jeudi 4 mars 2010

Sarko hait et refuse les contre-pouvoirs en France

Discours sur l'entrée en vigueur de l'article 61-1 de la Constitution

Conseil Constitutionnel, lundi 1er mars 2010

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Mais que le Conseil constitutionnel ait intérêt pour l’accomplissement de sa mission à être riche d’expériences diverses et en particulier de celles de personnalités ayant exercé de hautes responsabilités politiques ne doit pas conduire à l’ériger en une sorte de contre-pouvoir politique. Autant la séparation des pouvoirs est indispensable à toute démocratie, autant la notion de contre-pouvoir est étrangère à notre conception de l’Etat et de la République. Je le dis parce que cette réforme, je l’ai profondément voulue, notre Etat de droit y gagnera ; mais elle est difficile, elle est complexe et elle doit être mesurée à l’aune de l’état d’esprit qui est celui de chacun d’entre nous.



Ainsi donc, quand il dit "la notion de contre-pouvoir est étrangère à notre conception de l’Etat et de la République", le "nous" serait la voix du peuple ? j'y vois surtout la voix de la Sarkozye qui promeut une vision spécieuse de la République qu'elle contribue à affaiblir jour après jour. Comment peux-t'on accepter que le Président rejette le contre-pouvoir du Conseil Constitutionnel ? "tout le monde à ma botte", voilà la pratique sarkosyste. Tu t'élèves contre moi, tu critiques ma politique, et zou, direction le purgatoire. Si ça n'est pas un authentique pratique fascisante, que l'on m'explique ce qu'est le fascisme, et que sont les valeurs républicaines.

Derniers exemples en date (26 mars 2010) :
1) un gendarme, chef d'escadron, contrôleur de gestion, et chercheur-associé au CNRS (son statut de fonctionnaire lui permettant une activité annexe dans le domaine de la production intellectuelle) vient d'être radié des cadres par un décret signé du Président de la République. La faute de Jean-Hugues Matelly ? avoir écrit en collaboration avec deux autres chercheurs, dont l'excellent Laurent Muchielli, un article scientifique critiquant la réforme police/gendarmerie voulue et imposée par Sarkozy. Voilà donc l'ex-pandore prêt à rejoindre la liste des chômeurs inscrit à Pôle Emploi, pour avoir usé de son sens critique, pour avoir parlé là où tant se taisent, se soumettent (lisez et relisez "Le Discours de la servitude volontaire" rédigé en ... 1549 par E. de la Boétie). On n'est finalement pas si loin du traitement de l'ex-ministre nord-coréen des finances, Pak Nam-ki, arrêté lors d'une réunion du parti, et subséquemment fusillé pour être avoir été rendu responsable de l'inflation. L'association Gendarmes & Citoyens indique : "Cette décision, qui suit directement les dernières élections, ne peut être qu'un acte politique en forme d'avertissement du pouvoir à l'égard de la communauté des gendarmes." On ne saurait être plus clair. Vive la République !

2) Deux employés de l'entreprise qui dirige le site internet de l'hebdomadaire « Le Journal du Dimanche » ont été licenciés pour la part qu'ils ont prise dans la propagation de la rumeur affirmant que le président français Nicolas Sarkozy et sa femme avaient l'un, une maîtresse et l'autre, un amant, a rapporté vendredi le quotidien en ligne MediaPart. « Le JDD étudie toutes les suites à donner à cette affaire, afin d'obtenir réparation du préjudice causé à sa crédibilité et à celle de tous ses journalistes », conclut le journal. Ooooooops ....

Liens :
* http://www.elysee.fr/documents/index.php?mode=list&cat_id=7&lang=fr
* http://mobile.lemonde.fr/societe/article/2010/03/26/la-radiation-d-un-gendarme-nourrit-le-ressentiment-vis-a-vis-de-l-executif_1324610_3224.html

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