

Le sujet est semble t'il polémique pour autant que j'ai pu en juger en surfant sur le web. Il a été évoqué par Daniel Herrero, fin analyste du rugby national et international, le vendredi 7 septembre 2007, jour du match d'ouverture France-Argentine de la dernière Coupe du Monde rugby à XV. Il intervenait dans le cadre des "matins de France Culture" (animés désormais par Ali Baddou depuis le départ du regretté diplômé de Normal Sup Nicolas Demorand).
D'après D. Herrero, le rugby à XV se serait développé dans les îles britanniques sous l'impulsion des Francs-Maçons qui voyaient en ce sport le moyen de former une certaine jeunesse aux valeurs maçonnes. On retrouverait aujourd'hui de nombreux frères dans le monde de l'Ovalie. D. Herrero faisait un parallèle entre les symboles maçonniques (triangle, équerre, compas, ...) et certains rites et pratiques rugbystiques. On pourrait aussi parler des trois piliers (pillars en anglais, comme les piliers de mêlée) de la maçonnerie : fellowship, charity, integrity (camaraderie, charité, intégrité).
On dit aussi que la rugby est resté majoritairement une pratique des élites, par opposition au XIII qui lui est pratiqué par les couches populaires.
Un article de l'hebdomadaire Le Point du 30 août 2007 aborde également la question :
Imanol Harinordoquy a commis une bourde, à la 66e minute du match contre l'Angleterre, au Stade Vélodrome de Marseille, le 18 août. Il a « oublié » de donner son ballon à Clément Poitrenaud, à sa gauche, lancé comme un obus vers la ligne adverse. L'essai semblait tout fait. Plus tard, dans les vestiaires, après la victoire française dans cette rencontre de préparation à la Coupe du monde, le 18 août dernier, le troisième-ligne des Bleus a respecté les usages. « On a fait un grand cercle, on a mis Imanol au milieu et on lui a demandé de présenter ses excuses aux copains » , a sobrement raconté Jo Maso, le manager du XV de France. Il s'est mis à genoux. Et il a dit : « Mea culpa, mea culpa. » Sur un terrain de rugby, l'erreur est permise. Mais le pardon n'est jamais accordé sans un cérémonial d'excuses.
A-t-on déjà vu un joueur de football baisser la tête et implorer la clémence de ses pairs après un tir mal cadré ou une tête dans les étoiles ? « Le rugby est un jeu maçonnique, affirme Daniel Herrero, l'ancien entraîneur de Toulon et du PUC, l'un des plus brillants analystes de l'ovalie. L'égoïsme n'y est pas moins présent qu'ailleurs. Mais la solidarité, l'idée de fusion et de partage sont développées comme des stratégies. Tous les joueurs le savent, car on le leur martèle dès leurs débuts : "Ensemble, on peut être plus forts." »
Le rugbyman est ainsi : il n'aime pas parler de lui à la première personne. Questionné sur sa performance individuelle, il répondra, les yeux baissés vers ses chaussettes, avant de taper en touche et de se replier vers le « nous ». « On sert le groupe avant de se servir, résume Jean-Marie Goyheneche, le préparateur mental de l'équipe de France. Avant d'être un sport, le rugby est pensé comme une éducation. Le seul jeu où se forment des tas, ordonnés ou spontanés. La solidarité y est une préoccupation constante. »
On peut lire ceci dans un article publié sur le net "When members are asked what it is they find in common between Masonry and the game of Rugby Union football, a consistent and almost unanimous response is that of camaraderie, of friendship, of respect, of team spirit and most especially, enjoyment of life." (http://www.mqmagazine.co.uk/issue-18/p-17.php). Ceux qui liraient ces lignes sans être familiers avec la langue anglaise peuvent trouver une traduction effectuée par mes soins : "Quand il est demandé à des frères ce que sont pour eux les points communs entre la Franc-Maçonnerie et le rugby à XV, une réponse tout à la fois cohérente et quasi unanime émerge : camaraderie, amitié, respect, esprit d'équipe, et plus spécialement joie de vivre". La Loge n° 9754 "William Webb Ellis" a été créée en hommage à celui qui, selon la légende, aurait inventé le rugby.
On lit ceci dans "Résistances au changement dans la franc-maçonnerie basque", un article du journal du pays basque :
Mais ça sert à quoi la franc-maçonnerie? Jean-Michel Quillardet (Grand Maître du Grand Orient de France) lui voit deux rôles. Le premier est celui d’une formation individuelle: "une tentative de s’améliorer", d’être plus "tolérant", dans "le respect les différences", et de parvenir à avoir un "regard distancié des choses, non pas mou, mais d’avoir une vision plus complète, pour penser la complexité du monde". Une fonction d’importance "dans un monde superficiel, dans une doxocratie (démocratie de l’opinion) où il y a finalement peu de grands débats". Une pensée résolument "contre le spontanéisme et l’instinctif". Un club de réflexion en somme, mais avec toute une mise en forme et mise en scène proche de rituels religieux. Et, à la différence d’une secte, "on peut la quitter très facilement" explique un frère bayonnais.
Le deuxième rôle serait celui du combat pour un certain nombre de valeurs. Le GODF qui a accompagné en France la Révolution et défendu l’installation de la République, se situe dans la permanence. J.M.Quillardet a ainsi cité les Droits de l’homme, les libertés individuelles et publiques, la séparation de l’église et de l’Etat, la laïcité. Sur ce dernier point, le Grand Maître n’a pas manqué de manifester son inquiétude sur les déclarations récentes du président de la République qualifiant les morales religieuses de supérieures, ou insistant sur les racines catholiques de la France. Un combat d’actualité à une période où "l’obscurantisme augmente dans le monde". Et l’exemple cité, pour une fois, ne provient pas du monde arabo-musulman mais des Etats-Unis avec la diffusion, également en Europe désormais, du créationnisme jetant la théorie darwinienne de l’évolution aux orties et replaçant Dieu à l’origine de tout.
Si la question de Dieu a présidé à bien des scissions au sein des loges, les maçons s’accordent néanmoins sur le Grand architecte de l’univers. Un frère du GODF de Bayonne nous a précisé que l’on pouvait être athée et croire en ce GADLU.
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On lit périodiquement dans les "new magazines" que la crise couve au sein des Temples. Les Maçons s'accusent mutuellement de pratiques fort éloignées du socle de valeurs maçonnes.
"Des obédiences plus préoccupées par les luttes d'influence que par le débat d'idées, des frères réfugiés dans le repli sur soi et dans un sexisme rétrograde, des relents d'affairisme... Derrière la progression des effectifs, la crise couve dans les temples" (L'Express du 15/08/2005, "Ce que cachent les francs-maçons").
On peut également légitimement s'interroger sur le peu de pugnacité manifestée par les Loges depuis l'avènement de Sarkoléon. Alors même que la République fait face à des ennemis résolus, se parant derrière le voile de la légitimité apportée par les urnes (analysez la campagne de 2007, et pleurez sur l'insignifiance des débats, des propos populistes, sur la poudre aux yeux de l'ordre juste, de la démocratie participative quand le programme socialiste était bouclé dans le cercle restreint du BN). La défense des valeurs est elle toujours à l'ordre du jour ? Pour en revenir au rugby, les multiples dérives constatées depuis l'avènement du rugby pro en 1995 (introduction massive de l'argent, du dopage, de la superficialité, des amitiés de circonstance. Maintien des vieilles baronnies d'Albert Ferrasse, des luttes minant le projet sportif. La quête illusoire de l'intérêt supérieur du rugby français), ces dérives ont elles été pointées du doigt par les Maçons-rugbymen ? Toute organisation humaine (parti politique, syndicat, association, entreprise, fraternité) est dépendante du niveau d'intégrité morale de ses membres. Tout projet, si morale qu'il soit à ses débuts, est condamné à la chute. La chair est faible. La lutte pour le pouvoir, les petits arrangements, la lente descente vers l'immoralisme ou l'amoralisme. Tout cela est inévitable. Notre beau rugby cassoulet avait ses côtés bien sombres, sur lesquels on jetait un voile pudique. Mais la "révolution" professionnelle a introduit un poison mortel. Bernie de dingue fut à la tête du XV de France durant huit longues années, ponctuées certes de bons moments, mais vérolées à la base. Affairisme, La nouvelle équipe fait entrevoir un retour aux valeurs du rugby. Accepter les défaites à court-moyen terme, laisser du temps au temps, faire confiance à la triplette Lièvremont/N'Tamack/Retière pour reconstruite patiemment une équipe, un fond de jeu. Un projet qui ne serait pas la pâle copie du rugby sudiste.
Je veux croire que les francs-maçons soient majoritairement fidèles à un faisceau de valeurs que l'on pourrait regrouper sous le terme depuis longtemps galvaudé d'humanisme. Qu'ils ne soient pas entrés en maçonnerie en espérant bénéficier d'un coup de pouce pour leur carrière professionnelle. Mais les quelques 5 millions de Maçons de part le vaste monde forment néanmoins un réseau d'entraide dont la puissance est peut être un mythe, peut être une part de réalité. Il semble bien que les Maçons français aient été à l'origine de lois progressistes , ou aient travaillé à leur élaboration dans le secret des temples maçonniques. Grâce leur soit rendue. La référence au "Grand Architecte" ne serait plus obligatoire dans certaines Loges. Il est étrange qu'il y a des années, alors que je n'avais aucune connaissance de cette appellation maçonnique, j'ai découvert spontanément le qualificatif "Grand Architecte de l'Univers", ce qui me parût bien plus vaste que le réducteur "Dieu", d'ailleurs mis à toutes les sauces depuis des siècles, et pas des plus ragoûtantes. Je vais choquer là mes lecteurs athées, pourfendeurs de la calotte. Je ne suis pourtant lié à aucune confession, aucun parti politique, aucune association, mon indépendance d'esprit en souffrirait sans doute. La soumission à des rites incompris également (qui, aujourd'hui, au sein de la communauté catholique peut se targuer de connaître l'origine et la signification profonde, spirituelle, de certains rites de leur religion, les plus anciens, ceux pratiqués en conscience par les Chrétiens du premier siècle). Je crois profondément en une force universelle, un flux énergétique (ces mots sont inaptes à rendre compte de ma foi laïque). Résolument et passionnément laïc, républicain, internationaliste, marxiste, opposé au matérialisme et à la marchandisation du vivant, humaniste, tolérant; bien que le chemin soit ardu. D'aucuns pourraient voire là des points communs avec un certain nombre d'idéaux maçons. Notons tout de suite que ces valeurs ne sont la propriété de personne (militants ou sympathisants de droite ou gauche, athés ou agnostiques ou croyants, maçons ou profanes, ...), d'aucune couche sociale, d'aucun corps socio-professionnel. Elles requièrent une attention, une lucidité parfois épuisante. Toutes les bonnes volontés seraient nécessaires pour changer la direction prise par le pays. Je doute que mes amis de la "vraie" gauche française se retrouveraient dans cette brève analyse. L'important n'est pas ce qui divise mais ce qui rassemble, ce qui donne corps au lien social. Une gauche qui ne s'est pas trahie, qui n'a pas tourné le dos à ses valeurs. Une gauche qui ausculte le monde avec une grille d'analyse dynamique mais assise sur de solides fondements philosophiques, et, lâchons le mot, idéologiques (le mot est risqué car souvent interprété, à tort dans mon cas, par "intransigeance, dogmatisme, sectarisme). Oui, cette gauche là porte un projet singulier. Mais un projet qui ne verra pas le jour. Trop utopiste, trop exigeant, trop intègre.
(cet article aurait pu être publié sur mon blog "Touch Rugby", mais comme à mon habitude, mes digressions m'ont amené loin du sujet initial. Encore un effet secondaire de mon "bouillonnement cérébral").
D'après D. Herrero, le rugby à XV se serait développé dans les îles britanniques sous l'impulsion des Francs-Maçons qui voyaient en ce sport le moyen de former une certaine jeunesse aux valeurs maçonnes. On retrouverait aujourd'hui de nombreux frères dans le monde de l'Ovalie. D. Herrero faisait un parallèle entre les symboles maçonniques (triangle, équerre, compas, ...) et certains rites et pratiques rugbystiques. On pourrait aussi parler des trois piliers (pillars en anglais, comme les piliers de mêlée) de la maçonnerie : fellowship, charity, integrity (camaraderie, charité, intégrité).
On dit aussi que la rugby est resté majoritairement une pratique des élites, par opposition au XIII qui lui est pratiqué par les couches populaires.
Un article de l'hebdomadaire Le Point du 30 août 2007 aborde également la question :
Imanol Harinordoquy a commis une bourde, à la 66e minute du match contre l'Angleterre, au Stade Vélodrome de Marseille, le 18 août. Il a « oublié » de donner son ballon à Clément Poitrenaud, à sa gauche, lancé comme un obus vers la ligne adverse. L'essai semblait tout fait. Plus tard, dans les vestiaires, après la victoire française dans cette rencontre de préparation à la Coupe du monde, le 18 août dernier, le troisième-ligne des Bleus a respecté les usages. « On a fait un grand cercle, on a mis Imanol au milieu et on lui a demandé de présenter ses excuses aux copains » , a sobrement raconté Jo Maso, le manager du XV de France. Il s'est mis à genoux. Et il a dit : « Mea culpa, mea culpa. » Sur un terrain de rugby, l'erreur est permise. Mais le pardon n'est jamais accordé sans un cérémonial d'excuses.
A-t-on déjà vu un joueur de football baisser la tête et implorer la clémence de ses pairs après un tir mal cadré ou une tête dans les étoiles ? « Le rugby est un jeu maçonnique, affirme Daniel Herrero, l'ancien entraîneur de Toulon et du PUC, l'un des plus brillants analystes de l'ovalie. L'égoïsme n'y est pas moins présent qu'ailleurs. Mais la solidarité, l'idée de fusion et de partage sont développées comme des stratégies. Tous les joueurs le savent, car on le leur martèle dès leurs débuts : "Ensemble, on peut être plus forts." »
Le rugbyman est ainsi : il n'aime pas parler de lui à la première personne. Questionné sur sa performance individuelle, il répondra, les yeux baissés vers ses chaussettes, avant de taper en touche et de se replier vers le « nous ». « On sert le groupe avant de se servir, résume Jean-Marie Goyheneche, le préparateur mental de l'équipe de France. Avant d'être un sport, le rugby est pensé comme une éducation. Le seul jeu où se forment des tas, ordonnés ou spontanés. La solidarité y est une préoccupation constante. »
On peut lire ceci dans un article publié sur le net "When members are asked what it is they find in common between Masonry and the game of Rugby Union football, a consistent and almost unanimous response is that of camaraderie, of friendship, of respect, of team spirit and most especially, enjoyment of life." (http://www.mqmagazine.co.uk/issue-18/p-17.php). Ceux qui liraient ces lignes sans être familiers avec la langue anglaise peuvent trouver une traduction effectuée par mes soins : "Quand il est demandé à des frères ce que sont pour eux les points communs entre la Franc-Maçonnerie et le rugby à XV, une réponse tout à la fois cohérente et quasi unanime émerge : camaraderie, amitié, respect, esprit d'équipe, et plus spécialement joie de vivre". La Loge n° 9754 "William Webb Ellis" a été créée en hommage à celui qui, selon la légende, aurait inventé le rugby.
On lit ceci dans "Résistances au changement dans la franc-maçonnerie basque", un article du journal du pays basque :
Mais ça sert à quoi la franc-maçonnerie? Jean-Michel Quillardet (Grand Maître du Grand Orient de France) lui voit deux rôles. Le premier est celui d’une formation individuelle: "une tentative de s’améliorer", d’être plus "tolérant", dans "le respect les différences", et de parvenir à avoir un "regard distancié des choses, non pas mou, mais d’avoir une vision plus complète, pour penser la complexité du monde". Une fonction d’importance "dans un monde superficiel, dans une doxocratie (démocratie de l’opinion) où il y a finalement peu de grands débats". Une pensée résolument "contre le spontanéisme et l’instinctif". Un club de réflexion en somme, mais avec toute une mise en forme et mise en scène proche de rituels religieux. Et, à la différence d’une secte, "on peut la quitter très facilement" explique un frère bayonnais.
Le deuxième rôle serait celui du combat pour un certain nombre de valeurs. Le GODF qui a accompagné en France la Révolution et défendu l’installation de la République, se situe dans la permanence. J.M.Quillardet a ainsi cité les Droits de l’homme, les libertés individuelles et publiques, la séparation de l’église et de l’Etat, la laïcité. Sur ce dernier point, le Grand Maître n’a pas manqué de manifester son inquiétude sur les déclarations récentes du président de la République qualifiant les morales religieuses de supérieures, ou insistant sur les racines catholiques de la France. Un combat d’actualité à une période où "l’obscurantisme augmente dans le monde". Et l’exemple cité, pour une fois, ne provient pas du monde arabo-musulman mais des Etats-Unis avec la diffusion, également en Europe désormais, du créationnisme jetant la théorie darwinienne de l’évolution aux orties et replaçant Dieu à l’origine de tout.
Si la question de Dieu a présidé à bien des scissions au sein des loges, les maçons s’accordent néanmoins sur le Grand architecte de l’univers. Un frère du GODF de Bayonne nous a précisé que l’on pouvait être athée et croire en ce GADLU.
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On lit périodiquement dans les "new magazines" que la crise couve au sein des Temples. Les Maçons s'accusent mutuellement de pratiques fort éloignées du socle de valeurs maçonnes.
"Des obédiences plus préoccupées par les luttes d'influence que par le débat d'idées, des frères réfugiés dans le repli sur soi et dans un sexisme rétrograde, des relents d'affairisme... Derrière la progression des effectifs, la crise couve dans les temples" (L'Express du 15/08/2005, "Ce que cachent les francs-maçons").
On peut également légitimement s'interroger sur le peu de pugnacité manifestée par les Loges depuis l'avènement de Sarkoléon. Alors même que la République fait face à des ennemis résolus, se parant derrière le voile de la légitimité apportée par les urnes (analysez la campagne de 2007, et pleurez sur l'insignifiance des débats, des propos populistes, sur la poudre aux yeux de l'ordre juste, de la démocratie participative quand le programme socialiste était bouclé dans le cercle restreint du BN). La défense des valeurs est elle toujours à l'ordre du jour ? Pour en revenir au rugby, les multiples dérives constatées depuis l'avènement du rugby pro en 1995 (introduction massive de l'argent, du dopage, de la superficialité, des amitiés de circonstance. Maintien des vieilles baronnies d'Albert Ferrasse, des luttes minant le projet sportif. La quête illusoire de l'intérêt supérieur du rugby français), ces dérives ont elles été pointées du doigt par les Maçons-rugbymen ? Toute organisation humaine (parti politique, syndicat, association, entreprise, fraternité) est dépendante du niveau d'intégrité morale de ses membres. Tout projet, si morale qu'il soit à ses débuts, est condamné à la chute. La chair est faible. La lutte pour le pouvoir, les petits arrangements, la lente descente vers l'immoralisme ou l'amoralisme. Tout cela est inévitable. Notre beau rugby cassoulet avait ses côtés bien sombres, sur lesquels on jetait un voile pudique. Mais la "révolution" professionnelle a introduit un poison mortel. Bernie de dingue fut à la tête du XV de France durant huit longues années, ponctuées certes de bons moments, mais vérolées à la base. Affairisme, La nouvelle équipe fait entrevoir un retour aux valeurs du rugby. Accepter les défaites à court-moyen terme, laisser du temps au temps, faire confiance à la triplette Lièvremont/N'Tamack/Retière pour reconstruite patiemment une équipe, un fond de jeu. Un projet qui ne serait pas la pâle copie du rugby sudiste.
Je veux croire que les francs-maçons soient majoritairement fidèles à un faisceau de valeurs que l'on pourrait regrouper sous le terme depuis longtemps galvaudé d'humanisme. Qu'ils ne soient pas entrés en maçonnerie en espérant bénéficier d'un coup de pouce pour leur carrière professionnelle. Mais les quelques 5 millions de Maçons de part le vaste monde forment néanmoins un réseau d'entraide dont la puissance est peut être un mythe, peut être une part de réalité. Il semble bien que les Maçons français aient été à l'origine de lois progressistes , ou aient travaillé à leur élaboration dans le secret des temples maçonniques. Grâce leur soit rendue. La référence au "Grand Architecte" ne serait plus obligatoire dans certaines Loges. Il est étrange qu'il y a des années, alors que je n'avais aucune connaissance de cette appellation maçonnique, j'ai découvert spontanément le qualificatif "Grand Architecte de l'Univers", ce qui me parût bien plus vaste que le réducteur "Dieu", d'ailleurs mis à toutes les sauces depuis des siècles, et pas des plus ragoûtantes. Je vais choquer là mes lecteurs athées, pourfendeurs de la calotte. Je ne suis pourtant lié à aucune confession, aucun parti politique, aucune association, mon indépendance d'esprit en souffrirait sans doute. La soumission à des rites incompris également (qui, aujourd'hui, au sein de la communauté catholique peut se targuer de connaître l'origine et la signification profonde, spirituelle, de certains rites de leur religion, les plus anciens, ceux pratiqués en conscience par les Chrétiens du premier siècle). Je crois profondément en une force universelle, un flux énergétique (ces mots sont inaptes à rendre compte de ma foi laïque). Résolument et passionnément laïc, républicain, internationaliste, marxiste, opposé au matérialisme et à la marchandisation du vivant, humaniste, tolérant; bien que le chemin soit ardu. D'aucuns pourraient voire là des points communs avec un certain nombre d'idéaux maçons. Notons tout de suite que ces valeurs ne sont la propriété de personne (militants ou sympathisants de droite ou gauche, athés ou agnostiques ou croyants, maçons ou profanes, ...), d'aucune couche sociale, d'aucun corps socio-professionnel. Elles requièrent une attention, une lucidité parfois épuisante. Toutes les bonnes volontés seraient nécessaires pour changer la direction prise par le pays. Je doute que mes amis de la "vraie" gauche française se retrouveraient dans cette brève analyse. L'important n'est pas ce qui divise mais ce qui rassemble, ce qui donne corps au lien social. Une gauche qui ne s'est pas trahie, qui n'a pas tourné le dos à ses valeurs. Une gauche qui ausculte le monde avec une grille d'analyse dynamique mais assise sur de solides fondements philosophiques, et, lâchons le mot, idéologiques (le mot est risqué car souvent interprété, à tort dans mon cas, par "intransigeance, dogmatisme, sectarisme). Oui, cette gauche là porte un projet singulier. Mais un projet qui ne verra pas le jour. Trop utopiste, trop exigeant, trop intègre.(cet article aurait pu être publié sur mon blog "Touch Rugby", mais comme à mon habitude, mes digressions m'ont amené loin du sujet initial. Encore un effet secondaire de mon "bouillonnement cérébral").
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