dimanche 27 février 2011

transhumanisme : un avatar fasciste

A l'occasion de l'émission "les grosse têtes au carré" (France Inter, 25 février 2011 c'est non sans effarement que j'ai entendu parler du transhumanisme. Il s'agit d'un courant de pensée, porté par des "intellectuels", des "scientifiques de renom" qui visent à utiliser les biotechnologies (biologie moléculaire, nano-technologies, etc ...) afin de créer un homme nouveau ("posthumain" dans le langage de ce groupe de dangereux fascistes). Il s'agirait de rompre avec les limites actuelles de l'être humain afin de s'adapter à un monde, qui, de part les dégradations multiples engendrées notamment par le système économique dominant (le capitalisme) va devenir invivable (pollutions majeures de l'eau, de l'air, des terres). Au lieu de prôner un changement radical de système économique, de pratiques individuelles et collectives, afin de devenir économes, solidaires, respectueux de l'environnement et actif dans sa restauration en un état sain, nos amis transhumanistes souhaitent poursuivre la marche actuelle du monde. A leur yeux, la recherche par tous moyens de la croissance du PIB et ses dégâts collatéraux, ne pourrait être remise en cause. Pour survivre dans un monde de plus en plus hostile, bienvenue dans le remake du l'île du Dr Moreau : on envisage de sélectionner les cellules et embryons (pour générer une pseudo-humanité vigoureuse aux capacités décuplées), d'y intégrer des gênes non humains. Conscients des réticences de la population mondiale face à ce projet scientiste et crypto-eugeniste, nos amis transhumanistes veulent modifier nos regards afin que l'on accepte leur projet. Quels moyens ces gens amoraux seraient-ils susceptibles d'utiliser ? nul ne le sait.

Définitions du transhumanisme par l'Association transhumaniste mondiale :
«
  1. Le mouvement culturel et intellectuel qui affirme qu'il est possible et désirable d'améliorer fondamentalement la condition humaine par l'usage de la raison, en particulier en développant et diffusant largement les techniques visant à éliminer le vieillissement et à améliorer de manière significative les capacités intellectuelles, physiques et psychologies de l'être humain.
  2. L'étude des répercussions, des promesses et des dangers potentiels de techniques qui nous permettront de surpasser des contraintes inhérentes à la nature humaine ainsi que l'étude des problèmes éthiques que soulèvent l'élaboration et l'usage de telles techniques. »
La conceptualisation du transhumanisme débute dans les années 1960, mais le mouvement se dit héritier des courants de pensées de l'Antiquité (vieille technique moisie et usée jusqu'à la corde : revendiquer un lien, une filiation ancienne) et des Lumières.

Sous couvert d'améliorer notre condition humaine par l'éradication de la pauvreté, de la maladie, de la famine, etc, sous couvert de l'utilisation de la raison, de la science et des techniques dans un but de progrès pour l"humanité, il s'agit de vouloir contrôler, maîtriser. L'approche est résolument fasciste à mon sens, tout autant qu'illusoire (s'affranchir des contraintes du corps physique par des moyens technologiques). Nulle place ici pour la critique du désordre économique mondial et de l'injustice, de l'arrogance du pouvoir. Nulle place ici pour le libre arbitre et la liberté de conscience. Il faut "contrôler" , "maîtriser" son existence, ses états de conscience. Le projet est bien consubtantiellement fasciste. Il pose de profondes inquiétudes éthiques. On ne sera pas surpris d'apprendre que la vaste majorité des transhumanistes est matérialiste et adepte du libéralisme anglo-saxon.

On savait l'humanité face à une perte de ses repères, naviguant dans un flou comportemental, et moral. Nous voyons avec les transhumanistes que d'aucuns n'ont pas abandonné l'idée de l'homme nouveau, du sur-homme bâti contre son gré . Je doute que dans le monde que ces gens nous prépare il y ait quelque place que ça soit pour la créativité artistique, pour les non-blancs (ceux qui ne se projettent pas dans l'avenir, cf le discours de Dakar lu par N. Sarkozy et écrit par H. Gaino).