mercredi 1 octobre 2008

Les Etats-Unis Socialistes d'Amérique ....

Mais dans quelle état de confusion idéologique ce monde est-il tombé ? d'après le Monde Diplo, mon agriculteur bio colombien favori, et d'autres s'exprimant en Europe ou aux Etat-Unis, le fait de prendre dans la poche des contribuables pour renflouer des établissements bancaires sous le coup de quasi faillite serait une mesure "socialiste". Oh là, mais relisez vos classiques ! tout ça ne contient pas une once de socialisme (socialisme du 19e, du 20e ou du 21e siècle). Les motivations du clan Bush, des pseudos-travaillistes UK (caisse d'épargne) et du Benelux (banque Fortis), ne sont aucunement inspirées par des lectures socialistes de la situation mondiale du capitalisme financiarisé devenu quasi incontrôlable. Il s'agit pour tous ses beaux messieurs en cravate de faire un enième énormissime cadeau à leurs copains coquins, tous empêtrés dans les crises des crédits immobiliers à risque, des LBO (Levereage Buy Out) et autres hedge funds. Ces messieurs ne veulent pas se résoudre à voir dans les évènements récents, les prémices d'une crise létale du capitalisme dévoyé."Cash for trash" that's what it is. Quelle honte de proposer un plan Bush/Paulson prêt à gaspiller 700 milliards de dollars pour payer les pots cassés de banquiers avides et corrompus. Nationalisation sans compensation : voilà la seule mesure socialiste à appliquer. Que ces beaux messieurs qui ont tant profité de la crédulité, de l'avidité, de la cupidité de tant de "petits" épargnants qui ont cru bon donner leur argent à ses fumistes de banquiers : la retraite part en fumée, le plan de financement des études du gamin part en fumée, etc ... mais puisque le rêve américain était tant lié à cet attrait pour la réussite sociale, que tous ces gens assument leurs convictions capitalistes. Que personne ne leur viennent en aide. Qu'ils en crèvent de leur capitalisme prédateur, impérialiste, petit-bourgeois, aliénateur. Ils ont tant haï les politiques keynesiennes qui ont donné des périodes durant lesquelles l'Etat américain fut de loin le plus interventionniste, durant lesquelles les impôts divers étaient aux taux réels les plus élevés, durant lesquelles le progrès social fut possible et l'économie la plus florissante : il faut rétablir les faits et non se laisser bercer par les historiens ou politiciens révisionnistes qui éructent à toute hausse des impôts fusse à des fins de redistribution, de politique sociale et culturelle volontaristes et non idéologiques.
Qui dispose aujourd'hui des outils de compréhension de cette crise ? est-on citoyen si l'on se contente de vilipender les margoulins qui ont dilapidé l'argent des épargnants, qui se sont octroyé des rémunérations scandaleuses ? Les marxistes eux sont bien équipés intellectuellement. Ils analysent depuis plus de 150 ans le système capitaliste. Eux ne sont pas surpris ni désemparés face à la crise majeure actuelle. Combien de tant va t'il encore falloir subir les réalités cyniques du "nationaliser les pertes, privatisons les profits" (Mais que fit notamment le gouvernement de Gordon Brown : il nationalisa les créances douteuses et transféra à la banque privée espagnole Santander les actifs "sains")? combien de temps avant une conscientisation des masses ? combien de temps avant que les hommes et les femmes refusent que d'autres fassent des choix pour eux (sur les plans politiques, consuméristes, culturels, informationnels) ? combien de temps avant que les hommes et les femmes refusent les multiples chaînes de leur aliénation ? combien de temps avant que les hommes et les femmes expulsent leur part d'animalité et se relèvent, hommes et femmes libres, responsables de leurs choix, de leurs actes, de leurs destins ? combien de temps ? Les maçons nous rappelent que lorsque le temps s'assombrit, que les ténèbres de l'animalité étalent leur sinistre emprise le monde entier, ceux qui sont lucides se doivent d'afficher plus ouvertement leurs convictions humanistes. Que ces mesieurs et dames se reconnaissent et agissent. Je n'ai pas la prétention d'être suffisament évolué pour me joindre efficacement à leur juste combat pour l'émancipation, pour l'élévation morale et spirituelle de l'ensemble de la race humaine. Mais que l'on ne se trompe pas, le moment est extrêment grave. L'élection d'un Nicolas Sarkozy pour le petit pays qu'est la France, la récupération des thèses de l'extrême-droite, constituaient un changement de cap brutal vers l'animalité, la brutalité, le cynisme, l'immoralité , l'amoralité même, le mensonge d'Etat comme mode de fonctionnement (cette pratique du mensonge d'Etat n'est par récente, ici comme ailleurs, elle n'en est pas moins abjecte et inacceptable). Ce moment de mai 2007 était, je l'avais pressenti comme tant d'autres, un moment de basculement, non point de rupture comme il fut prétendu. Mais ce basculement vers les ténèbres politiques, vers l'avillissement de plus en plus prégnant (mass-media, cinéma, littérature, musique, consommation). Ne rejetons pas pour autant sur les autres (Bush, sarkozy) ce qui est de notre responsabilité à chacun. L'examen de conscience sera d'autant plus douloureux qu'il sera retardé par mièvrerie, couardise, fanéantise.

(ébauche à compléter).

Pour aller plus loin :
* NY Times : http://www.nytimes.com/2008/09/22/opinion/22krugman.html, Paul Krugman , 21 sept. 2008.
* Business Week, http://www.businessweek.com/magazine/content/08_31/b4094036650513.htm?chan=top+news_top+news+index_top+story
* Democracy Now (réseau d'information alternatif aux US), http://www.democracynow.org/2008/9/25/cash_for_trash_personal_junk_in
* Le Monde Diplomatique , Octobre 2008, "Sauver les ban,ques du désastre, Le jour où Wall Street est devenu socialiste", Frédéric Lordon (économiste)
* La Riposte : http://www.lariposte.com/La-crise-du-capitalisme-mondial-1086.html

Aucun commentaire: