et le troisième trimestre, et de 82,6% par rapport à l’an passé. Tout porte à croire qu’à la fin de l’année, le chiffre d’un million de saisies sera dépassé. » Le même rapport révèle que le nombre de « pré-saisies » – qui incluent différents types d’avertissements et mises en demeure – devrait atteindre les 2 millions, à la fin de l’année, ce qui est inédit.

Le Wall Street Journal du 8 octobre rapporte que près d’un propriétaire sur six, aux Etats-Unis, est « sous l’eau » : le montant de son crédit immobilier est supérieur au prix actuel de son logement. C’est la conséquence de la chute brutale des prix de l’immobilier : plus de 30%, dans certaines régions du pays. Cela concerne 12 millions de propriétaires, soit 16% d’entre eux – contre 4% il y a deux ans.

A la lecture de ces chiffres, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi tant de travailleurs américains ordinaires ont réagi avec colère à l’annonce du plan de sauvetage des banques adopté par le Congrès. Parmi ceux qui sont les plus durement frappés par les saisies hypothécaires, il y a les victimes des méthodes prédatrices et frauduleuses des vendeurs de subprimes.

« Quand vous viendrez m’expulser, je serai morte »

Le 3 octobre dernier, à Akron, dans l’Ohio, une retraitée de 90 ans, Addie Polk, a tenté à deux reprises de se suicider avec arme à feu lorsque des Shérifs sont venus pour l’expulser de son logement. Elle y vivait depuis 1970. En 1982, elle et son mari avaient remboursé leur crédit immobilier, juste avant leur retraite. En 2004, confrontée à des difficultés financières, elle a pris un crédit immobilier de 45 620 dollars, sur 30 ans, ainsi qu’un crédit à la consommation de 11 380 dollars, auprès de Countrywide Home Loan. Elle avait 86 ans. Puis elle a commencé à ne pas pouvoir payer son crédit – et en 2007, Countrywide a engagé une procédure de saisie. Son logement a été vendu aux enchères à Fannie Mae, début 2008, pour 28 000 dollars, et les Shérifs ont commencé à envoyer les avis d’expulsion. Countrywide était l’un des pires spéculateurs du marché des subprimes. Il s’est effondré en 2007. Dans ce cas, heureusement, Ad die Polk a survécu et Fannie Mae a accepté de passer l’éponge sur son crédit.

En juillet dernier, à Taunton (Massachusetts), une mère de 53 ans, Carlene Balderrama, a envoyé un fax à sa compagnie de crédit : « Quand vous viendrez m’expulser de ma maison, je serai morte. » Lorsque les officiers de police sont arrivés sur place, elle s’était tuée avec le pistolet de son mari.

La crise frappe également les classes moyennes. Le 6 octobre, la chaîne CBS a raconté l’histoire de Ross DeMona. Il y a deux ans, elle a acheté une maison luxueuse avec 5 chambres, 3 salles de bain et une piscine en intérieur. Elle travaillait comme agent immobilier et pouvait se permettre de payer 2700 dollars de crédit par mois. Mais son affaire s’est effondrée au moment même où ses mensualités de crédit ont bondi à 4900 dollars. Elle est aujourd’hui sous le coup d’une procédure d’expulsion. « Bush n’est préoccupée que par les AIGs de ce monde », dit-elle. « Pour eux, c’est gagnant-gagnant – et pour moi c’est perdant-perdant. »

Dans la riche ville de Santa Barbara, la mairie a ouvert douze parkings spéciaux pour tous ceux qui dorment dans leur voiture. Parmi eux, Craig Miller, sa femme Paige et leurs deux enfants vivent dans un camping-car. « Cette famille vivait dans une grande maison avec quatre chambres et une piscine. Mais ils ont tout perdu lorsque l’affaire de Craig a coulé », raconte un journaliste de la BBC.

Barbara Harvey, 67 ans, mère de trois enfants, était cadre dans un organisme de crédit. Mais elle a été licenciée, en mars dernier. Elle vit désormais sur ce même parking de Santa Barbara, dans une petite Honda.

Un travailleur social de Santa Barbara commente la situation : « Ces gens ont travaillé toute leur vie pour avoir une maison, et à présent tout s’effondre, tout est en cendres. Ce n’est pas le rêve américain, c’est le cauchemar américain. »

Des villes de tentes ont commencé à émerger à travers le pays : à Fresno, Reno, Seattle, San Diego, Portland, Columbus, etc. Cette crise n’est pas terminée, loin s’en faut. Et elle constitue le terrain d’une remise en cause profonde et durable de la validité du système capitaliste, aux Etats-Unis.

La Riposte
Publication : lundi 24 novembre 2008

lundi 24 novembre 2008

India Shining ???

le fameux slogan électoral de la campagne législative indienne de 2004 a fait long feu. Utilisé par le parti Hindou radical nationaliste (BJP, Bharatiya Janata Party), il aurait du permettre selon les experts en marketing politique, une large victoire du BJP, profitant opportunément de la déréglementation imposée par le FMI et mise en pratique, et d'une mousson exceptionnelle. Hélas, les augures s'étaient rétamées une nouvelle fois, et le Parti du Congrès remporta largement ces élections générales. Rendez-vous en mars 2009 pour la prochaine édition, sur fond de tensions ethniques exacerbées.
Qu'en est-il de cette Shining India ? d'aucuns se sont réjouis de la montée d'une classe moyenne (je pense aux gens qui ont le coeur, et surtout le porte-monnaie, à droite). Elle est estimée à environ 300 millions d'âmes. Cette classe moyenne soutient la sacro-sainte croissance du PIB. Le PIB bénéficie grandement de l'explosion de l'outsourcing pratiqué par les grosses et moyennes entreprises occidentales, trouvant là-bas une main-d'oeuvre qualifiée et peu payée (comparativement à leurs homologues occidentaux à diplôme équivalent). La classe moyenne est avide de consommer, se contente d'un bambin (enfant-roi ....). On construit pour elle des nouveaux quartiers en périphérie des grandes villes, des centres commerciaux à la mode USA (mall). Quelles valeurs sont portées par cette classe ? on peut s'inquiéter de l'occidentalisation des mentalités.
Au même moment, les chiffres sont incertains, environ 400 millions d'âmes vivent avec moins de 1 $ US par jour (soit environ 50 roupies). Le système des castes a été interdit par la loi, mais bien évidemment les mentalités n'évoluent pas sur le tempo dicté par les parlementaires. D'autant plus que le pays est ultra-religieux, et que le système de caste est fortement couplé à l'hindouisme tel que pratiqué en inde, dans sa diversité extrême. Disons que la dévotion des pélerins fait peur : on a l'impression, que comme ici les catholiques, le rite et le rituel ne sont plus compris dans leurs fondements spirituels et initiatiques, mais répétés par pur respect de la tradition. Toutes les religions subissent ce même avilissement des consciences.
Le développement, après l'indépendance de 1947, d'une agriculture productiviste que ne renierait pas la toute puissante FNSEA française, a certes permis une auto-suffisance alimentaire, mais à quel prix pour l'environnement. Quand sont arrivés les OGM, patatras, la condition paysanne s'est encore dégradée. Ici comme ailleurs, les OGM ne tiennent aucune ment leur fausses promesses : baisse des rendements, dépendance des paysans aux semenciers mondiaux, baisse dramatique de la bio-diversité. Bien souvent les paysans travaillent une terre qui ne leur appartient pas, et seule une partie de la récolte leur revient (le reste allant pour rembourser les prêts accordés à des taux usuriers par de riches marchands. Comme ceux-ci payent à vil prix les artisans/producteurs, on ne s'étonne pas de leur richesse financière, couplée à une sécheresse du coeur).
Quand un pays a parfois plus de considération pour certains animaux que pour certains hommes et femmes, quand l'environnement est sacrifié sur l'autel de la productivité, quand la corruption gangrène le pays, quand les tensions inter-ethniques s'accroissent, il est proprement honteux de parler d'un pays qui brille, qui réussit.
Le pays est particulièrement paradoxal, nous a-t'on dit. Je n'aurais pas la prétention d'en avoir compris ne serais-ce qu'un petit bout. Je crois qu'un bon moyen de découvrir le pays est de pratiquer le darshan, à l'indienne. Regarder , regarder, mais pas avec ce regard propre, ou presque, aux occidentaux, qui juge, qui attend. Donner sans rien attendre en retour. En n'expérimentant, exclusivement hors de l'Occident, des relations humaines fraternelles, sincères, il m'a été donné de garder un faible espoir en l'humanité.


Merci à Geneviève ROUY pour ses éclairages sur la société indienne, que j'ai fort maladroitement tenté de digérer après trois semaines de périgrinations rajasthanaises.


Pour aller plus loin :
* http://en.wikipedia.org/wiki/India_Shining
* http://blogs.expressindia.com/showblogdetails.php?contentid=276913

samedi 22 novembre 2008

A l'attention des militants socialistes , et des autres ...

NOTRE DEVOIR
Notre devoir est haut et clair :
toujours propager l'idée,
toujours espérer,
toujours lutter jusqu'à la définitive victoire de la démocratie socialiste internationale,
créatrice de justice et de paix"
Jean JAURES
(extrait d'un discours pour Berlin, annulé, Jaurès s'étant vu interdit d'entrée sur le territoire du Reich. Publié dans L'Humanité du 7 juillet 1905.

LES LUMIERES
"Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de son immaturité dont il est lui-même responsable. Immaturité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui, immaturité dont il est lui-même responsable puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières !"
Emmanuel KANT, réponse à la question : qu'est-ce que les Lumières (5 décembre 1783)


Pour aller (un) plus loin :
* http://www.marxists.org/francais/general/jaures/works/1905/07/jaures_19050707.htm
* Discours intégral de Jaurès : http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2506327.image.f1.langFR, page1 puis suite en page 2.
* http://www.ac-creteil.fr/lycees/94/ccolombsucy/projets/philo/kant_sapereaude!.htm