mercredi 13 juin 2012

Ni-ni ou la fin de droite prétendument républicaine


Le bureau politique de l'UMP a donc décidé de la stratégie de l'UMP piur le 2nd tour des élections législatives : le ni-ni ! ni alliance avec le FN (on verra), ni appel au vote PS/EELV en cas de 2nd tour FN/PS ni retrait du candidat UMP en cas de triangulaire FN/PS/UMP avec un candidat UMP en 3e position. Voilà donc le front républicain (qui de toute l’histoire n’a jamais été appelé et formé que par la gauche, et ce  pour faire face aux diverses formes de fascismes) passé à la trappe.
Les électeurs de gauche ont soutenu Jacques Chirac en 2002, et celui-ci a gouverné comme s’il avait été par son camp. Mais aujourd’hui, l’UMP n’a en cure. Courrons derrière le FN  puisque c’est électoralement payant (surtout au niveau local car nationalement, le fusil Sarkozy fut un fusil à un coup).
Le PS a lui clairement toujours appelé à faire barrage au FN, faut-il le rappeler.
Le ni-ni est sûrement ce qu’attend l’électorat de droite, mais est-ce cela la dignité de la politique ?

Source yahoo.fr :
Dès dimanche soir, Nadine Morano, en ballottage difficile et qui a échappé à la 'liste noire' de Marine Le Pen, avait appelé les électeurs du FN à se reporter sur sa candidature sans "aucun état d'âme". Elle réitère ses propos dans l'hebdomadaire d'extrême droite Minute.


La droite républicaine n'existe plus en France, a estimé pour sa part le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, au lendemain de la décision par l'UMP de ne pas soutenir la stratégie PS de désistement réciproque contre le FN au second tour des élections législatives.
"Cette droite républicaine, qui aujourd'hui n'existe plus, n'a plus de clarté idéologique, n'a plus de principes, n'a plus d'ordre, qui est dans la confusion absolue, et qui est en train de tomber dans le piège que lui tend Marine Le Pen, d'un côté on ne condamne pas le Front national, et de l'autre coté on subit les listes noires", a-t-il dit sur Europe 1.

vendredi 8 juin 2012

Une belle lettre de Phlippe TORRETON adressée à Jean FERRAT

Une très belle lettre de Philippe TORRETON à Jean FERRAT :

Jean,
J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Entraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c'est sacré !

Pardon te t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave!

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir,

celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons,

celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes,

celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés,

celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers,

celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux,

de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l'essentiel...

Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas?

Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France. Écris nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent !

Jean, l'huma ne se vend plus aux bouches des métros, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs...

Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu...

Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde...

Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".

Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s'endetter il s'endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite... Finies les jacqueries!

Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade...

Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés...

Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts...

Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai...

Je t'embrasse.

Philippe Torreton

vendredi 1 juin 2012

Le changement, c’est maintenant ?


Espérons que le nouveau quinquennat sera très différent du précédent. Il fut, à l’image de la campagne présidentielle, indigne, et rempli de mensonges éhontés (non que le mensonge politique soit la propriété de la droite, mais ministres, députés, et président UMP ont accumulé la propagande la plus infâme), sécuritaire (mais sans résultats sur le terrain). Que désormais la droite revienne à ses critiques éculées et d’une malhonnêteté intellectuelle rare, c’est pitoyable mais attendu. Dire que François Hollande serait le candidat d’un camp, alors que Sarkozy fut celui de l’UMP durant tout le mandat ! dire que la gauche est angélique sur les questions de sécurité et de justice, alors que l’abrogation de la réforme sur le droit des mineurs ne revient pas à exonérer les jeunes délinquants mais à rétablir des tribunaux avec des magistrats compétents et un juste équilibre entre travail de prévention et punition adaptée.  L’UMP a beau dire n’avoir jamais conclu d’alliance avec le FN, cela ne tient pas la route. Charles MILLON a tenu le conseil régionale Rhône-Alpes en s’alliant avec le FN. Il y a de plus, dans le discours, l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre la « droite populaire » et le FN jeanmarinesque. Christian Vaneste aurait été exclu de l’UMP nous a-t-on seriné (Sarko, Coppé) : c’est faux !
La finance mondiale aurait été régulée par Sarko et les paradis fiscaux mis hors de nuire (Sarko l’a dit à plusieurs reprises, histoire de faire président du peuple) : rien n’est plus faux. Ca ne sont pas les mesurettes applicables en 2013 qui changeront quoi que soit.
Sarko a foulé aux pieds les valeurs républicaines et les institutions (dont il était constitutionnellement le garant), tout en clamant, la main sur le cœur, qu’il n’y avait pas plus républicain que lui. Présomption d’innocence bafouée (cf les affaires Yvan Collona et Dominique de Villepin), critiques de décisions du Conseil d’Etat, multiplications des fichiers de police, pressions sur les patrons de presse, mépris de la presse internationale, mépris des dirigeant européens (tout le monde était nul du temps de Sarko, de Merkel à Obama en passant par Cameron et le gouvernement Fillon, sauf lui).
La poissonnière Morano nous dit (éléments de langage de l’Elysée) que si le PS emporte les législatives, nous serions plus en démocratie avec les grandes villes, les conseils généraux, les régions, le Sénat, l’Assemblée Nationale, le président. Doit-t’on rappeler à Morano que tous ont été portés au pouvoir par le peuple à travers le suffrage universel (sauf les sénateurs). Donc pour Morano, quand le peuple décide de voter à gauche dans les grandes villes, dans les cantons, dans les régions, aux législatives et à la présidentielle, c’est un déni de démocratie !
Sobriété, dignité, respect du peuple : nous étions loin du compte de 2007 à 2012.