vendredi 13 juin 2008

Barack Obama , une alternative au bushisme ? une bouffonnerie de plus

A l'attention des naïfs français, ou de tout ceux ayant perdu leur sens critique sous les feux croisés des mass-media, qui voient en Barack Obama une réelle alternative au post-bushisme, alors qu'il n'est qu'un représentant de plus de l'establishment nord-américain et spécialiste du louvoiement dans le cadre de la soumission aux grands lobbys et aux sondages d'opinion, je dis ceci :
N'espérez rien pour les défavorisés américains, pour la paix au Proche et Moyen-Orient, pour la démilitarisation à l'échelle mondiale, pour une politique sociale volontariste. Rien ne sert de sauter comme un cabri en criant "Obama, Obama, Obama" (cf ces foules américaines en liesse lors des discours lénifiants du candidat à l'investiture du parti démocrate). Le progrès social n'est pas pour demain. Soyez fidèles à vos valeurs, poursuivez votre chemin, ne soyez pas touchés par l'écume des jours. Les forces de l'oppression sont multi-formes, puissantes, organisées, mais si faibles face à un soulèvement populaire. Celui-ci devient chaque jour plus improbable à mesure que la résignation gagne les esprits (un tel soulèvement ne serait souhaitable que lorsque serait atteint un certain niveau de conscience collective, faute de quoi toute révolution populaire est vouée à l'échec, gangrénée par les bassesses humaines et les forces réactionnaires). Les luttes sociales ne mobilisent guère. Le fameux slogan "ça ne sert à rien" est bien ancré dans les esprits. On entend ici ou là des plaintes mais si le pseudo-citoyen ne se mobilise pas, il devrait se contraindre au silence, par respect de lui-même et des autres. Non pas se soumettre, mais consciemment prendre en compte ses petits renoncements propres, et se mettre en retrait, en attendant un sursaut individuel.
Il ne suffit pas, loin s'en faut, que la Nature vous fasse naître noir de peau, pour que vous soyez doté de telle ou telle qualité attribuée par l'inculture mondialisée aux Noirs. Condoliza Rice est noire et femme : son visage dur, son verbe belliqueux, ses rictus mals maîtrisés (à mettre en regards des TOC de notre Président ...), sa présence dans le cabinet probablement le plus réactionnaire de l'Amérique d'après-guerre : tout cela dénote la proximité avec l'homme blanc appeuré qui foisonne de nos jours, comme dans les temps anciens (peur des Indiens, peur des Noirs, peur des Arabes, peur des Juifs, peur de sa voisine lesbienne, de son cousin socialo-marxiste, de sa collègue de bureau punk, de son frère transsexuel, peur des pitbulls, des vaches à cornes, des cochons sauvages ... oooooooops). Que peuvent attendre les afros-américains de Ms Rice ? plus de coups portés à la communauté, toujours autant de pauvreté financière, d'impossibilité d'obtenir les mêmes chances qu'un blanc (éducation, espérance de vie, accès aux classes sociales supérieures).
Hillary Rodham Clinton était elle une meilleure candidate démocrate ? là encore, la génétique qui vous fait femme physiologiquement parlant, ne vous garanti aucune des qualités généralement accordées, attribuées, par la gent masculine patriarcale (ouverture d'esprit, compassion, esprit maternel, ... en tant que non-machiste j'ai du mal à retrouver les clichés en cours). Trouvez-vous Mrs Clinton féminine ? moi non. Cela ne m'aurait évidemment pas empêché de la soutenir si elle avait été une candidate intègre, convaincante (peu importe les traits physiques; peu importe les orientations sexuelles, les choix religieux, tant que la séparation personne publique/privée est strictement respectée). Elle est politicienne jusqu'au bout des ongles : aussi démagogue que son alter-ego Obama, outrageusement agressive, commerciale à deux balles. Elle a apporté son soutien "plein et entier" à Mr Obama le 7 juin dernier, après lui avoir asséné de rudes coups (bas en général), accumulé les petites phrases assassines afin de détruire ce concurrent, et ce, durant toute la campagne des primaires/caucus. Quel crédit apporter à de telles personnes ? alors qu'elle avait échoué à mettre en place une couverture maladie universelle, dont tant d'américains auraient besoin, lors de la présidence de son volage de mari, elle nous ressert le même plat lors de sa campagne. Elle avait depuis cette époque du pouvoir tourné casaque et fait ami-ami avec les puissances de l'argent qui haïssent tout système "socialiste" (si l'on vous traite de "socialiste" aux US, ne vous trompez pas, c'est aussi insultant que "French". Le French bashing n'a pas encore disparu. Une des attaques favorites des républicains, dont leur chef Karl Rove fut le grand instigateur, de la campagne 2004 à l'encontre du candidat John Kerry, était, outre "flip-flopper" ressassé à l'envi par Fox News, "the french").
Barack Obama amorce un virage en se conformant au moule afin d'être élu. Ici non plus, de ce côté de l'Atlantique, pas de rupture (sauf dans les slogans). "we stand up with Israël, now and forever". Pas de regard critique sur la politique israëlienne. Il faut dire qu'à l'échelle mondiale quelques hystériques persistent à associer "critiques d'Israël" et "anti-sémites" !!! le mieux étant donc d'être un candidat consensuel et de renier ses origines ethniques, ses amis (eg le pasteur Jérémiah Wright et ses imprécations enflammées sur le mode "God damn America". Peut importe qu'il lui arrive de frapper juste et fort, certaines vérités ou positions ne sont pas acceptées, ici comme ailleurs, maintenant ou à toute autre époque). Le reniement, les mensonges étant la marque de fabrique de tant de présidents, ministres, sous-secrétaires d'Etat. Ne vous privez pas d'écouter l'inénarrable Gordon Brown répondant à un journaliste de la BBC suite au pitoyable résultat de la candidate New Labour (
Tamsin Dunwoody
) aux récentes élections locales de Crewe et Nantwich (Cheshire, Angleterre) : trois questions différentes, trois réponses identiques mécaniquement répétées (sans que le journaliste ne s'en offusque). Illusionnistes, mystificateurs de petite envergure. Voilà ce que sont ces gens.
Par ailleurs, dans le même registre, je tiens pour la plus grande imposture politique franco-française, depuis la prise de pouvoir de Mitterrand au PS, la candidature et la posture d'alternative crédible du Modem et de son président François Bayrou. Il n'est pas impossible que les amis de Mr Sarkozy aient favorisé l'émergence dans les sondages du candidat Bayrou. Il n'est pas rare de voir publier dans la presse des sondages bidonnés. Il fût également aidé à sa gauche par un PS taclant la candidate Royal, et par la cécité historico-politique de nos compatriotes. Que messieurs Sarkozy, Bayrou ou Fabius puissent s'être positionnés "politiquement" de manière opportuniste sur le créneau "je suis un homme neuf", et avoir abusés tant de français, est proprement ahurissant. Ils avaient tous une carrière déjà bien remplie, et traînaient tant de casseroles. Une politique économique pro-capitaliste pour Laurent Fabius, autant en tant que premier ministre que ministre de l'économie et des finances, rendant ses discours gauchistes depuis 2005 tout à fait non crédibles. Une politique de droite classique voire réactionnaire pour François Bayrou, ministre de l'Education Nationale (qui commit le crime de retirer des programmes scolaires l'étude des textes d'Aimé Césaire), député béarnais (qui vota sans états d'âmes pour les lois répressives et sécuritaires du RPR). Un éternel louvoiement au gré des vents sondagiers pour Nicolas Sarkozy trahissant ses "amis" politiques, sentant que le peuple le portera au plus haut de l'Etat s'il flattait ses bas instincts par des discours et par une politique sécuritaire et répressive à l'encontre des étrangers et des délinquants divers, une politique ultra-libérale capitaliste afin de s'assurer des soutiens dans la campagne présidentielle. Que ces messieurs assument leurs convictions droitières, qu'ils ne tentent pas de prétendre se soucier de la classe ouvrière, des problèmes sociaux. Mr Bayrou avance derrière le cache-sexe du centre-droit : je le préférais lorsqu'il était clairement à droite. Il ne s'agit plus désormais que de tenter de conquérir une parcelle de pouvoir et non pas d'un homme convaincu que la politique doit se pratiquer autrement (en allant au-delà de slogans creux comme le "un otra manera de ser" d'un José Luis Zapatero : on a vu depuis ce qu'il en était de cette autre manière de gouverner l'Espagne). Quand par ailleurs la démocratie se porte mal au sein du Modem lui-même, comme au sein des autres partis de gouvernements (UMP, PS, PCF). La voix des militants n'est pas écouté (non que celle-ci soit intrinsèquement d'une haute valeur ajoutée, mais comment croire que le pays sera gouverné de manière mendésiste si le parti fonctionne différemment). Les décisions sont souvent prises en petit comité, par un pool de gens s'exprimant au nom de la masse. La démocratie participative de Ségolène Royal est à ce titre assez éclairante, quand on sait que son programme était ficelé bien avant que les militants et sympathisants soient amenés à être convié au pseudo-débat de campagne du PS. Mais revenons à la campagne présidentielle américaine après cette longue digression qui ne visait qu'à montrer la déplorable malhonnêteté intellectuelle de certains leaders politiques, et non pas à salir tel ou tel. Honnêteté, intégrité morale, sincérité : tels devraient être les moteurs fondamentaux de l'action politique.
John Sidney MacCain III sera-t'il aussi va-t'en-guerre que "43rd" (Georges Walker Bush), "42nd" (William Jefferson Clinton) ou "41st" (Georges Herbert Walker Bush) ? Sera-t'il aussi réactionnaire ? il y a fort à parier que l'élection de l'un ou l'autre des deux prétendants ne changera strictement rien à l'homophobie, la xénophobie, les injustices sociales, la précarité sans cesse croissante, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. Sans parler de la politique étrangère, étrangement insensible aux changements de cabinets (on pourra aisément objecter que la politique d'ouverture vers la Chine et l'URSS de dirty & tricky Richard Nixon trancha avec celles de ses prédécesseurs). Sans tomber dans le fossé nauséabond du "blanc bonnet/bonnet blanc", ou de celui du prétendu complot mondial, reconnaissons que les différences politiques entre les présidents US depuis 1945 sont relativement mineures. 44th sera donc une déception pour tout ceux qui auraient placé en lui des espoirs quant à un avenir meilleur. Cela fera écho aux élections d'un Ignacio Lula da Silva au Brésil, d'un Evo Morales en Bolivie ou d'un Nicolas Sarkozy de Nagy Bockza en France. La cohorte des déçus ne risque pas de sitôt de se désagréger ....

Renvois internet :
US :
*
Barack Obama : www.barackobama.com/
ainsi que ce lien du 19 juillet 2008
: http://tf1.lci.fr/infos/elections-usa/0,,3912642,00-obama-glisse-droite-.html
* Hillary Clinton : www.hillaryclinton.com
* John Mac Cain : www.johnmccain.com/
* Karl Rove : http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Rove, http://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Rove, http://www.voltairenet.org/article14980.html

UK :
* Gordon Brown s'exprimant sur la BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7416562.stm
* libéraux-démocrates : http://www.libdems.org.uk/party/policy/manifesto.html

Aucun commentaire: