samedi 3 octobre 2009

En mémoire de Mehdi Ben Barka


A lire pour ceux qui croit encore que ce pays est une démocratie :

Le parquet de Paris a annoncé vendredi avoir demandé de suspendre la diffusion de l'émission de mandats d'arrêt lancés contre quatre responsables marocains dans l'enquête sur la disparition en 1965 à Paris de l'opposant et syndicaliste marocain Mehdi ben Barka, "dans l'attente de précisions demandées au juge d'instruction", a indiqué le cabinet du procureur. Le ministère public a précisé que ces précisions avaient été demandées par Interpol. "En effet, Interpol a demandé ces précisions afin de rendre les mandats d'arrêt exécutables. Sans ces précisions, ils sont inexécutables", a dit le cabinet du procureur. Il s'agit de permettre l'identification des personnes visées, dit-il.

Me Maurice Buttin, qui défend la famille Ben Barka depuis 1965, soupçonne une intervention politique pour empêcher un différend diplomatique entre la France et son ancien protectorat. "Le parquet bloque de nouveau la situation. Ca prouve comment les choses marchent en France. Alors qu'on veut supprimer le juge d'instruction au profit du parquet, on peut être très inquiet pour la justice", a-t-il dit.

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On est forcés de s'associer au ténace Me Buttin (d'une toute autre trempe que les hyper-médiatisés Me Gilbert Collard et Vergès. Un haut le coeur en lisant dans le dernier numéro de la Revue Française de Généalogie, un encart sur les origines des patronymes des grands avocats français du XXe : on mélange Me Robert Badinter, Me Soulez-Larivère et Me Gisèle Halimi, avec les Collard et Vergès !!!! ah bon, parce que défendre Pol Pot, Klaus Barbie, courir les plateaux télés, ça fait de vous un grand avocat ???). Oui Me Buttin a plus que raison d'être inquiet sur le sort fait à la Justice par la Sarkozye. Me Badinter, conscience morale, a depuis deux ans dénoncé les dérives de Sarko et ses affidés. Non que la Justice sous Chirac ait été une référence, mais force est de constater que Sarko met en pratique les menaces proférées durant la campagne de 2007 (voir à ce sujet l'opus de Serge Portelli), et que la Justice, les enseignants, les chercheurs, l'hôpital public, l'audiovisuel public subissent les foudres du névrosé Sarkozy. On a voulu nous faire croire que celui-ci était cool-zen-lexomil, et habitait sa fonction de président. Billevesées !!! Même devant des évidences (eg la remontée de bretelles à l'encontre de la pourtant très docile Arlette Chabot), le pouvoir nie que Sarko pète les plombs à longueur de semaines et qu'il est visiblement totalement inapte à exercer la fonction de Président de la République. L'appareil répressif de l'Etat est donc prié de rentrer en mode ébullition, écrasant les oppositions. Destitution du monarque en toute urgence !!! jusqu'à quand nos libertés individuelles et collectives vont-elles pouvoir se réduire sans un sursaut collectif ? la crise économique actuelle devrait être un moment de solidarité et d'opposition à la droite néo-fascisante. Les atteintes aux principes démocratiques n'ont jamais, et de loin, été aussi prégnants en ce pays que depuis les "évènements d'Algérie". Alors que les témoins disparaissent, le devoir de mémoire est sur le chemin critique. Sarko défend le même modèle que ses prédécesseurs, et alors que les commanditaires de l'assassinat de Ben Barka sont morts et enterrés, il n'hésite pas à téléguider le parquet pour que l'affaire reste en l'état. Pas de procès, pas de Justice, pas de démocratie. Le soutien officiel au putschiste Camara en Guinée participe de cette même volonté de faire perdurer la Francafrique, dont les Africains ne veulent plus et ce depuis longtemps. Néo-impérialisme avez-vous dit ...

Soutien officiel après les massacres de Conakry ! Balkany a reçu en effet les putschistes guinéens à Paris. Continuez les gars, les barbouzards de tout poil (marocains de feu Hassan II, guinéens du médiocre capitaine Camara, etc ...).

Du moment que les financiers de la campagne de Sarko, vendeurs de canons en tête, se régalent, tout va pour le mieux. Nommer le PDG de VEOLIA, officine privée, à la tête d'EDF, ben voyons mon colon, pourquoi se gêner ? il suffit juste de le déplacer dans l'organigramme de Veolia, et le tour est joué. Comme Poutine, premier ministre, qui dirige de fait la Russie, ledit Henri Proglio va continuer à diriger de fait Veolia alors que sa future position de président du conseil de surveillance ne lui donne pas de telles prérogatives.