samedi 3 octobre 2009

En mémoire de Mehdi Ben Barka


A lire pour ceux qui croit encore que ce pays est une démocratie :

Le parquet de Paris a annoncé vendredi avoir demandé de suspendre la diffusion de l'émission de mandats d'arrêt lancés contre quatre responsables marocains dans l'enquête sur la disparition en 1965 à Paris de l'opposant et syndicaliste marocain Mehdi ben Barka, "dans l'attente de précisions demandées au juge d'instruction", a indiqué le cabinet du procureur. Le ministère public a précisé que ces précisions avaient été demandées par Interpol. "En effet, Interpol a demandé ces précisions afin de rendre les mandats d'arrêt exécutables. Sans ces précisions, ils sont inexécutables", a dit le cabinet du procureur. Il s'agit de permettre l'identification des personnes visées, dit-il.

Me Maurice Buttin, qui défend la famille Ben Barka depuis 1965, soupçonne une intervention politique pour empêcher un différend diplomatique entre la France et son ancien protectorat. "Le parquet bloque de nouveau la situation. Ca prouve comment les choses marchent en France. Alors qu'on veut supprimer le juge d'instruction au profit du parquet, on peut être très inquiet pour la justice", a-t-il dit.

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On est forcés de s'associer au ténace Me Buttin (d'une toute autre trempe que les hyper-médiatisés Me Gilbert Collard et Vergès. Un haut le coeur en lisant dans le dernier numéro de la Revue Française de Généalogie, un encart sur les origines des patronymes des grands avocats français du XXe : on mélange Me Robert Badinter, Me Soulez-Larivère et Me Gisèle Halimi, avec les Collard et Vergès !!!! ah bon, parce que défendre Pol Pot, Klaus Barbie, courir les plateaux télés, ça fait de vous un grand avocat ???). Oui Me Buttin a plus que raison d'être inquiet sur le sort fait à la Justice par la Sarkozye. Me Badinter, conscience morale, a depuis deux ans dénoncé les dérives de Sarko et ses affidés. Non que la Justice sous Chirac ait été une référence, mais force est de constater que Sarko met en pratique les menaces proférées durant la campagne de 2007 (voir à ce sujet l'opus de Serge Portelli), et que la Justice, les enseignants, les chercheurs, l'hôpital public, l'audiovisuel public subissent les foudres du névrosé Sarkozy. On a voulu nous faire croire que celui-ci était cool-zen-lexomil, et habitait sa fonction de président. Billevesées !!! Même devant des évidences (eg la remontée de bretelles à l'encontre de la pourtant très docile Arlette Chabot), le pouvoir nie que Sarko pète les plombs à longueur de semaines et qu'il est visiblement totalement inapte à exercer la fonction de Président de la République. L'appareil répressif de l'Etat est donc prié de rentrer en mode ébullition, écrasant les oppositions. Destitution du monarque en toute urgence !!! jusqu'à quand nos libertés individuelles et collectives vont-elles pouvoir se réduire sans un sursaut collectif ? la crise économique actuelle devrait être un moment de solidarité et d'opposition à la droite néo-fascisante. Les atteintes aux principes démocratiques n'ont jamais, et de loin, été aussi prégnants en ce pays que depuis les "évènements d'Algérie". Alors que les témoins disparaissent, le devoir de mémoire est sur le chemin critique. Sarko défend le même modèle que ses prédécesseurs, et alors que les commanditaires de l'assassinat de Ben Barka sont morts et enterrés, il n'hésite pas à téléguider le parquet pour que l'affaire reste en l'état. Pas de procès, pas de Justice, pas de démocratie. Le soutien officiel au putschiste Camara en Guinée participe de cette même volonté de faire perdurer la Francafrique, dont les Africains ne veulent plus et ce depuis longtemps. Néo-impérialisme avez-vous dit ...

Soutien officiel après les massacres de Conakry ! Balkany a reçu en effet les putschistes guinéens à Paris. Continuez les gars, les barbouzards de tout poil (marocains de feu Hassan II, guinéens du médiocre capitaine Camara, etc ...).

Du moment que les financiers de la campagne de Sarko, vendeurs de canons en tête, se régalent, tout va pour le mieux. Nommer le PDG de VEOLIA, officine privée, à la tête d'EDF, ben voyons mon colon, pourquoi se gêner ? il suffit juste de le déplacer dans l'organigramme de Veolia, et le tour est joué. Comme Poutine, premier ministre, qui dirige de fait la Russie, ledit Henri Proglio va continuer à diriger de fait Veolia alors que sa future position de président du conseil de surveillance ne lui donne pas de telles prérogatives.



dimanche 9 août 2009

Procès "staliniens" à Téhéran

On peut être qu'effaré par les derniers développements de la crise iranienne qui s'est ouverte au lendemain du premier et unique tour des élections présidentielles. Voilà donc que l'on assiste suite à des arrestations massives (opposants divers, étrangers en poste à Téhéran ou journalistes venus couvrir les élections), à des procès que l'on pourrait presque qualifier de staliniens (en référence aux années noires 1936-1938 à Moscou qui vit le petit père des peuples organiser des mascarades de procès dont l'issue, la mort ou la déportation au goulag, était connue d'avance. Le seul but était de liquider toute opposition, en organisant de pseudos-procès, truqués). On y voit les mêmes modèles d'auto-critiques (dont lors du procès de la jeune étudiante Clothilde Reiss, ou de Mohsen Rezai candidat au 1er tour). Mais les parallèles avec d'autres années noires sont possibles. Il n'est qu'à regarder la structure et l'exercice du pouvoir en Iran et celles du pouvoir national-socialiste dans l'Allemagne des années 1930 : "bassidji" vs "Sections d'Assaut" - Sturmabteilungen - (certes suite à la nuit des longs couteaux, les SA n'auront plus qu'un rôle mineur dans l'appareil d'Etat, mais l'appareil SS reprendra le rôle à son compte) , "Pasdaran" et "police des moeurs" vs "RHSA" (fusion en 1939 de la Sipo - constituée de la Gestapo ou police secrète et de la Kripo ou police criminelle - et de la SD ou Service de Sécurité du Reich). Le devoir du RHSA (créé par le Reichfürher SS Heinrich Himmler) était de lutter contre tous les ennemis du régime nazi. On voit dans l'hystérie répressive du (des) pouvoir(s) iraniens une dérive totalitaire des plus inquiétantes pour le peuple iranien. Il restera toujours l'espace de liberté du foyer iranien, où la parole se délie, où l'humour est très présent. Mais la chape de plomb qui s'est abattue depuis le 13 juin dernier sur l'Iran multi-millénaire est une réalité encore plus prégnante.
Le pouvoir en place est secoué par des convulsions terribles. Que sont devenues les milliers de personnes arrêtées depuis le 13 juin ? beaucoup n'ont pas été revues. Sont-elles encore dans les geôles de Téhéran ? ont-elles été liquidées ? bien des questions demeurent, et ce ne sont pas les effets combinés de la propagande du régime et les mensonges de l'opposition intérieure ou extérieure, qui peuvent aider à y voir plus clair.
Bill Clinton a obtenu la libération de deux journalistes condamnées à 12 ans de travaux forcés dans les camps de concentration nord-coréens. On attendra encore longtemps que le bellâtre US ou ses successeurs se préoccupent du sort fait aux centaines de milliers de coréens asservis dans les camps de concentration. Eh oui, en 2009, la fameuse Communauté Internationale ne fait rien de bien concret pour lutter contre le presque dernier bastion stalinien. Mais l'on continue d'entendre de beaux discours sur la démocratie. C'est cela aussi la hideuse realpolitik.

lundi 22 juin 2009

Le roi dit "nous voulons"

On allait donc voir ce que l'on allait voir, et puis, pschittt, la baudruche Sarkozy s'est lamentablement dégonflée. Thèmes déjà abordés sous l'angle du Sarko-social tant de fois, promesses vides de sens, formules creuses (du Guaino-guano). Rien de surprenant, rien de nouveau. Toujours autant d'indécence : du parcours sollennisé à l'extrême en deux rangées de gardes républicains, au discours mal maîtrisé car rédigé par d'autres et pas intégré, digéré. La Sarkozye nous abreuve de son vomi verbal. A quoi bon convoqué le banc et l'arrière banc du gouvernement, les parlementaires de deux chambres en congrès à Versailles, pour accoucher d'un discours de 45 minutes sans mesures concrètes, juste des redites. Comme si le locataire de l'Elysée n'était pas hyper-président depuis deux ans déjà. Comme s'il n'avait pas été Ministre de l'Economie, Ministre de l'Intérieur de 2002 à 2007. Fucking bullshit.
Instrumenter, humilier la représentation nationale, voilà le dernier "coup" médiatique de l'Elysée. Tout cela faisant suite à l'humiliation de la Reine d'Angleterre (quoiqu'on puisse penser de sa royale personne, l'inviter en bonne et due forme avec les premiers ministres britannique et canadiens, fait partie des usages pour les commémorations du débarquement allié sur les côtes normandes le 6 juin 1944, prélude à la libération du territoire national de l'occupant nazi). Il semble bien que le goujat de l'Elysée ne va rien nous épargner. Bonjour chez vous !

samedi 20 juin 2009

"Coup d'état" électoral en Iran ?


Aucune donnée sérieuse ne permet d'analyser la situation, en tout cas de conclure à une fraude massive. Les experts auto-proclamés, exilés iraniens ou occidentaux, ne sont en rien en prise avec la complexité de la société iranienne. Comme à leur habitude, les médias occidentaux, sur la foi des déclarations péremptoires des susdits experts, nous annonçaient la victoire de Mir-Hossein Moussavi (en 2005 , c'était l'Ayatollah Ali Akbar Hashemi Rafsenjani qui était leur chouchou : il ne passa pas le cap du 1er tour, avec un score ridicule. Laminé sur fond de campagne anti-corruption menée par Ahmadinedjad). Moussavi aurait été le vrai vainqueur de la présidentielle iranienne de la semaine passée. Toute l'analyse se base sur des révélations du camp Moussavi (il aurait été informé par le guide suprême de la révolution de sa quasi victoire électorale, un deuxième tour l'aurait opposé à Mehdi Karoubi). Une enquête sérieuse reste, à l'évidence, à mener, pour qui recherche la vérité. Pour les autres, qu'ils soient fournisseurs ou consommateurs de propagande, il s'agit d'une autre histoire ...
Il n'est pas pour autant raisonnable d'écarter la possibilité d'une fraude, sous la forme de résultats publiés non conformes aux décomptes. L'autre option (bourrage de urnes) est dénuée de tout fondement, car cela mettrait en jeu environ 5 millions de bulletins. Ahmadinejad peut-il se prévaloir d'un très large soutien populaire ? les cadeaux distribués lors des déplacements en province du président ont-il pu contrebalancer les effets désastreux de la politique économique du dernier gouvernement ? quel crédit les iraniens accordent-ils aux trois autres candidats ?
Moussavi était, et reste, présenté comme un quasi-réformateur, ayant mené campagne à la Barack Obama ... on croit rêver. Il suffit de regarder les débats télévisés, et de se rappeler le parcours dudit Moussavi, de garder en tête la structure du pouvoir iranien, et tout le médiocre château de cartes des medias occidentaux s'écroule. Moussavi n'est en rien en réformateur. L'eût-il été que son poids politique l'aurait empêché de mener toute réforme d'envergure (cf les 2 mandats de Seyyed Mohammad Khatami, de 1997 à 2005). Le pouvoir politique et économique est détenu par un agrégat de théocrates et non pas par le président le république islamique: le guide suprême, le conseil des gardiens de la révolution, les membres du conseil de discernement, les fondations islamiques (qui brassent un argent énorme, se voyant octroyer dans la plus totale opacité de juteux marchés publics), les pasdarans (Pasdaran-e Enghelāb-e Islami - Gardiens de la Révolution Islamique, généralement dénommés en Occident sous le vocable raccourci de "Gardiens de la Révolution"), les bassidji (Niruyeh Moghavemat Basij , ou « Force de mobilisation de la résistance »). Ce millefeuille, mélange hétéroclite de fanatiques religieux, de patriotes exaltés, de paramilitaires, de forces supplétives, verrouille toute évolution, et prévient tout révolution (les précédentes tentatives ont été sévèrement réprimées par le régime).
Qui peut croire que, ayant invalidé des milliers de candidatures, le conseil des gardiens de la révolution aurait choisi 4 candidats dont l'intention aurait été de bouleverser le régime en place depuis 1979 ? restons sérieux. A moins de voir un scénario à la Mikhail Gorbatchof, aucune altération majeure à la République islamique d'Iran ne se fera jour. Sauf à envisager une attaque militaire israélienne ou américaine (scénario à l'irakienne), le système saura réprimer les vélléités révolutionnaires de telle ou telle partie de la société iranienne. Les quatre candidats en lice ne sont que quatre facettes du pouvoir en place, quatre pseudos-rivaux, représentants de factions qui se livrent un combat loin des caméras. Combat pour le pouvoir, et non combat pour le peuple iranien, qui dans sa grande majorité vit pauvrement. La politique économique aberrante du gouvernement sortant n'ayant fait que renforcer cet état de fait. Cependant, la population reste à un niveau d'éducation remarquable, ce qui tranche avec les voisins arabes (les iraniens sont majoritairement persans et chiites; la minorité arabe jouit d'une situation peu enviable; les azeris étant d'une origine posant question : turcs, persans, causasiens ?).
Les manipulateurs d'élections ne sont pas l'apanage des totalitarismes, de droite ou de gauche, des théocraties ou autres systèmes politiques ayant fleuri à la surface de la terre. La CIA met tout son poids depuis 60 ans pour évincer tel ou tel président ou premier ministre légitime pour les remplacer par des satrapes à la solde des intérêts états-uniens.
Quand on connait l'état réel des démocraties occidentales, tous ses leaders devraient rester modestes et bien se garder de pousser des cris d'orfraies quand le résultat de telle ou telle élection ne correspond pas à leurs intérêts de classe. Les tripatouillages de bulletins électoraux aux USA ont conduit Richard Nixon à être battu par JF Kennedy, Al Gore a être battu par GW Bush
. Les rédécoupages électoraux en France se font sur des bases profondément anti-démocratiques afin de préserver des baronnies. Les exemples sont légions. Laissez les iraniens décider de leur futur. Européens, nous étions tels des cochons dans la fange, quand les élamites, les achéménides, et autres grandes civilisations du monde iranien, iradiaient leur culture, leur rafinement. Les voisins : Assyriens, Babyloniens ... leurs arts, leurs langues, leurs systèmes juridiques, économiques et politiques ont précédés les nôtres de plusieurs millénaires.

Pour aller plus loin :
* des universitaires US ont rédigé un appel, que j'ai découvert via Mediapart le 22 juin, dans lequel on lit "Observers might find the situation confusing, since Iran has long been an isolated country and the everyday Iranian is unknown to the outside world. One cannot even prove that there was a fraud." (Les observateurs extérieurs pourraient bien trouver la situation confuse, dès lors que l'Iran est depuis longtemps un pays isolé et que l'iranien de tout les jours est inconnu du monde extérieur à l'Iran. On ne peut prouver qu'il y a eu fraude). Texte complet de l'appel à l'adresse :
http://pulsemedia.org/2009/06/21/where-is-my-vote/

La raclée des anti-Sarko ...

Tel était le titre du Figaro Magazine post-élections européennes. Qu'en penser ? rappelons que le titre est grand fournisseur de contre-vérités, de mensonges éhontés, bref de propagande sous forme de bouillie intellectuelle.
La raclée des anti-Sarko, donc. Si l'on présente les résultats sur la base du corps électoral tout entier et non sur la base des seuls votants, les résultats permettent des conclusions toutes différentes de celles, provocatrices et stupides, du Fig Mag :



Votes Score officiel Vrai score
UMP 4798921 27,87% 11,03%
PS 2837674 16,48% 6,52%
Europe Ecologie 2802950 16,28% 6,44%
Modem 1455225 8,45% 3,35%
FN 1091755 6,34% 2,51%
Front de gauche 1041755 6,05% 2,39%
NPA 840713 4,88% 1,93%
MPF/CNPT 826269 4,80% 1,90%
Ecolos Indép 625220 3,63% 1,44%
Dupont-Aignant 304769 1,77% 0,70%
LO 206119 1,20% 0,47%

Qui s'est pris une raclée ? quand le parti unique de la majorité présidentielle ne recueille le soutien que de 11.03% des électeurs inscrits, que le taux d'abstention est encore une fois élevé :
Date Taux abstention
2009 59.35%
2004 57.24%
1999 53.24%
1994 47.29%
1989 51.2%
1984 43.28%
1979 30.29%

Le pouvoir sarkozyste s'enferre dans une stratégie idiote de négation des réalités. La situation des français se dégrade, mais le pouvoir refuse toute responsabilité. Et laisse filer les déficits publics. A plus de 80% du PIB à l'heure actuelle, il est permis de s'inquiéter. Le pouvoir navigue à vue mais s'émeut de manière outrancière du prétendu coup d'état en Iran (lire par ailleurs). Diversion bien illusoire. Et puis, prendre cet air sérieux, en appeler à la communauté internationale, l'ONU, comme le fit le porte-parole du gouvernement Jacky Lefebvre, relève de l'indécence. Nicolas Sarkozy a à plusieurs reprises critiqué ouvertement ou tenté de contourner les institutions de la république (institutions dont il est supposé être le garant selon termes mêmes de la constitution de la Ve république). Nicolas Sarkozy qui trouve Ben Ali, dictateur tunisien, bien sous tous rapports, mais voue aux gémonies Mahmoud Ahmanidedjad. Sauf que ce dernier, diplômé du très valable système universitaire iranien (il n'est qu'à voir la facilité déconcertante avec laquelle nombre d'étudiants iraniens réussissent aux concours d'entrée dans les facs américaines, y compris Stanford) est bien plus cultivé et plus habile politicien que le minable Sarkozy. N'en déplaise à certains qui diabolise Ahjmadinejad, n'ayant pas les moyens de comprendre les subtilités de la communication à l'iranienne. De là à se féliciter de la ré-élection d'un virulent anti-sémite à la présidence iranienne, comme l'a fait Hugo Chavez, il y a un gouffre. La condamnation ferme de tout anti-sémite reste fondamentale. Les amitiés( du président vénézuélien sont, j'en conviens, plus que problématiques : Alexandre Loukachenko (dictateur biélorusse), kmers rouges, Fidel Castro. La liste est, à tout le moins, édifiante. Mais la liste des amis de Nicolas Sarkozy n'est pas très recommandable, déterminée par les seuls critères de la connerie politique franchouillarde, dont N.S. est un digne représentant, archétype du pignouf inculte, arriviste, parvenu, prosaïque, bête et fier de l'être.

Pour aller plus loin :
*
L'abstentionnisme, un phénomène hexagonal , Bruno Cautrès, « L'exception française : mythe ou réalité ? », Hors-série N° 46 - Septembre-Octobre-Novembre 2004 http://www.scienceshumaines.com/articleprint2.php?lg=fr&id_article=13720
*

dimanche 24 mai 2009

Leur objectif : casser le modèle social français issu du programme du CNR de mars 1944 !

Casser le modèle social issu du programme du CNR de mars 1944 ! tel est l'infâme, l'abject, l'immonde entreprise de Sarkozy et ses amis. Ils ne s'en cachent pas. Barrer la route à ses contre-réformes qui s’enchaînent, tel est le devoir des citoyens résistants. La tâche est énorme, tant le rouleau compresseur avance sans ménagement. On constate que désormais, ces gens n’ont plus peur de révéler au grand public leurs desseins liberticides. Anti-gaullistes, anti-socialistes, haïssant les institutions démocratiques : tout cela ne serait qu’archaïsmes à jeter au feu purificateur du nouveau Dieu néo-libéral. Saint Sarkozy promettait de réformer le libéralisme. On peut attendre. Qui croit encore aux sornettes déversées quotidiennement par les médias sarko-compatibles et par les cercles du pouvoir ? On lit dans le dernier Canard Enchaïné, que le président ne croit pas aux chiffres de Bercy qui donne une idée calamiteuse des finances du pays. Le président a du fric, des nanas, des palais, des thuriféraires, bref « il a la banane ». Tout s’écroule sous les coups de boutoir des ministres téléguidés par l’Elysée : Rachida Dati (réformes de la justice), Roselyne Bachelot (réforme de l’hôpital public), Brice Hortefeux. Tout un édifice qui a nécessité tant d’efforts, tant de sacrifices par le passé. Tout cela est foulé aux pieds, tout cela est méprisé. Je vous invite à lire la prose de Kessler (ça date un peu mais cela permet de vérifier les annonces faites à l’époque):

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !
Par Denis Kessler, Challenges, 4 octobre 2007
Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.
Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées - toujours qualifiées d’« historiques » - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.
Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.
Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.
Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les « tabouise » en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.
Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse.


(Le texte intégral reproduit ci-dessus peut être lu sur le site du magazine Challenges :
http://www.challenges.fr/opinions/1191448800.CHAP1020712/adieu_1945_raccrochons_notre_pays_au_monde_.html )

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Egalement sur le même sujet :
1) Denis Kessler révèle le programme secret de Sarkozy! "Adieu 1945!"
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EEAEAVyFkEbmvlIfck.shtml


2) Les Echos, 5 décembre 2006, JEAN-MARC VITTORI : Fichu préambule de 1946… http://lucky.blog.lemonde.fr/2006/12/05/433/

3) Denis Kessler : Dernier verrou contre la privatisation de GdF : la Résistance et la Constitution de 1946. Version intégrale : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4507976.htm
En effet, c’est tout le service public à la française qu’il faut abattre : rien ne doit subsister. Les dogmatiques ne sont pas qu’à gauche … qu’on se le dise. Le pouvoir, ici comme au US de George W. Bush (la rupture à la mode Obama a déjà du plomb dans l’aile), est coupé des réalités, s’enferre dans des politiques suicidaires.

Biographie Wikipedia
Denis Kessler (né le 25 mars 1952 à Mulhouse), est un grand patron français. S'affichant marxiste et même maoïste, dans sa jeunesse, il a été vice-président du MEDEF. Il est actuellement le président du groupe Scor.
Carrière
Actuellement :
  • Elu 'Industry Personality of the Year 2008' par le jury des 'Worldwide Reinsurance Awards' à un dirigeant pour sa contribution au secteur de l'assurance et de la réassurance (3 septembre 2008).
  • Président du Cercle de l'Orchestre de Paris, à compter de juin 2008
  • Président du "Siècle" à compter de janvier 2008
  • Éditorialiste au magazine économique « Challenges » à compter d'octobre 2007
  • Président directeur général du groupe Scor (réassurance) depuis le 4 novembre 2002
  • Membre du Conseil économique et social depuis 1993
  • Membre du Conseil national des assurances
  • Membre de la Commission des comptes de la nation depuis 1994
  • Administrateur de BNP Paribas, Dexia, Bolloré, Dassault Aviation et INVESCO
Auparavant (extraits) :
  • Vice-président exécutif du MEDEF de 1998 à 2002
  • Président de la Commission économique du MEDEF, chargé des affaires économiques et internationales de 1994 à 1998

//////////// On voit d'ailleurs non sans effroi que parmi les plus furieux de nos ultra-libéraux, nombreux sont ceux qui proviennent des rangs maoïstes/trotskistes des années 60/70 ... ///////////////

Ces textes éclairent les venues de Sarkozy sur le plateau des Glières (la première datant de l'entre-deux tours de la présidentielle 2007) : une pure récupération politique tant les actions, les messages du dit sarkozy sont à 180° des idéaux de la Résistance tels qu'exprimés dans le programme du Conseil National de La Résistance du 15 mars 1944 (après 6 mois de débats). Le plateau des Glières est un lieu de mémoire que Sarkozy vient profaner chaque année depuis 2007. Le Canard Enchaîné avait indiqué en 2008 son comportement de parfait goujat dans l'enceinte même du cimetière où les 105 maquisards, fusillés pas les forces nazies ,sont inhumés. Lui rigolait et lançait des vannes. Qu’il soit encore permis qu’il accède à ce lieu est un non-sens.

Tout Sarkozy fait de lui un ennemi des valeurs républicaines.

samedi 23 mai 2009

Hees bien raisonnable ?

Eh oui, c'est ça aussi la pratique de la rupture Sarkozyste : maintenir les copinages, les passes-droits, les bassesses. En fait, ne pas tenir les promesses de la dite rupture, mais briser un modèle social qui, même bancal, organisait encore un minimum de solidarité (un mot hors du vocabulaire de la clique Sarkozyste des Morano, Boutin, Coppé, Bernard, Dati, Yade et consorts. Tout à fait d'accord avec Mr Etienne pour extraire NKM de cette liste; NKM, "vilain petit canard" du gouvernement qui semble bien être largement au-dessus de la vile mêlée gouvernementale).
Mr Hees n'a pas hésité, à peine quelque jours après sa prise de fonction, à débouler dans le studio de France Culture dans lequel l'excellentissime Edwy Plenel dénonçait les méfaits de la collusion évidente entre le pouvoir sarkozyste et les grands medias. Une atteinte grave à la séparation des pouvoirs, à la vie pleinement démocratique. Mr Hees est venu derechef indiqué qu'il n'y avait rien de cela à Radio France, que Nicolas Sarkozy l'avait nommé parce qu'il voulait un homme indépendant et compétent. Mr Hees se déplacera-t'il aussi promptement si des intervenants abreuvent
ad nauseum les auditeurs de la logorhée néo-libérale, enfilant perle sur perle ?

Coup de gueule(Télérama n°3092), 18-24 avril 2009, page 13.

LE MONDE BOUGE - Mardi dernier, lors de son audition devant le CSA, un certain Jean-Luc Hees, candidat de l’Elysée au poste de patron de Radio France, se demandait tout haut si l’impertinence était bien utile sur l’antenne de France Inter… Eh bien nous, on ne se demande pas.

Et l’impertinence, bordel !


« Je ne suis pas sûr que les auditeurs de France Inter cherchent l’impertinence », déclarait Jean-Luc Hees, candidat de l’Elysée à la présidence de Radio France, lors de son grand oral devant le CSA, mardi dernier. Quelle tristesse ! « L’irrespect se perd », disait Coluche. Et c’est une mauvaise nouvelle, car c’est ce qu’on a inventé de mieux pour lutter contre le conformisme et la poisse du politiquement correct. Prenons cette fameuse « impertinence » à la racine. « A l’origine, explique la sémiologue Mariette Darrigrand, ce qui est pertinent, c’est ce qui est cohérent avec l’ensemble. Du coup, l’impertinence, c’est ce qui produit la rupture, ce qui casse un processus de pensée. Et par conséquent ce qui ouvre de nouvelles perspectives de sens. » Pourquoi les auditeurs de France Inter ne voudraient-ils pas de cette impertinence-là ? Cette façon de prendre à rebours la langue de bois et la pensée convenue, pour échapper aux lieux communs, déconstruire les clichés et introduire le trouble dans le discours dominant ?


Prenons un exemple au hasard : Stéphane Guillon. Sa chronique, le plus souvent, est impertinente. A l’exception de quelques dérapages, quand il s’en prend au physique de Martine Aubry ou de Christine Boutin. Il est alors au cœur du lieu commun machiste que non seulement il ne dénonce pas mais qu’il nourrit. Provocateur, mais pas impertinent. L’impertinence, d’ailleurs, n’est pas synonyme d’humour, comme semblent le penser ceux qui voudraient la cantonner à quelques espaces bien définis, comme autrefois celui des bouffons. Face au poids grandissant de la communication politique, économique ou commerciale, la radio tout comme l’ensemble de la presse ne souffrent-ils pas aujourd’hui d’un manque cruel d’impertinence ? N’est-ce pas plutôt la connivence avec les puissants de la politique et de l’économie que l’on reproche aujourd’hui aux professionnels de l’information ? « Il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l’école hôtelière. Ils posent les questions comme on passe les plats. » Cette pointe est de Guy Bedos. Elle est incontestablement imper­tinente. Et, pour cela même, salutaire.

Michel Abescat

Texte intégral à retrouver sur : http://www.telerama.fr/monde/laissez-nous-l-impertinence,41667.php

Voir aussi : http://www.telerama.fr/radio/hees-bien-raisonnable,41586.php

vendredi 22 mai 2009

Let's make money

Si je puis me permettre de vous conseiller un film en ce moment de furia people cannoise : "Let's make money" ne vous apprendra peut-être pas grand chose sur les dessous de la mondialisation néo-libérale, mais sait-on jamais. Ca dure environ 2 h (on y entend anglais, allemand, espagnol. VOST conseillée pour ceux qui ne comprennent pas ces 3 langues). Les perspectives sont sombres, si l'on en croit ce député allemand que je "soupçonne" d'être encarté à Die Linke (le parti de gauche d'Oskar Lafontaine). Je pensais à ce concept de barbarie humaine , et puis, non, ça ne pouvait pas s'appliquer là. Et patatras, ce député allemand vous le dit, c'est inéluctable.
Oeuvrons chaque jour pour un autre monde. Yes we can ...

Télérama n°3092, page 57, avril 2009 :
Après "We Feed the World", documentaire évènement sur notre alimentation, le réalisateur Erwin Wagenhofer revient avec "Let's Make Money". Le film suit notre argent à la trace dans le système financier mondial. Ce documentaire impressionnant est le tout premier film à démonter les bases du système libéral et ses conséquences humaines, démographiques et écologiques.

CRITIQUE Télérama bien

Erwin Wagenhofer : la bête noire des néolibéraux de tous poils. Après We feed the world, film-événement sur les dérives peu ragoûtantes de l'industrie agroalimentaire, le réalisateur autrichien continue sa croisade. Dans son collimateur, cette fois, l'argent, le nerf de la guerre. Annonçant la crise des « subprimes », Let's make money démonte un à un les circuits tortueux de la finance mondiale. Des mines d'or du Zaïre au paradis fiscal des îles de Jersey, ce road-movie documentaire prend la forme d'une course-poursuite sur les traces des fonds monétaires internationaux.

Que devient notre pécule une fois mis en banque ? A quoi jouent les banquiers ? A qui profitent les intérêts ? Au fil de sa démonstration, l'ex-journaliste pointe les conséquences concrètes d'une économie démente régie par la cupidité : tramways viennois privatisés, milliards de dollars dormant au soleil, « assassins économiques » missionnés par les pays riches pour saigner le tiers-monde endetté.

Le capitalisme financier, ce concept ô combien abstrait, prend corps, littéralement. On le croyait sans visage et voilà qu'on le croise en personne, sous les traits d'un investisseur autrichien contemplant, depuis l'habitacle climatisé de son 4 x 4, une main-d'oeuvre exotique et bon marché. Des aigles de la finance perchés dans leurs gratte-ciel aux enfants d'Afrique trimant dans les champs de coton, le film dénonce l'inégalité flagrante d'une machine à spolier. D'un plan à l'autre, deux mondes irréconciliables semblent se regarder en chiens de faïence : le « penseur » néolibéral, confit dans le confort d'un palace suisse, et le petit garçon qui fait planer son cerf-volant sur un bidonville de Bombay.

Rien de manichéen, pourtant, dans cette enquête altermondialiste. Rigoureux, synthétique, didactique, Let's make money s'attaque à l'opacité du système complexe qu'il décrit. Pour traquer ses moindres aberrations, Erwin Wagenhofer va jusque sur les terrains de golf de la Costa del Sol, là où la bulle immobilière n'en finit plus de gonfler. Complexes touristiques fantômes, littoral défiguré, ressources énergétiques gaspillées : quelques vues aériennes, accablantes, suffisent à résumer l'absurdité d'un système soi-disant pragmatique.

Subtil jusque dans sa façon de manier l'ironie, le cinéaste filme ses interlocuteurs dans les transports (taxi, avion, train, téléphérique), comme pour se moquer de ces hommes pressés, pour qui le temps reste encore et toujours de l'argent. Mais c'est aussi à nous, citoyens ordinaires des pays riches, que s'adresse Let's make money. Plaidoyer pour une redistribution équitable des richesses, il nous pose à tous cette question existentielle : est-ce qu'être c'est avoir ?

Mathilde Blottière

samedi 18 avril 2009

Hola Rafael ! un gran abrazo !



"J'assiste, fiévreux, à l'agonie du capitalisme, qui ne s'est jamais soucié de l'héritage qu'il laisserait aux nouvelles générations. Aujourd'hui, l'objectif, c'est prendre du fric, le maximum, tout de suite, vivre le plus vite possible, et au diable les lendemains ! Sans doute suis-je inadapté à notre société. J'ai un handicap : je ne crois pas à la consommation, à la culture prédigérée. Je suis un has been !

Un de mes anciens professeurs m'a tancé : ton livre est sans espoir ! J'ai râlé : mais moi, je ne suis ni curé ni politicien. Qui serais-je pour porter un drapeau, dicter des lois, une morale ? Vas-y, toi ! Un romancier n'est pas un curé qui s'adonne aux sermons de pacotille, s'évertue à nous faire croire aux mérites d'un paradis vertueux. Un romancier n'est pas un homme politique qui, tout à sa propre gloire, entonne de fausses promesses, utilise un langage vulgaire. Un romancier n'est pas un psychiatre qui diagnostique le mal et tente de le soulager. Un romancier raconte le monde tel qu'il est, avec sa matière à lui, les matériaux qu'il s'est forgés.

Pourquoi parlez-vous de « livre testament » ?

J'ai 60 ans. Je crains fort que Crémation ne soit mon testament. Un roman sur les folies du XXe siècle, sur nos amnésies, sur l'échec de nos utopies, qui brasse la Bible et le Petit Livre rouge de Mao. Nous avons joué avec nos rêves comme des gamins sans cervelle, bouffant le présent sans songer à l'avenir. Après la chute de Carthage, les Romains ont répandu du sel afin que rien, jamais, ne puisse repousser sur son sol. Qu'avons-nous fait de nos désirs, de nos révolutions, de la lutte des classes ? Le prolétariat n'a plus d'existence parce qu'il est devenu muet. Nous sommes entrés dans l'ère de l'insignifiance. Quelles sont nos utopies aujourd'hui ? Nous avons besoin de penser ensemble pour avancer dans ce monde, d'imaginer une idéologie – un mot qu'il ne faut plus employer ! – pour imaginer nos lendemains. Je suis, et veux rester ce vigneron – de Bordeaux, par exemple, parce que j'aime ce vin-là ! – qui plante des vignes en pensant simplement à ses enfants, à l'avenir. "


Rafael Chirbes, 60 ans, écrivain, espagnol, dans une très belle interview Télérama. Ecrivain à la vision aiguisée. Ecrivain révolté. Ecrivain sans concession. Ecrivain bien loin des pseudos- intellos français des salons parisiens. Une parole vraie, engagée, sincère qui montre le vrai visage de la culture, en tout cas un visage qui me touche.

petite blague africaine

Un prêtre catholique en visitant la jungle s’est perdu et s’est retrouvé nez à nez avec un lion. Effrayé, il dit : « bon Dieu ! Faites que ce lion devienne chrétien ». Et le miracle s’accomplit. Le lion s’agenouille et dit : « Seigneur bénisse ce repas… ». Imagine la suite.

SEDIENGUE IBRAHIM DAGNOGO
Communicateur social
(africain d'Afrique Noire, de ceux dont notre Prez disait à Dakar qu'ils ne savaient pas se projeter dans l'avenir, et vivaient benoîtement dans la brousse .... j'imagine assez bien Benoit XVI Ratzinger dans la situation sus-mentionnée, la capote à l'index)

vendredi 10 avril 2009

L'excité de l'Elysée ...

Après le coup de gueule suite à la panne de l'A 319 présidentiel (Mr le prez, au fait, un avion est un système complexe mécanique, électrique, hydraulique. Un système qui peut tomber en panne, connaître diverses avaries. Celle que vous avez vécu arrive environ 2 fois par mois sur la flotte du groupe Air France), voici le coup de gueule contre ces cochons de députés qui ont rejeté hier en commission mixte le texte liberticide que vous vouliez imposer au pays. Vous aviez déjà tancé Juan Manuel Baroso à l'automne dernier, afin que ce dernier fasse pression sur la commissaire européenne s'occupant du "paquet télécoms" pour retirer des amendements qui venaient d'être votés par le Parlement Européen. Ces amendements vous empêchaient de conserver l'esprit du texte HADOPI. Le parlementarisme ça vous hérisse. La liberté de la presse, ça vous insupporte. Les syndicats et les partis dits de gauche, ça vous met en pétard. Les députés UMP pas godillots, ça vous fait sortir de vos gonds. Les manifestants pacifiques arborant des T-shirts anti-Sarko, ça vous fait péter les plombs. Nousd lisions dans le dernier Canard Enchaîné que "vous aviez la banane mais que la France est au régime". En tout cas, pas au régime sevrage du Sarko-communicant. A la mode Bouteflika, Nicolas, par-ci, Nicolas par-là. Insultant en janvier dernier les chercheurs français avec des propos scandaleux, mensongers et montrant une fois encore votre totale méconnaissance des sujets. Vous êtes inapte à la fonction présidentielle. Gravement névrosé, vous mettez le pays à sac, votre majorité se délite. Vos comportements outranciers exaspèrent. Vous tentez de maîtrisez les médias pour que de cela rien ne se sache, pour apparaître comme le président cool-zen-lexomil des Guignols de l'Info. Les journalistes de France 3 avaient bien apprécié vos propos en coulisse d'une émission de feue la campagne électorale minable de 2007 : narquois ("ça va changer, ça va changer"), méprisant, agressif. Tout cela avait été filmé et transmis à Rue89. Qu'elle ne fut pas alors votre réaction. Il fallait retirer cette vidéo du net, sanctionner les journalistes de France 3. L'affaire fait toujours grand bruit. Depuis, un ex-directeur en chef de rédaction a été molesté par la police dès potron-minet. Intimidations en tout genre (mises en examen multiples de citoyens hébergeant des sans-papiers. Bravo pour la fermeture du centre de Sangatte. Une vraie réussite), déboulé en toute illégalité de la police strasbourgeoise avant le sommet du G20 pour faire retirer des drapeaux accrochés aux balcons. Mais le respect de la constitution, le respect des institutions, la légalité, ça n'est pas franchement votre truc, hein ? non, vous c'est plutôt "qui sont ces connards qui me font chier". Amis de la poésie bonsoir.

Social-démocratie ???

Alors donc cette crise profonde que le système capitaliste traverse serait la preuve de la victoire idéologique des sociaux-démocrates. Mieux vaut en rire. D. Strauss-Kahn il y a peu, le philosophe Alain Finkelkraut ce midi sur France Culture, et d'autres encore, nous le dise : nous vivrions le moment de la défaite du capitalisme thatchéro-reagagnien, et son pendant, la victoire de la social-démocratie. Hi, hi, hi, rions un peu de ces bouffons, hier encore thuriféraires de la pensée crasse pseudo néo-libérale. Hier encore, mettant en oeuvre la dérégulation des marchés financiers (les acteurs majeurs en France étant feu Pierre Bérégovoy, Jean Charles Naouri, énarque prédateur, Laurent Fabius, et Dominique Strauss-Kahn; tous encartés au Parti Socialiste ....). Dérégulation qui a ouvert la voie aux capitalistes avides de toujours plus et de toujours moins. Toujours plus d'argent dans leurs poches sans fond, toujours plus de contraintes sur les salaires et les conditions de travail. Toujours moins d'interventionnisme étatique, de bouclier social. Eh bien non, la social-démocratie, au pouvoir en Europe de l'Ouestdepuis une vingtaine d'années a échoué. Elle a été accompagnatrice de la mutation du capitalisme d'entrepreneurs vers le capitalisme financiarisé. Elle a mis en place le laisser-faire au seul profit des plus riches. Nous vivons la déliquescence douloureuse d'un système pervers, d'un système où la quête de l'argent justifie tout, où l'éthique n'a pas sa place. Où l'on en appelle à l'Etat quand on est en difficulté (le baron Ernest-Sellières en France pour ne citer que lui), et on l'on tente par tous moyens d'échapper à l'impôt, où l'on amasse des sommes astronomiques en appelant à toujours moins d'Etat-Providence. Illustration maintes fois vue du "privatisons les bénéfices/nationalisons les pertes". Les patrons de PME sont de plus en plus nombreux à tancer le MEDEF, vitrine du grand patronat. C'est dire si la situation devient alarmante. La transition vers un autre équilibre sera longue, violente, incertaine. Que l'on ne s'attende pas au pays des bisounours.

La social-démocratie a dans ses fondements accepté la logique du marché tout puissant, en espérant redistribuer les fruits de la croissance (le gâteau aux copains, les miettes aux vilains). Ce dogme de la croissance du PIB a eu tellement d'impact sur nos modes de pensée, nos modes de vie, qu'il est difficile de faire entendre le discours de la nécessaire décroissance.

dimanche 22 mars 2009

Le Vatican en pleine tourmente

Les scandales se suivent, sans discontinuer, depuis des mois : prêtres pédophiles couverts par le Vatican pendant des années, excommunication d'une fillette de 9 ans et de sa mère (au Brésil) après que cette dernière est fait avorter sa fille enceinte de son beau-père suite à un viol, mise en cause répétées du préservatif et de la pilule contraceptive. Tout cela avec des propos profondément scandaleux qui méprisent les victimes du totalitarisme intellectuel de l'institution catholique. Le pape s'autorise à prendre position sur tous sujets et ses propos sont véhiculés par les mass-media mondiaux. Les ministres de Sarko s'affichent ouvertement cathos pratiquants et commentent les propos du dit pape.
Le 21e siècle voit la laïcité et l'héritage des Lumières jetés aux oubliettes. Faut-il que nous soyons à ce point sans repères pour que si peu de réactions se fassent jour hors des cercles de la Libre Pensée, de l'Union Rationnaliste, de la maçonnerie adogmatique, disons pour n'exclure personne, des défenseurs de la laïcité quelle que soit leur appartance au sus-dits cercles ou à d'autres (partis politiques, syndicats, collectifs citoyens). Retour d'un ordre moral abject au vu de 1300 ans de dogmatisme islamique, de 1900 ans de dogmatisme chrétien, de 4000 ans de dogmatisme juif (sans bien évidemement que ces communautés hétérogènes ne soient infectées à 100% par l'intégrisme religieux). Meutres de masses, pogroms, viols collectifs, ont fait partie de l'arsenal utilisé par ces religieux là. Et leur sinistre besogne se poursuit, qui en Afrique en s'opposant aux associations de lutte contre les MST, qui en Amérique du Sud en s'opposant aux associations et gouvernements progressistes. La crise matérialiste aurait pu voir les gens abandonner les mirages de la religiosité contrite, mais foin de cela. La violence véhiculée par ces religions du Livre n'a pas cessé. Sans que les mouvements soient définitivement décrédibilisés, et jettés aux oubliettes de l'Histoire. L'émancipation des peuples n'est pas au programme des prochaines années, ses contempteurs y travaillent. Rien de bien rassurant pour les laïcs.

dimanche 15 mars 2009

Mr Nicolas ne supporte pas les critiques

Mr Nicolas S. ne supporte pas les critiques, ça devient un running gag pas drôle du tout. Dernier coup d'éclat : le voici qui veut révoquer le PDG de RadioFrance. Les motifs ? pêle-mêle : une connivence avec la gauche et les syndicats, la chronique de Guillon sur France Inter, la photo pour une campagne d'Act Up. Pour Mr S. , Jean-Pau CLUZEL est "un fou, qui fait n'importe quoi". Tiens, ç'est beaucoup plus à Mr S. que l'on pense en lisant ces propos calomnieux, et pour tout dire intolérables, à l'encontre d'un PDG de radio publique qui connait son métier, alors que l'autre, là, cet élève médiocre, sur quel sujet peut-il être considéré comme bon élève ? Mais nul doute que grâce à ses nouvelles prérogatives, Mr S. saura rectifier le tir. Le prochain président de Radio France sera sarko-compatible jusqu'au bout des ongles ... elle n'est pas belle la France ? jusqu'où le gros malotru qui nous gouverne va-t'il pouvoir aller sans un sursaut citoyen global. "Tous des veaux" disait le Général. On serait tenter de lui donner raison. Le succès de la dernière manif de février ? l'immense majorité n'avait pas manifesté depuis longtemps, voire jamais. Que disais-je il y a quelques années : attendons que les petits-bourgeois soient touchés par la crise capitaliste et ceux-là se découvriraient en mauvaise posture. Jusque là peu leur importait les centaines de milliers de SDF, les salaires précaires pour plusieurs millions de femmes (surtout) et d'hommes, les lois liberticides, la voyoucratie. Mais voilà que la classe moyenne sent le vent du boulet capitaliste, et l'on se sent tout à coup "concerné". Comme nous ne sommes qu'au début de ce qui ressemble, de mois en mois, à une crise léthale de nos sociétés de consommation, je nous souhaite bien du plaisir en Sarkozie. Still 3 years to go .... my goodness !!!

PS (sans rapport avec ce qui précède, quoique) : et en plus, les Brits nous ont donné une leçon de rugby à XV cet après-midi à Twickenham. What a game ! bravo messieurs les Anglais. Bloody Sunday.

Une alternative marxiste à la crise

Une contribution intelligente, constructive, sur des bases marxistes solides. La Riposte ne ressert pas de vieux plats à la mode soviétique. La Riposte a analysé l'échec du "siècle soviétique" (pour reprendre l'expression de Moseh Lewin), comme tout marxiste sincère se doit de le faire. La bureaucratie est désormais une caractéristique intrinsèque du capitalisme. N'en déplaise à tous ceux qui pense que le système économique actuel est le moins mauvais possible ! nul dogmatisme, mais une analyse des faits, rien que des faits. Qui plus est, le capitalisme est bien plus qu'un système économique. C'est un état d'esprit, ce sont des modes de pensée, des mécanismes psychologiques. L'impact en est visible dans les relations sociales bien évidemment, mais dans la culture également. Il pollue les esprits par uné idéologie de la domination, de l'exploitation sans vergogne, sans limlites, sans éthique. Il pollue les esprits par l'installation de la soumission volontaire à des processus liberticides d'essence néo-néo-fasciste. La résignation des masses est un de ces objectifs avoués. Tous ces attributs ne sont pas seulement visible dans un système de type capitaliste. Ce système a néanmoins trouvé un terreau fertile (d'où sa longévité) dans le mental de la race humaine, qui traîne de vils comportements depuis la nuit des temps. La religion est un autre système, vivant par ailleurs en symbiose avec le capitalisme (particulièrements les multiples églises chrétiennes), et avec tous les autres systèmes d'asservissement de l'homme (monarchie de droit divin, dictature droitière, dictature prétendument de gauche, théocratie). Merci à Mgs Ratzinger de rappeler régulièrement , qui par ses discours, qui par ses attitudes, que son ministère est pourri jusqu'aux tréfonds. Sans parler des millénaristes et autres pseudos-eschatologues de tous poils exploitant le désarroi grandissant des populations.


Commandez la brochure de notre Manifeste sur la crise !

Commandez la brochure de notre Manifeste sur la crise !

La Tendance Marxiste Internationale a publié un important Manifeste, traduit dans une dizaine de langues : Une alternative marxiste à la crise du capitalisme. Il s’agit d’une analyse détaillée de la crise économique et de ses conséquences – mais aussi d’un programme d’action. Face aux mensonges de la classe dirigeante et aux fausses solutions des réformistes, tous ceux qui luttent contre le système capitaliste ont intérêt à lire ce Manifeste et à le diffuser le plus largement possible.

Voici un extrait de ce document : « Par le passé, le banquier était un homme respectable, vêtu d’un costume gris, que l’on supposait être un modèle de responsabilité et qui soumettait les gens à un interrogatoire sévère avant de leur prêter de l’argent. Mais tout cela a changé, ces dernières années. Baissant les taux d’intérêt et brassant de vastes liquidités, les banquiers ont oublié toute prudence. Ils ont prêté des milliards – en escomptant de fortes marges – à des gens qui se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient plus payer leur crédit lorsque les taux ont augmenté. Le résultat fut la crise des subprimes, qui a contribué à la déstabilisation de tout le système financier.

« Dans l’espoir d’éviter une récession, les gouvernements et les Banques Centrales ont alimenté les feux de la spéculation. Sous Alan Greenspan, la Réserve Fédérale a maintenu des taux d’intérêt très bas. A l’époque, on le félicitait pour la sagesse de cette politique. De cette façon, ils ont retardé l’échéance de la crise – mais au prix de la rendre mille fois plus grave lorsqu’elle a finalement éclaté. L’argent bon marché a permis aux banquiers de se livrer à une véritable orgie spéculative. Les gens ont emprunté pour investir dans l’immobilier ou pour leur consommation courante. Les investisseurs ont utilisé la dette bon marché pour investir dans des actifs à plus haut rendement. Les prêts bancaires ont pris des proportions considérables par rapport aux dépôts des épargnants. Les activités douteuses ont été tenues à l’écart des bilans financiers de ces banques.

« Désormais, tout cela s’est inversé. Tous les facteurs qui ont poussé l’économie vers le haut se combinent à présent pour créer une spirale descendante. Le manque de crédit menace de porter un coup d’arrêt sévère à l’économie. Si un ouvrier fait mal son travail, il est licencié. Mais quand les banquiers détruisent l’ensemble du système financier, ils s’attendent à être récompensés. Les hommes aux beaux costumes qui ont fait des fortunes en spéculant avec l’argent des autres exigent à présent que le contribuable les tire d’affaire. C’est une logique bien particulière, que la plupart des gens trouvent très difficile à comprendre.

« Dans les années de croissance, d’énormes profits ont été réalisés par les secteurs bancaire et financier. En 2006, aux Etats-Unis, les grandes banques ont, à elles seules, réalisé environ 40% de tous les profits. Dans ce secteur, les cadres dirigeants sont payés 344 fois plus que l’employé américain moyen. Il y a trente ans, les PDG gagnaient en moyenne 35 fois le salaire d’un ouvrier. L’an passé, les PDG des 500 plus grosses sociétés ont gagné, en moyenne, 10,5 millions de dollars de "compensations" chacun.

« Les banquiers veulent qu’on oublie tout cela et qu’on se concentre sur l’urgence qu’il y a à sauver les banques. Tous les besoins pressants de la société doivent être mis de côté, et toutes les richesses de la société doivent être mises à la disposition des banquiers, dont les services rendus à la société sont supposés être beaucoup plus importants que ceux des infirmières, des docteurs, des enseignants ou des ouvriers du bâtiment. En une semaine, les gouvernements de l’UE et des Etats-Unis ont dépensé l’équivalent de ce qui serait nécessaire pour soulager la faim dans le monde pendant près de 50 ans. Alors que des millions de personnes souffrent de la faim, les banquiers continuent de recevoir des salaires et des bonus faramineux. Ils maintiennent leur style de vie extravagant aux dépens du contribuable. La crise ne change rien à cela. »

Vous pouvez commander la brochure de ce Manifeste (16 pages A4) :

1) En ligne, ICI, au prix de 3 euros l’unité, frais de port inclus.

2) Par courrier postal, en nous envoyant vos coordonnées et un chèque correspondant au nombre d’exemplaires que vous souhaitez (3 euros l’unité) à l’adresse suivante :

La Riposte
BP 80378
75869 Paris Cedex 18

Chèques à l’ordre de « La Riposte ».


La vie sous la droite

Mieux vaut ..... en rire plutôt que d'en pleurer (quoique ....)
(Transmis par Mlle G.)




en rire ? on se demande bien quoi en penser tant les souffrances s'accroissent dans ce pays droitier comme ailleurs.

mercredi 4 février 2009

Le cardinal Ratzinger persiste et signe

oui, le cardinal Ratzinger persiste et signe. Il n'a jamais renié son engagement dans les jeunesses hitlériennes quand d'autres jeunes allemands s'engageaient dans une lutte contre le régime national-socialiste. Alors donc, le pape catholique a-t'il prévu de ré-intégrer dans l'Eglise Catholique Apostolique et Romaine de fieffés révisionnistes, 4 excommuniés depuis 1988. Ceux-là non pas plus que Ratzinger n'ont renié leurs positions passées. On pourra citer ce cardinal à l'encontre duquel l'Etat Allemand a lancé une procédure d'enquête pénale. Mgr Richard Williamson, l'un des évêques intégristes a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien diffusé par la télévision suédoise : "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz", a-t-il assuré.
Eh oui, nous sommes en 2009, et les vieux fantômes anti-sémites sont toujours là, bien vivants, en Europe, au Proche-Orient, au Moyen-Orient. Jamais la lutte contre ces pauvres types malfaisants ne devra cesser, car jamais ils ne cesseront leurs déclarations scandaleuses, leurs actions délictueuses La disparition progressive des survivants de la Shoah ne pourra qu'aggraver les difficultés de la tâche. Il sera bientôt impossible de s'appuyer sur des témoignages. Seuls subsisteront les archives, mais le combat sera très difficile. L'impact du témoignage de survivants est bien plus important que celui des historiens.
Quand on connait le rôle joué depuis le IIème siècle dans le développement de l'anti-sémitisme par les autorités chrétiennes, on se dit que , oui, définitivement oui, l'Eglise Catholique est une abomination de l'Histoire.

Pour aller plus loin :
* Corpus Christi, l'origine du christianisme, l'apocalypse : série documentaire de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur.
* Blogueur Mediapart : http://jeanpaulyveslegoff.over-blog.com/article-20806341.html

samedi 31 janvier 2009

Un Je, des jeux ...

Enième crise de colère du président de la république : conspué par des manifestants lors de voeux présentés le 12 janvier dernier à Saint-Lô aux personnels de l'Education Nationale, sa réaction fut vive. Fidèle à lui-même, il a donc demandé et obtenu l'éviction du directeur départemental de la sécurité publique et du préfet de la Manche. "Je veux ... le roi dit nous voulons". Lors de ce discours, on a compté des dizaines de "je". Môssieur Sarkozy ne supporte pas la critique. On embastille donc à tour de bras les malotrus qui osent arborer qui un T-shirt, qui un badge, qui une banderole, qui osent manifester leur colère face aux effets des contre-réformes imposées au pays. Cela avait commencé il y a quelques années au quartier des Halles quand ce petit môssieur avait fait arrêté par la police et fait comparaître en "comparution immédiate" devant un tribunal, un pauvre SDF dont le seul crime avait été de proférer quelques noms d'oiseaux à l'encontre du ministre de l'intérieur venu là en visite. Car le ministre aimait les visites, sauf lorsqu'un risque était connu. ON l'a vu lors de sa campagne présidentielle reculer devant l'obstacle lyonnais et invoqué une pitoyable excuses d'avion en retard qui avait empêché la visite du candidat Sarkozy. Le 19 janvier, un professeur d’histoire de Cherbourg, militant FSU et RESF (Réseau éducation sans frontières), a été placé en garde à vue à St Lô pendant quelques heures, suite à la visite mouvementée du chef de l'Etat le 12 janvier. FSU/RESF est une casquette qui vous met plus que d'autres dans le collimateur de l'appareil répressif de l'Etat.
A regarder l'expression de son visage quand il a prononcé il y a quelques semaines le fameux "désormais, avec le service minimum, quand il y a une grève en France, cela ne se voit plus" , on ne pouvait qu'être révolté. Mépris, suffisance, arrogance. Le nabot aura sûrement déchanté ce jeudi 29 janvier 2009 à la lecture des rapports de police : on a vu une mobilisation comme rarement la France en a connu. Secteur public, secteur privé, retraités, tous dans la rue. Grandes villes, villes moyennes : participations records aux manifestations. A en croire le premier ministre Fillon, simple faire-valoir en Sarkozye, les français ne comprenaient pas la situation. Là aussi, les petits sourires de Fillon étaient particulièrement expressifs mercredi soir lors du journal de 20h de France 2. Il se permit même d'admonester David Pujadas qui avait eu l'outrecuidance de suggérer que les banques étaient en partie responsables de la grande crise capitaliste que nous vivons. Télé Sarkozy,radio Sarkozy, presse écrite Sarkozy : tout est pourtant bien orchestré. L'auto-censure fonctionne bien. On hésite pas à employer la manière forte pour intimider un journaliste (cf les conditions d'arrestation scandaleuses de l'ex-patron de la rédaction du quotidien Libération). Cela suffira-t'il à contenir la colère du pays ? il est permis d'en douter.


Liens internet :
* http://www.lepoint.fr/actualites-politique/sarkozy-chahute-a-saint-lo-une-deuxieme-mutation-apres-le-prefet/917/0/311613
* http://www.millebabords.org/spip.php?article10080
* http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200905/sarkozy-chahute-prefet-mute_183240.html

lundi 26 janvier 2009

Modeste hommage à François « Forain » Verdier


François Verdier, radical-socialiste et franc-maçon, comme Jean Moulin, chef des MUR (Mouvements Unis de la Résistance) de Toulouse (Région R4), fut arrêté par la Gestapo lors d’une rafle dans les milieux de la résistance toulousainne le 13 décembre 1943. Torturé, supplicié, il fut finalement abattu en forêt de Bouconne le 27 janvier 1944. Sans avoir parlé, comme Jean Moulin.

Une stèle commémorative a été bâtie à l’endroit de son exécution (celle-ci fut peut-être commise en plaçant une grenade à main dans sa bouche, sans certitude historique définitive). Chaque année, sa famille, des anciens résistants, des représentants de l’Etat se retrouvent là pour honorer la mémoire de ce grand résistant, républicain, courageux, qui dut faire face à une terrible agonie. Chaque année, un orateur nouveau prononce un discours, qui ne doit pas se limiter à la seule dénonciation des crimes de la Gestapo. Les mêmes méthodes, les mêmes crimes de guerre, les mêmes manquements graves aux valeurs humanistes, furent répétés, dans les décennies qui ont suivi la libération de la France. Militaires français en Algérie et Indochine françaises, militaires sud-américains ou américains en Amérique du Sud (dont nombre d’entre eux ont été formés à la contre-guérilla par le Général Aussaresses à Fort Bragg - QG des forces spéciales américaines, ou à Manaus - Centre d'instruction de la guerre dans la jungle). Les leçons de la bataille d’Alger n’ont pas été oubliées. Des escadrons de la mort formés sur le modèle de ceux de Massu séviront au Viet-Nâm et dans l’Amérique du Sud fasciste des années 60/70/80.

François Verdier n’a pas été oublié, malgré les années, malgré les disparitions progressives de ses camarades de Libération. Il nous montre que l’idéal de justice et de vérité mène sur des chemins terribles, suscite en réaction l’exaltation des forces réactionnaires et l’expression de la barbarie humaine.

Paix à ton âme, François.


Sources à consulter :